En dépit de la crise du coronavirus, des mesures de chômage temporaire et du confinement appliqué par de nombreuses entreprises, les Belges ont repris, cet été, leurs habitudes de congés. Cela a permis de compenser partiellement les chiffres exceptionnellement bas du printemps. A la fin du mois d’août, selon les statistiques d’Attentia, les salariés avaient en moyenne pris 12% moins de congés légaux que l’année précédente (soit en moyenne un jour et demi de moins). Il semble donc que l’énorme surplus redouté perdure à l’automne. Les employeurs ne peuvent qu’encourager leur personnel à planifier suffisamment tôt le solde de leurs jours.
A l’heure actuelle, les salariés belges comptabilisent encore en moyenne un peu plus de jours de congés non utilisés que ce n’était le cas l’année dernière. Toutefois, les chiffres alarmants au printemps ne se sont pas maintenus pendant la période estivale. Sous l’influence de la crise du coronavirus, les salariés ont clairement pris moins de jours de congé de mars à juin (inclus). Cela s’explique en partie par le pic de chômage temporaire qui s’est principalement manifesté en avril — un mois qui est, traditionnellement, une importante période de congés. De même, le confinement a eu pour conséquence que de nombreux salariés ont annulé ou n’ont pas planifié leur petite semaine de congés de printemps.
La crainte est dès lors que de nombreux salariés prennent encore beaucoup de congés pendant les derniers mois de l’année. Les jours de vacances légales doivent en effet avoir été épuisés avant le 31 décembre 2020 étant donné qu’il n’est pas permis de reporter ces jours de congé à l’année suivante. Dans le pire des cas, les salariés perdront leurs congés légaux mais les employeurs, eux aussi, ont l’obligation de veiller à ce que les collaborateurs puissent prendre leurs jours de congé annuel. Les employeurs qui, dans ce contexte, ne feraient pas le nécessaire commettent une infraction en regard de la législation afférente et peuvent être sanctionnés, écopant soit d’une amende pénale, soit d’une amende administrative.
Un solde de huit jours de congé
Bien que le retard relevé au printemps n’ait pas encore été totalement résorbé, l’équipe Business Intelligence d’Attentia constate par contre que les salariés ont en moyenne pris autant de congés pendant les vacances d’été qu’il y a un an. Ils ont pris un peu plus de jours de congés pendant le mois de juillet. En août, par contre, les chiffres ont à nouveau plongé, passant en-dessous du résultat mensuel correspondant de 2019. Ces statistiques relativement normales enregistrées pour les mois d’été ont donc eu pour effet de mettre un terme à la tendance négative constatée au premier semestre de l’année.
Pour ses calculs, Attentia s’est basé sur la situation prévalant chez plus de 100.000 salariés. Les congés repris dans ce baromètre incluent aussi bien les 20 jours de congé légal que les vacances européennes, les vacances seniors et les vacances jeunes. Les jours de congé extra-légaux, les jours fériés laissés au libre choix des travailleurs, qui tombent un week-end ou un jour d’inactivité dans l’entreprise, ou les jours de réduction du temps de travail n’ont pas été repris dans ce calcul.
En date du 31 août, les salariés belges disposaient encore en moyenne de huit jours de congé tandis que le compteur affichait 6,5 jours l’année dernière. Cela signifie par conséquent qu’ils ont pris un jour et demi de congé en moins, gonflant le surplus en cours d’automne. On ne relève par ailleurs pas de différence entre travailleurs et employés, pas plus que le genre ou l’âge ne jouent un rôle.
« Nous conseillons toutefois aux employeurs d’analyser suffisamment tôt la situation des congés pour leur entreprise », déclare Tim De Troch, directeur Payroll & SAP chez Attentia. « L’employeur a en effet l’obligation de signaler en temps utile aux salariés les congés légaux qui leur restent et de leur donner l’opportunité de les planifier avant la fin de l’année. De cette manière, ces jours ne sont pas perdus, étant donné qu’ils ne peuvent pas être reportés à l’année suivante. Bien que les chiffres se soient stabilités pendant les mois d’été, nous devons continuer de tenir compte du fait que le surplus existant aura un impact sur le taux d’occupation des salariés pendant le quatrième trimestre. »
Source: Attentia