Dans les grandes entreprises, où le certificat médical a été supprimé pour les absences d’une journée, les absences d’un jour ont augmenté deux fois plus que dans les petites entreprises. Chez les ouvriers, l’augmentation était quatre fois plus importante dans les grandes entreprises que dans les petites entreprises ; chez les employés, l’augmentation était deux fois plus importante.
« Avec l’augmentation du nombre d’arrêts maladie, le coût indirect de l’absentéisme augmente pour l’employeur. Il est donc important qu’il fasse un suivi attentif et instaure un dialogue avec les travailleurs qui ont un nombre élevé d’arrêts maladie et qu’ensemble ils recherchent des solutions », explique Heidi Verlinden, Research Project manager chez Securex.
Pour les absences d’une journée, la croissance est deux fois plus élevée dans les grandes entreprises que dans les petites entreprises
Le nombre de travailleurs ayant des absences d’un jour dans les entreprises où le certificat médical a été supprimé a augmenté de 67,5% (de 5,44% au premier semestre 2022 à 9,11% au premier semestre 2024). Dans les entreprises plus petites – où le certificat médical pour les absences d’une journée n’a généralement pas été supprimé- Securex constate une augmentation de 29,9% sur la même période (de 4,92% à 6,39%)
Depuis la suppression du certificat médical, le nombre d’absences d’une journée pour cause de maladie a augmenté 2,26 plus fortement dans les grandes entreprises que dans les petites entreprises.
Pour les absences d’une journée chez les ouvriers, la croissance est quatre fois plus élevée dans les grandes entreprises que dans les petites entreprises
Le nombre d’ouvriers avec des absences d’une journée dans les entreprises où le certificat médical a été supprimé a augmenté de 93% (de 8,74% au premier semestre 2022 à 16,87% au premier semestre 2024) contre une augmentation de 21,3% (de 8,39% à 10,18%) dans les entreprises plus petites. Les absences de deux et de trois jours sont restées stables : en d’autres termes, le seuil s’est déplacé vers le second jour d’absence.
Depuis la suppression du certificat médical, le nombre d’ouvriers avec des absences d’une journée dans les grandes entreprises a augmenté plus de quatre fois plus fortement comparé a à la croissance dans les petites entreprises.
La croissance des absences d’une journée chez les employés est presque deux fois plus forte dans les grandes entreprises en comparaison aux petites entreprises
Le nombre d’absences d’une journée chez les employés a augmenté de 58,9% dans les entreprises où le certificat médical a été supprimé (de 12,74% au premier semestre 2022 à 20,25% au premier semestre 2024) contre une augmentation de 33,7% (de 11,09% à 14,83%) dans les plus petites entreprises.
Plus d’arrêts maladie par travailleur dans les grandes entreprises que dans les petites entreprises
Le nombre d’arrêts maladie par travailleur a augmenté de 11,35% dans les entreprises où le certificat médical a été supprimé (passant de 1,41 arrêts maladie au premier semestre 2022 à 1,57 au premier semestre 2024). Dans les petites entreprises, le nombre d’arrêts maladie est resté stable (de 0,59 à 0,57).
Comme le nombre d’arrêts maladie par travailleur augmente dans les grandes entreprises, le coût indirect de l’absentéisme pour l’employeur augmente également. En effet, chaque arrêt de travail entraîne des coûts indirects pour l’employeur : Les RH doivent gérer l’aspect administratif, les managers doivent réorganiser le travail, des erreurs se produisent parce que des travailleurs sont remplacés dans leurs tâches, etc. Par conséquent, les employeurs sont plus susceptibles de « préférer » le scénario d’un travailleur absent pendant trois jours consécutifs à celui d’un travailleur qui se déclare malade trois fois pour une journée.
L’analyse de Securex souligne l’importance pour les entreprises de rester attentives et d’intervenir à temps pour éviter toute augmentation du coût indirect de l’absentéisme.
« Nous conseillons aux employeurs d’entamer une conversation avec les travailleurs qui ont un nombre élevé d’arrêts maladie. Non pas pour leur taper sur les doigts, mais pour leur faire part de leurs préoccupations concernant la santé du travailleur et l’impact sur l’équipe. Au cours de cette conversation, les employeurs et les travailleurs peuvent rechercher ensemble les causes et les solutions possibles », explique Heidi Verlinden, Research Project manager chez Securex. « Si les employeurs soupçonnent une utilisation abusive du système, nous leur recommandons d’abord de comparer l’évolution du nombre moyen d’arrêts maladie par travailleur avec des pairs du secteur ou d’autres entreprises pertinentes, en tenant compte des caractéristiques sociodémographiques de leurs travailleurs. Si ce chiffre est plus élevé dans l’organisation ou augmente plus rapidement qu’ailleurs, cela n’est probablement pas dû à une mauvaise volonté de la part des travailleurs, mais plutôt à un besoin général, par exemple, de plus de flexibilité, d’autonomie, de possibilités de récupérer après une charge de travail élevée, … dans l’ensemble de l’organisation. »
Source: les données de cette étude sont basées sur les enregistrements des employeurs clients du secrétariat social de Securex et s’appliquent à un travailleur moyen dans les entreprises comptant jusqu’à 1.000 travailleurs dans le secteur privé belge. Pour le premier semestre de 2024, l’échantillon comprenait 21.689 employeurs et 164.781 travailleurs. Les travailleurs de l’échantillon ont un contrat d’au moins 30 jours, avec au moins une journée pendant la période étudiée.