Depuis 2009, la Banque Nationale livre une analyse de l’importance économique des activités aériennes et aéroportuaires en Belgique. Celle-ci est remise à jour tous les 3 ans. La version récente évalue l’importance économique des activités aériennes et aéroportuaires en Belgique durant la période comprise entre 2013 et 2015 en termes de valeur ajoutée, d’emploi et d’investissements. Les six aéroports belges y contribuent à des degrés divers.
Le secteur analysé comprend non seulement les activités strictement liées à l’aviation mais également toutes les activités qui sont exercées sur le terrain des aéroports belges (Anvers, Bruxelles, Charleroi, Courtrai, Liège et Ostende). L’on accorde également de l’attention aux effets indirects en matière de valeur ajoutée et d’emploi. L’étude comporte aussi une analyse des bilans sociaux et du profil en matière de risque de crédit d’une partie des entreprises considérées.
La croissance du trafic aérien belge se traduit par une évolution positive de la valeur ajoutée du secteur aérien. Les effets tant directs qu’indirects augmentent de 15 à 16 % sur deux ans. Ce rythme de croissance dépasse de loin celui de l’économie nationale au cours de cette période. Cela conduit à une valeur ajoutée totale de 6 milliards d’euros en 2015, soit 1,5 % du PIB de la Belgique. Les effets directs sont principalement renforcés par le cluster de l’aviation qui génère 75 % de la valeur ajoutée.
Les trois principaux secteurs de ce cluster, à savoir l’industrie aéronautique, le transport aérien et les exploitants des aéroports, ont le plus contribué à la croissance, si bien qu’ils ont gagné en importance. Les autres activités liées à l’aéroport affichent également une tendance favorable, quoique dans une moindre mesure. Ici aussi, les principaux secteurs, à savoir le traitement du fret et son stockage, les services de messageries et les services postaux, fournissent les contributions les plus vigoureuses.
L’importance économique du secteur aérien s’est accrue non seulement en termes de valeur ajoutée, mais également au niveau de l’emploi. Au total, la branche a employé 62.528 ETP en 2015. Ce chiffre représente 1,5 % de l’emploi intérieur en Belgique. Contrairement à la valeur ajoutée, les plus grands progrès au niveau de l’emploi ont été observés dans la branche d’activité « autres activités liées à l’aéroport ».
Les investissements directs ont nettement évolué en direction des chiffres records enregistrés en 2007 et 2008, atteignant un montant de 456 millions d’euros en 2015. Bien que le cluster de l’aviation prenne encore à son compte la majeure partie des activités d’investissement, les autres activités liées à l’aéroport ont engagé un beau mouvement de rattrapage entre 2013 et 2015. Durant cette période, l’accent a été mis principalement sur les dépenses relatives à de nouvelles infrastructures et au renouvellement des infrastructures par les exploitants des aéroports, dont presque 93 % sont imputables à Brussels Airport Company.
L’étude aborde également de façon détaillée les différents aéroports belges et leurs activités liées. Bruxelles renforce sa position en tant que plus grand aéroport avec une part de 72 à 79 % dans la plupart des paramètres : 79 % de la valeur ajoutée directe de l’ensemble des six aéroports belges, 76 % de l’emploi direct, 79 % des investissements directs et 72 % du nombre de passagers arrivants et partants, occupant ainsi la 22e place sur la liste des aéroports de passagers européens. Ce dernier chiffre porte sur l’année 2016, si bien que l’incidence des attentats a également été prise en compte. S’agissant du transport de fret, Liège dépasse toujours Bruxelles, prenant à son compte 56 % de l’ensemble du trafic de fret en Belgique. En 2016, Liège et Bruxelles occupaient respectivement la 8e et la 10e place sur la liste des aéroports de fret européens.

La progression de la valeur ajoutée totale au cours de la période 2013-2015 est en grande partie le fait de Bruxelles, où la croissance au cours des deux dernières années s’est accélérée pour atteindre près de 25,9 %. Courtrai a, lui aussi, enregistré une évolution positive, même si celle-ci est restée limitée à 4,8 % sur deux ans. Ostende et Anvers ont subi respectivement le départ d’ANA Aviation et l’approche de la faillite de VLM Airlines en 2016.
Les aéroports wallons ont récupéré en 2015 d’un petit recul enregistré l’année précédente. L’emploi total dans les aéroports belges s’accroît, tout comme la valeur ajoutée totale, avec Liège et Bruxelles en tête. Les événements tragiques de mars 2016 ont indubitablement exercé une incidence sur la plupart des aéroports. Néanmoins, depuis la fin de 2016, le transport tant de fret que de passagers s’est déjà entièrement rétabli.
Source : Banque Nationale de Belgique