Qu’attendent les travailleurs d’aujourd’hui et ceux de demain de leur lieu de travail ? Qu’est-ce qui les motive à se rendre au bureau, et qu’est-ce qui les pousse à rester chez eux ? Ce sont précisément ces questions que Befimmo a voulu explorer à travers la première édition de son « Baromètre du bureau », menée par iVOX auprès d’un échantillon représentatif de Belges actifs et étudiants.
Alors que la fin de l’été marque le retour au bureau pour beaucoup et encourage la réflexion, cette étude offre un regard intéressant sur l’avenir du travail.
Quelques chiffres-clés :
- Deux tiers des travailleurs privilégient un modèle hybride, alternant domicile et bureau, et 65% souhaitent conserver le bureau comme lieu de travail fixe.
- 85% des étudiants se voient travailler au bureau plus tard, et la moitié considère que trois jours par semaine au bureau représentent l’équilibre idéal.
- Près de deux tiers des travailleurs et six étudiants sur dix préfèrent un poste de travail fixe aux espaces de travail flexibles, qu’ils jugent plus propices au calme et à la structure.
- Deux étudiants sur trois sont favorables au coworking.
- La moitié des étudiants et un tiers des travailleurs tiennent compte des critères écologiques d’une entreprise dans le choix de leur futur employeur.
Le contact social rend le bureau indispensable
Plus de deux tiers des travailleurs belges plébiscitent un modèle hybride, combinant télétravail et travail au bureau. Pourtant, le bureau reste un élément incontournable pour eux. En effet, 65% des répondants souhaitent conserver un poste fixe au bureau, un sur quatre préfère ne jamais travailler à domicile, et un tiers préfère venir au bureau trois à quatre jours par semaine.
À l’inverse, seuls 11% envisagent de se passer totalement du bureau. Ainsi, le bureau ne perd pas du terrain : pour près de la moitié des travailleurs, le lien et la collaboration avec les collègues constituent la principale motivation à s’y rendre. S’ajoutent ensuite l’accès à un meilleur matériel de travail (23%) et la possibilité de maintenir une séparation claire entre vie professionnelle et vie privée (21%).
Concrètement, le mercredi et le vendredi sont les deux jours de télétravail les plus populaires : 23% travaillent à domicile le mercredi et 28% le vendredi, contre 17% le lundi, 16% le mardi et 18% le jeudi.
Cette tendance se retrouve aussi chez les étudiants, qui ne s’imaginent pas non plus travailler exclusivement à domicile plus tard. En effet, près de la moitié des répondants (46%) se voit « absolument » aller au bureau, tandis que 39% privilégient une combinaison avec le télétravail. Au total, 85% considèrent donc le bureau comme important, tandis que 15% déclarent ne pas encore s’être décidés. Quant au rythme idéal, un étudiant sur deux (50%) estime que trois jours au bureau par semaine représentent le bon équilibre.
Qu’est-ce qui rend le bureau vraiment attractif en 2025 ?
D’après l’enquête, travailleurs et étudiants sont à la recherche d’un lieu de travail qui les motive, leur apporte du calme et favorise le lien social. Bien plus que de simples questions d’ergonomie ou d’infrastructures, ils recherchent des espaces qui ont du sens, en accord avec leur identité et leur façon de travailler.
Delphine Pennewaert, psychologue du travail, confirme cette tendance : « Au travail, les personnes ont besoin de disposer d’une organisation du travail et des lieux adaptés à leurs objectifs. La jeune génération est particulièrement libérée de l’obéissance stricte à la hiérarchie et privilégie la quête de sens et de plaisir via l’activité professionnelle. La qualité du lien social, ainsi que le confort offert par une organisation du travail et des infrastructures adaptées, constituent des éléments essentiels ».
Le poste de travail fixe reste le préféré
Une nette majorité des travailleurs (64%) et des étudiants (60%) préfère un poste fixe aux postes flexibles, qu’ils jugent plus favorables à la concentration, à la créativité et à la motivation. Cette préférence pour un poste fixe est particulièrement marquée en Flandre (69%), contre 58% en Wallonie et 55% à Bruxelles.
Les postes de travail flexibles sont moins appréciés
Les postes de travail flexibles séduisent peu : ils offrent moins de concentration et moins de lien social. Ainsi, 35% des travailleurs en open space déclarent avoir du mal à se concentrer et à accomplir leurs tâches et la satisfaction moyenne dans ces espaces n’atteint que 6,6 sur 10.
