Que signifie le rachat de la plateforme de recrutement Monster par le groupe Randstad ?

Le mouvement de concentration sur le marché des fournisseurs de solutions RH se poursuit. Avec le rachat du jobboard Monster par le groupe néerlandais Randstad semble marquer une nouvelle étape. Que pouvons-nous déduire du rachat d’un ‘média’ de recrutement par un des principaux acteurs du marché ?

La nouvelle communiqué au début de cette semaine marque déjà les esprits quant à la capacité d’investissement du groupe spécialisé dans l’intérim : Randstad, géant du travail temporaire, acquiert le site d’offres d’emplois Monster pour 429 millions de dollars, soit 386,8 millions d’euros. Le Figaro souligne d’ailleurs que « la valse des fusions et des acquisitions dans le secteur de l’intérim continue. Après le rachat de l’anglais Penna par Adecco en mai 2016, Randstad (19,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2015) acquiert le site américain Monster pour un montant de 429 millions de dollars, soit 386,8 millions d’euros. Le groupe néerlandais, numéro deux du travail en intérim dans le monde, va offrir 3,40 dollars pour chaque action de sa cible, soit une prime de 22,7% par rapport au cours de clôture de Monster lundi à Wall Street. Les termes de l’accord de fusion ont d’ores et déjà été acceptés par les conseils d’administration des deux entités. Le conseil d’administration de Monster a recommandé à ses actionnaires d’accepter l’offre de Randstad. »

Cette acquisition (qui devrait être clôturée à la fin de l’année 2016) atteste de la bonne santé des acteurs de l’intérim de manière générale. Elle indique par ailleurs la nécessité urgente pour ces derniers de poursuivre leur diversification. « Randstad s’est lancé cette année dans des acquisitions de sociétés spécialisées. Avec le rachat de Monster, le groupe néerlandais réalise ainsi sa quatrième acquisition de l’année 2016. Il y eut d’abord le japonais Careo Group, puis l’entreprise néerlandaise a racheté Twago, société berlinoise spécialisée dans le recrutement de développeurs de logiciel. Dernière opération en date, l’offre publique d’achat sur la société de conseil française Ausy, spécialisée dans l’ingénierie de hautes technologies. » Le directeur général du groupe néerlandais témoigne en effet : « avec sa plate-forme technologique à la pointe de l’industrie et ses solutions numériques, sociales et mobiles faciles à utiliser, Monster vient naturellement compléter notre offre ».

Au-delà de la technologie, le groupe d’intérim se porte acquéreur de 150 millions de CV disponibles dans la base de données de la plateforme de recrutement. Le Big Data aurait-il encore frappé? L’inversion du rapport de force entre candidats et employeurs contraint les intermédiaires et fournisseurs de solutions à alimenter, massivement et en continu, leur réservoir de talents.

La concentration du marché va modifier par ailleurs l’équilibre du marché de recrutement. Difficile d’imaginer en effet que les autres acteurs majeurs de l’intérim voire du recrutement poursuivent leurs investissements sur un réseau appartenant à un de leurs principaux concurrents. Ce n’est pas tant l’indépendance des média qui pourrait être en jeu ici. La volonté des grandes marques RH d’offrir un service aussi complet que possible est plutôt logique. Mais les départements RH trouveront-ils opportuns de mettre tous leurs oeufs dans le même panier ? A suivre…

 

 

 

 

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