Un tiers des employés envisage de quitter son job: la pression monte sur les salaires mais aussi sur les opportunités d’évolution.

L’automne est traditionnellement une période de l’année marquée par une forte augmentation des démissions… Plus d’un tiers (37,6%) des employés belges envisagent de quitter leur emploi actuel. 14,7% d’entre eux envisagent même de le faire à court terme. C’est ce qui ressort d’une étude du partenaire RH Bright Plus réalisée par IVOX. Le salaire est la raison la plus importante (34,5%), mais les possibilités d’évolution limitées (33,6%) et le contenu du travail (30,8%) incitent également les employés à vouloir partir.

Parmi les employés insatisfaits de leur salaire, un peu plus de la moitié (53%) déclare vouloir changer d’emploi dans l’année qui suit. « Le salaire est certes important, mais tant l’employeur que l’employé doivent comprendre que cela ne garantit pas forcément un travail dans lequel ils y trouveront du sens, surtout à long terme », met en garde Linda Cappelle, PDG de Bright Plus.

Les trois principaux motifs de démission

Près de 38% des employés ont l’intention de quitter leur emploi. Parmi eux, 14,7% l’envisagent même à court terme. Le motif principal (34,5%) est la rémunération. En deuxième et troisième position, on trouve respectivement les possibilités d’évolution limitées (33,6%) et le contenu du travail même (30,8%).

L’étude révèle que l’influence du salaire pèse davantage sur l’intention de partir chez les hommes (42,8%) que chez les femmes (26,2%). En outre, les intentions de quitter l’organisation à court terme sont plus élevées lorsque les employés ne sont pas autorisés à travailler à domicile (19,7% contre 12,8%). À long terme cependant, il n’y a pas de différence.

Pour Linda Cappelle, PDG de Bright Plus : « Le salaire est considéré comme un élément décisif tant par l’employeur que par l’employé. Cependant, il ne faut pas le sacraliser. Certes, le salaire est important, mais les deux parties doivent réaliser que l’effet d’une augmentation de salaire n’est que temporaire. La récompense financière est une forme de motivation qui ne peut pas à elle seule garantir la motivation au travail sur le long terme ».

L’insatisfaction salariale pousse les employés à partir

Le guide des salaires bisannuel de Bright Plus montre que les employés interrogés travaillant à temps plein gagnent en moyenne 3.379 euros bruts, la médiane se situant à 3.200 euros. Maîtriser plusieurs langues est manifestement récompensé : parler quatre langues ou plus permet de gagner plus de 400 euros bruts supplémentaire par mois.

En moyenne, les employés interrogés attribuent à leur salaire une note de 7,1 sur 10. Cette note influence fortement leur intention de changer d’emploi ou non. Ainsi, 53% des employés insatisfaits de leur salaire (max. 6 sur 10) déclarent vouloir changer d’emploi au cours de l’année qui suit.

La satisfaction globale atteint un score de 7,4 parmi ceux qui ont récemment bénéficié d’une augmentation. Cependant, plus de la moitié des personnes interrogées n’ont pas reçu d’augmentation au cours des deux dernières années. Dans ce cas, l’indexation n’est pas considérée comme une augmentation de salaire par les employés.

Linda Cappelle déclare : « En ces temps de guerre des talents, les employeurs doivent évidemment veiller à ce que le salaire brut réponde aux attentes de base. Cependant, pour établir une bonne collaboration à long terme, les avantages non financiers sont particulièrement décisifs. Par exemple, les investissements dans le développement personnel et les opportunités de croissance jouent un rôle significatif dans la recherche d’un emploi réussi et durable ».

Avoir son mot à dire sur l’enveloppe salariale

Environ un quart des employés belges (26%) déclarent avoir leur mot à dire sur leur package salarial. 8% d’entre eux peuvent même le composer entièrement eux-mêmes, tandis que les 18% restants le font partiellement. Il est intéressant de noter que ce pourcentage est plus élevé chez les hommes (34%) que chez les femmes (23%).

Les avantages extralégaux les plus courants sont les chèques-repas (76%) et l’assurance hospitalisation (62%). La possibilité de faire du télétravail a gagné de l’importance : elle est passée de 27 % en 2021 à 55% en 2023 La part de l’allocation de travail à domicile est passée de 23% à 32% au cours des deux dernières années. En outre, 5% des employés interrogés disposent d’un budget de mobilité, alors que celui-ci ne représentait que 1% en 2021.

Linda Cappelle conclut : « Une politique RH motivante doit être flexible. Elle doit pouvoir proposer différentes formes de rémunération qui s’adaptent aux différentes étapes ou modes de vie de l’employé. À titre d’exemple, accorder aux employés la possibilité de participer à un plan cafétéria est un moyen puissant d’accroître l’engagement, la motivation et la confiance. De plus, les employeurs devraient mettre l’accent sur la transparence. Pour attirer des talents, les nouveaux employés reçoivent souvent des salaires plus élevés, ce qui peut créer des inégalités et des mécontentements. Le conseil est de veiller à utiliser des critères objectifs et une communication transparente pour assurer la rétention des employés ».

 

Source: Bright Plus – Enquête en ligne sur la motivation des salariés a été menée entre le 16 et le 30 juin 2023 par le bureau d’études IVOX pour le compte de Bright Plus. Elle a concerné 1 204 employés belges travaillant au moins à mi-temps dans un bureau et garanti un échantillon représentatif en termes de composition, notamment en ce qui concerne la langue, le sexe, l’âge et l’éducation. La marge d’erreur maximale parmi les 1 204 Belges est de 2,74%.

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