Quel est le degré d’attractivité et de performance de notre marché du travail ? La Belgique fait-elle mieux ou moins bien que les autres pays en Europe et dans le monde ? Le nouveau classement mondial de la main-d’œuvre (Total Workforce Index™) établi par ManpowerGroup tente d’apporter des réponses. Le score de chaque pays repose sur une analyse de 90 critères répartis dans quatre catégories : la disponibilité de la main-d’oeuvre, le coût du travail, le cadre règlementaire et la productivité.
L’index compare les conditions d’embauche de collaborateurs (permanents et flexibles) dans 75 pays au niveau mondial. Le pays obtenant le score le plus élevé sur cet index est celui qui possède le marché du travail le plus attractif.
La Belgique occupe la 25e place (sur 75) de ce classement au niveau mondial et la 14e place (sur 40) dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique). Dans le classement basé sur la composition de la main d’œuvre, notre pays se place en 34e position pour le personnel fixe (Permanent Workforce Index) et en 32e position pour le personnel flexible (Contingent Workforce Index)
Nouvelle-Zélande et Irlande en tête au niveau mondial et en Europe
Au niveau mondial, c’est la Nouvelle-Zélande qui arrive en tête du classement devant Hong Kong, Singapour, le Canada et les États-Unis. Au niveau européen, les premières places sont occupées par l’Irlande, le Royaume-Uni, le Danemark et l’Estonie et les Pays-Bas. Au sein de la région EMEA, la Belgique (14e) se situe derrière le Royaume Uni (2e), les Pays-Bas (6e), la Suisse (7e), mais devant l’Allemagne (16e), l’Espagne (20e), le Luxembourg (21e), l’Italie (34e) ou la France (39e).
Les points forts et les points faibles de la Belgique
Le Total Workforce Index met en évidence les forces et les faiblesses de notre marché du travail. Ainsi notre pays peut faire valoir la qualité de sa main d’œuvre disposant de bonnes connaissances linguistiques. Mais, avec un taux d’activité de 62.8% et d’une population active vieillissante, notre marché de l’emploi risque cependant d’être confronté à des pénuries croissantes de talents à l’avenir.
Malgré les mesures prises par le gouvernement pour réduire le coût du travail, ce critère reste le talon d’Achille de notre pays. Et cela, alors que les entreprises restent continuellement sous pression au niveau financier. Notre cadre juridique s’est quant à lui amélioré notamment avec la loi sur ‘le travail maniable et faisable’ qui offre de nouvelles possibilités de flexibilité aux entreprises. Mais dans le même temps, le TWI met en évidence nos lourdeurs administratives. Enfin, La Belgique pourrait mieux faire au niveau de sa productivité, notamment au niveau de l’efficience du marché du travail. Notre pays peut cependant se targuer d’un excellent niveau d’équipement technologique.
Le Total Workforce Index analyse quatre dimensions du marché du travail sur base de 90 critères :
* disponibilité de la main d’oeuvre (taille de la population active, le taux d’alphabétisation, le taux de chômage, la démographie, la formation, les connaissances linguistiques, les écarts de genre etc) ⇒La Belgique occupe la 18e place au niveau mondial et la 13e place au niveau EMEA (Europe Moyen-Orient, Asie).
* coût du travail (salaire mensuel moyen, les taxes sur le travail, le coût des heures supplémentaires, l’égalité salariale entre les hommes et le femmes, etc. ⇒ La Belgique occupe la 65e place au niveau mondial et la 33e place au niveau EMEA.
* cadre réglementaire (durées de contrats, préavis ou indemnités de rupture, âge de la pension, risques terroristes ou financiers, contexte politique, lourdeur administrative etc.) ⇒ La Belgique occupe la 10e place au niveau mondial et la 6e place au niveau EMEA.
* productivité (durée journalière et hebdomadaire de travail, travail de nuit, heures supplémentaires, congés payés, efficience du marché de l’emploi, infrastructures, connexions internet etc.) ⇒ La Belgique occupe la 53e place au niveau mondial et la 27e place au niveau EMEA.
Source : ManpowerGroup