Le Premier ministre, Alexander De Croo et le ministre de l’Emploi, Pierre-Yves Dermagne, ont rencontré ce mardi après-midi les fédérations d’entreprises. Face à l’augmentation du nombre de foyers épidémiques sur les lieux de travail représentant 40% des cas de contamination selon l’ERMG, le gouvernement souhaite d’urgence responsabiliser les entreprises quant à leur contribution aux efforts de lutte contre la pandémie.
Comme le signale la RTBF, « les données du RAG (Risk assessment group) démontrent qu’actuellement 40% des clusters actifs en Belgique se constatent sur les lieux de travail. Ces pourcentages sont en augmentation constante.Les données concernant la mobilité démontrent que nous sommes repassés, en termes de trafic, au-dessus des chiffres d’octobre, c’est-à-dire avant la deuxième vague. « Nous voyons dans les chiffres qu’il y a plus de circulation », a déclaré le Premier ministre. « Aujourd’hui, on doit tout faire pour respecter les règles. Il est important que les règles sanitaires de distanciation sociale soient respectées pour les travailleurs qui sont obligés de travailler dans l’entreprise et pour qui le télétravail est impossible. Pour les travailleurs dont la fonction peut être exercée en télétravail, celui-ci doit être mis en œuvre obligatoirement. Nous sommes conscients que cette obligation du télétravail est une obligation lourde, que ce sont de gros efforts, que des gens sont en télétravail depuis un an. C’est lourd pour les travailleurs, c’est lourd pour les employeurs et pour les entreprises ».
L’obligation de télétravail vaut également pour la fonction publique où elle semble d’ailleurs strictement observée jusqu’à présent. D’après la ministre de la Fonction publique, Petra De Suter, « en moyenne 85% des fonctionnaires sont en télétravail. Dans certaines administrations, comme la Défense, où il est plus difficile de télétravailler, ce chiffre est un peu moindre. Par contre, il y a des administrations où cette proportion est plus élevée. »
Quelles perspectives de retour en entreprise?
Les fédérations patronales convoquées par le gouvernement ont fait part de leur volonté de participer à l’effort de mobilisation contre la pandémie. Elles ont également insisté sur la nécessité de donner des perspectives à leurs membres… « Il y a une perspective pour qu’après les vacances de Pâques, on puisse réorganiser des moments de retour en entreprise, avoir des contacts avec les collègues, en respectant les règles sanitaires », a déclaré l’administrateur délégué de la FEB, Pieter Timmermans.
Actuellement, les constats émanant des contrôles réalisés sur le terrain semblent démontrer que l’obligation de télétravail peine à être maintenue. Les fédérations patronales n’ont pas confirmé cette tendance même si nous observons que la mobilité, notamment autour de Bruxelles, a repris avec une intensité comparable à la situation avant le lockdown de novembre dernier.
A la Chambre, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a tenu à rappeler: « Il faut reprendre une certaine discipline que nous avons eue avec succès, en novembre, décembre et janvier, par exemple ce qui concerne le télétravail. C’est compréhensif parce que cela devient difficile, frustrant, compliqué tant pour les individus que leurs familles, mais aussi les entreprises. Néanmoins, il faut absolument reprendre cette méthode du télétravail qui est d’ailleurs obligatoire. Le premier devoir est d’appliquer ce qu’on a convenu, de façon stricte ».
En décembre, face à l’augmentation des chiffres de contamination et d’hospitalisation, le gouvernement avait annoncé que les contrôles seraient renforcés dans les entreprises. Le contrôle des lois sociales s’oriente depuis essentiellement vers la vérification du respect des règles « Covid » dans les entreprises, en particulier le respect de l’obligation de télétravail partout où celui-ci est possible. A l’époque, on constatait que 18% des entreprises contrôlées ne respectaient pas les règles sanitaires prévues. En cas d’infraction, les amendes administratives peuvent grimper jusqu’à 24.000 euros. Les amendes pénales, jusqu’à 48.000 euros pour les cas les plus graves.
Source: RTBF