Une utilisation plus intelligente de l’espace, sans réduire sa surface
65% des travailleurs souhaitent conserver un poste fixe au bureau. Travailleurs et étudiants déclarent avoir besoin de plus d’espace physique que ce qui leur est généralement accordé. De plus, deux tiers des travailleurs et 87% des étudiants affirment que le design du bureau augmente leur motivation à s’y rendre. Les salles de réunion sont aussi essentielles : beaucoup viennent au bureau avant tout pour échanger, participer à des réunions ou travailler en équipe.
Le coworking séduit les jeunes
Près de sept étudiants sur dix et un peu plus de quatre travailleurs sur dix sont favorables aux espaces de coworking. Les jeunes générations apprécient surtout l’ambiance plus agréable, la possibilité de travailler en équipe, l’accès à des espaces de détente et les opportunités de networking.
Les plantes, la lumière et l’ambiance font la différence
Deux tiers des travailleurs et 87% des étudiants affirment que l’aménagement du bureau les motive à s’y rendre plus souvent. Pour les étudiants, l’ambiance est déterminante : 87% apprécient un environnement inspirant, 86% attachent beaucoup d’importance à la lumière naturelle, et 61% aimeraient davantage de plantes. Par ailleurs, des postes de travail bien équipés et des services supplémentaires sont très appréciés : deux étudiants sur trois estiment qu’une terrasse augmente leur productivité. Les installations sportives, les équipements pour vélos et les douches sont également très prisés.
« Aujourd’hui, l’enjeu pour les entreprises n’est plus seulement d’attirer des talents, mais surtout de les fidéliser. Offrir un cadre de travail agréable, avec des outils et des infrastructures adaptés aux nouvelles réalités professionnelles, répond à un besoin fondamental : celui de reconnaissance. Cela montre concrètement que l’employeur valorise ses collaborateurs et comprend leurs réalités quotidiennes. Les aménagements doivent aussi avoir du sens pour les travailleurs et travailleuses : un poste fixe apporte de la stabilité et de la sécurité, tandis qu’un espace flexible, en bureau partagé, favorise les échanges et la collaboration quand ils sont essentiels. » explique Delphine Pennewaert, psychologue du travail.
La durabilité : un atout pour les employeurs
La durabilité s’impose comme un critère clé dans le choix d’un futur employeur. La moitié des étudiants et un tiers des travailleurs tiennent compte des initiatives écologiques de l’entreprise – énergie renouvelable, mobilier éco‑responsable ou mobilité durable – avant de s’engager.
Un bureau facile d’accès
Deux travailleurs sur trois et sept étudiants sur dix estiment que la proximité du bureau est essentielle. Pour les étudiants, l’accessibilité par les transports en commun joue un rôle important. Néanmoins, le principal obstacle reste le temps de trajet : 44% des travailleurs mettent plus de 45 minutes pour se rendre au bureau. À salaire égal, un tiers des travailleurs privilégierait un employeur mieux situé.
“Les employeurs qui continuent aujourd’hui d’investir dans des bureaux ouverts avec des postes flexibles semblent ignorer les recherches sur ce qui fait un bon lieu de travail ou ne se soucient simplement pas du bien-être de leurs employés. L’autonomie, l’engagement et la compétence sont les clés de la motivation des travailleurs et cette étude montre une fois de plus qu’un poste flexible empêche de s’investir pleinement dans son travail et de créer son propre environnement. Un poste flexible peut donner le sentiment d’être moins efficace dans son travail, tout en affaiblissant le lien avec les collègues” déclare Stijn Baert, professeur d’économie du travail, qui a conseillé sur le questionnaire et a participé à l’analyse des résultats.
« Ce baromètre du bureau confirme ce que nous ressentons depuis longtemps en tant qu’”alchimistes urbains” : le bureau d’aujourd’hui doit être bien plus qu’un simple espace fonctionnel », explique Jean-Philip Vroninks, CEO de Befimmo. « Il doit inspirer, rapprocher les gens et contribuer au dynamisme de la ville. Nous créons des lieux qui font la différence — pour les entreprises, mais aussi pour la ville toute entière. Les données de cette étude nous donnent, à nous et à nos partenaires, des indications supplémentaires pour continuer à concrétiser notre ambition. »
Source : Le “Baromètre du bureau” de Befimmo est une initiative du promoteur immobilier Befimmo, développée en collaboration avec le bureau d’études iVOX. Publiée pour la première fois en 2025, l’enquête sera reconduite chaque année. Cette première édition s’appuie sur un sondage réalisé entre avril et juin 2025 auprès d’un échantillon aléatoire d’environ 1 000 travailleurs belges et 200 étudiants. La représentativité selon le sexe, l’âge, le niveau d’études, la langue et la région a été soigneusement respectée. La marge d’erreur maximale est de 3,02 % pour les travailleurs et de 6,20 % pour les étudiants.