La rémunération à l’ancienneté reste solidement ancrée dans nos entreprises.

Sur base d’une comparaison des salaires bruts à temps plein, il apparaît que les employés de plus de 55 ans touchent un salaire environ 75 % supérieur à celui de leurs jeunes collègues de 25 ans. En clair, 100 euros pour un employé de 25 ans équivaut à 176 euros pour un employé de 55 ans. Cette différence s’explique bien sûr par l’augmentation des responsabilités mais aussi par l’effet mécanique de l’indexation salariale liée à l’ancienneté. Selon cette analyse basée sur 32.000 fiches de salaires, il existe des différences encore plus marquées entre les secteurs.

Le salaire moyen d’un employé de 55 ans du secteur marchand est 76,38 % plus élevé que celui d’un employé de 25 ans. En d’autres termes, pour chaque tranche de 100 euros que le jeune de 25 ans touche, l’employé de 55 ans perçoit 176,38 euros. Olivier Marcq, juriste chez Acerta : « L’écart salarial s’explique de différentes manières : un travailleur de 55 ans aura évolué dans sa fonction durant les 30 années précédentes, ses responsabilités auront augmenté conformément à l’expérience acquise et nous connaissons bien entendu en Belgique l’augmentation d’ancienneté, qui mène trop souvent à une hausse salariale pratiquement automatique au fil des années. »

30 ans d’augmentation d’ancienneté pèsent lourd dans la balance.

L’augmentation d’ancienneté est une hausse salariale annuelle pratiquement automatique, généralement liée à l’évaluation annuelle. Une enquête précédente d’Acerta a déjà souligné que les employeurs estiment que la « valeur » d’un travailleur augmente en effet les premières années, mais que cette augmentation ne suit pas une trajectoire aussi linéaire et qu’elle n’est pas aussi continue que le suggère le système de la rémunération liée à l’ancienneté. Olivier Marcq explique : «L’automatisme de la rémunération liée à l’ancienneté ne concorde pas avec la tendance actuelle visant à organiser les choses « sur mesure ». Nous vivons dans un monde caractérisé par de grandes libertés, des personnes critiques capables de se défendre et une individualisation poussée. Dans un tel contexte, un élément comme l’augmentation d’ancienneté devient vite un fardeau. Tant pour les employeurs, qui doivent aussi accorder une hausse de salaire à un travailleur qui n’a pas évolué dans sa fonction, que pour les travailleurs, qui ont peut-être enregistré davantage de progrès mais doivent malgré tout se contenter d’une étape d’ancienneté « ordinaire ». En raison de ce fardeau, il devient difficile de jouer serré. Pourtant, c’est ce que les entreprises doivent pouvoir faire. »

Redécouverte des travailleurs de plus de 55 ans.

Jadis, les salaires élevés des travailleurs de plus de 55 ans représentaient pour eux un obstacle dans la recherche d’un nouvel emploi. Aujourd’hui, en raison de la pénurie d’emploi, le marché du travail a redécouvert ces travailleurs. « Avec la guerre des talents, de nouvelles opportunités voient le jour pour les employés âgés, en vue de jouer la carte de la connaissance et de l’expérience et de les faire payer, au sens littéral également. Les 76 % que les travailleurs âgés gagnent en plus de leur collègues plus jeunes comprennent aussi cet aspect. Toutefois, une étude précédente  révèle qu’un travailleur de plus de 55 ans qui entre en service touche un salaire proportionnellement inférieur à celui de ses collègues restés au service de leur employeur. » 

L’écart salarial augmente avec la taille de l’entreprise.

Si nous examinons de plus près l’écart salarial entre les employés de 25 et 55 ans dans des entreprises de différentes tailles, il apparaît que l’écart est plus prononcé dans les grandes entreprises, et plus réduit dans les petites. « Il est logique que la différence salariale entre les jeunes travailleurs et les travailleurs âgés soit plus marquée dans les grandes entreprises que dans les petites. En effet, les petites entreprises présentent généralement une structure plus uniforme que les grandes. Par conséquent, les possibilités d’évolution sont également plus élevées dans les grandes entreprises, et cette évolution avance bien entendu avec l’âge. Nous pouvons donc attribuer en partie l’écart salarial plus prononcé entre les jeunes travailleurs et les travailleurs âgés dans les grandes entreprises aux possibilités d’évolution plus élevées dans celles-ci. »

Dans le secteur non marchand, les possibilités d’évolution font l’objet d’une organisation plutôt uniforme. Les entreprises appliquent davantage des classes de fonctions fixes et l’on constate une différenciation moins grande au niveau de la fonction. Parallèlement, la structure de barème des salaires dans le secteur non marchand apporte également moins d’évolution que dans le secteur marchand. Ces deux faits entraînent logiquement un écart salarial plus faible entre les différents âges dans le secteur non marchand que dans le secteur marchand : le salaire moyen d’un employé de 55 ans du secteur non marchand est 48 % plus élevé que celui de son collègue de 25 ans. La différence correspond dès lors à 30 % de moins que dans le secteur marchand.

L’écart salarial lié à l’âge en dessous de la moyenne dans la CP 200.

Il existe encore des différences au sein du secteur marchand. Les secteurs marchands où l’écart salarial est supérieur à la moyenne, c’est-à-dire supérieur à 76 % pour les travailleurs de 55 ans par rapport à ceux de 25 ans, sont par exemple le secteur des banques et assurances, où nous remarquons une différence correspondant au double du salaire. Les secteurs de la chimie et du métal affichent également une différence supérieure à la moyenne. Les secteurs marchands dont l’écart salarial est inférieur à la moyenne sont notamment la commission paritaire nationale auxiliaire pour les employés (CP 200) et la distribution avec, pour cette dernière, une différence de 15 % à peine.

À propos des chiffres – Comparaison des salaires bruts à temps plein des employés de 25 ans avec ceux des employés de 55 ans réalisée par le prestataire de services RH ACERTA. Les données recueillies sont basées sur une analyse d’un échantillon de données réelles d’employés en service auprès de plus de 32 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.

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