Au premier trimestre 2023, l’absentéisme pour maladie de courte durée dans les entreprises belges a reculé de 5 % par rapport à la même période de l’année précédente. Le revers de la médaille : les absences d’un seul jour de maladie ont quant à elles augmenté ces derniers mois.  « Après une seule journée d’absence, les travailleurs sont plus susceptibles de retourner au travail immédiatement, alors qu’avec un certificat médical, ils ont tendance à rester quelques jours de plus à la maison », selon Acerta.

L’absentéisme pour maladie de courte durée en baisse

Depuis la fin du mois de novembre de l’année dernière, les travailleurs sont autorisés à prendre une journée de maladie, trois fois par an, sans devoir se rendre chez leur médecin traitant pour obtenir un certificat médical. La société de services RH Acerta a analysé les données réelles de 260.000 travailleurs pour déterminer l’impact de cette mesure sur l’absentéisme pour cause de maladie. Qu’en est-il ressorti ? Les absences pour maladie de courte durée (moins d’un mois) au cours des trois derniers mois ont diminué de près de 5% par rapport à l’année précédente. Au cours du premier trimestre de cette année, 3,4% des heures ouvrables ont été perdues pour cause de maladie de courte durée, contre 3,6% en 2022. En parallèle, le nombre de travailleurs absents du lieu de travail pour cause de maladie a baissé au premier trimestre 2023. 72,6% des Belges actifs n’ont pas été malades un seul jour au cours des derniers mois, contre 70,5% l’année dernière.

Le revers de la médaille

Cette récente mesure n’est toutefois pas sans conséquence : depuis la suppression du certificat médical, les absences d’un jour sont en hausse. Au cours des trois premiers mois de cette année, 10,9% des travailleurs sont restés à la maison pour maladie pendant exactement une journée, et ce, à une ou plusieurs reprises. Ils étaient 10,6% en 2022 et 9,3% en 2021. Le nombre de travailleurs absents une seule journée pour cause de maladie a lui aussi augmenté, passant de 2,4% au premier trimestre 2022 à 3,0% au premier trimestre 2023.

Amandine Boseret, experte en matière de bien-être mental chez Acerta Consult, explique : « Il est positif de constater que la suppression du certificat médical n’entraîne pas de facto une augmentation de l’absentéisme pour cause de maladie dans les entreprises. Si les absences d’une journée sont plus nombreuses, les travailleurs reprennent plus souvent le travail immédiatement après leur journée d’absence. Avec un certificat médical, généralement valable pendant plusieurs jours, un retour direct au travail est moins susceptible de se produire. Nous comprenons que les employeurs craignent cette suppression du certificat médical, mais cela doit être nuancé, d’après nos premières observations. Il reste important pour les entreprises d’instaurer une confiance mutuelle avec leurs travailleurs et de partir du principe que ces derniers n’abuseront pas du système. Une politique de présence forte, axée sur la discussion autour de l’absentéisme pour maladie, sur la sensibilisation et sur l’activation est indispensable dans ce contexte. »

Enfin, Acerta invite les entreprises à mieux consigner les absences avec et sans certificat médical afin que l’impact de cette nouvelle mesure puisse rapidement être mesuré, même à long terme.

Source: les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 260.000 travailleurs occupés auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. ​