Si l’Horeca a maintenant une perspective de réouverture en mai, il reste, avec la culture, l’évènementiel et le commerce de détail, l’un des secteurs les plus durement touchés par la crise. View.brussels publie aujourd’hui un focus sur ce secteur en peine: le nombre de chercheurs d’emploi issus de l’Horeca augmente de près de 12% à Bruxelles tandis que le nombre de travailleurs bruxellois du secteur au chômage temporaire s’élève lui à 11.000 personnes Les mesures de soutien encore en vigueur permettent de contenir l’impact sur l’emploi mais plusieurs chiffres-clés donnent des signaux d’alerte.
11.000. Ils sont près de 11.000 travailleurs bruxellois de l’Horeca à bénéficier du chômage temporaire. En avril et en décembre, plus d’une personne en chômage temporaire sur trois domiciliée en Région bruxelloise travaillait dans l’Horeca. Même lors de la reprise des activités, en août dernier, ce secteur était le plus touché de la capitale : 44,3% des salariés de l’Horeca en Région bruxelloise étaient en chômage temporaire. En comparant le mois de février 2020 à celui de février 2021, on constate que le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés issus de ce secteur a augmenté de 11,9% alors que, sur la même période, la hausse du chômage global, tous secteurs confondus, est contenue à 1,9%.
70,6%. Trois quarts des emplois du secteur sont occupés par des Bruxellois. C’est donc un secteur très pourvoyeur d’emplois, particulièrement pour les Bruxellois faiblement qualifiés (près d’un tiers des emplois du secteur). Il engage également beaucoup d’étudiants, près d’un quart du personnel Horeca travaille sous contrat de jobiste étudiant. Plus de 27% du personnel est d’ailleurs âgé de moins de 30 ans. Il emploie également 86% de travailleurs d’origine étrangère. Autant de publics vulnérables aux aléas de l’économie et pour lesquels plusieurs études ont pu démontrer la relative fragilité en temps de crise. Le secteur de l’Horeca occupait 5,9% des salariés bruxellois.
52%. En un an, le nombre d’offres d’emploi dans le secteur a diminué de moitié (-52%). Avant la crise, entre 2016 et 2018, les faillites dans l’Horeca représentaient environ 20% du total des faillites comptabilisées à Bruxelles. En 2019, la proportion était plus basse, et les faillites dans le secteur ne représentaient plus « que » 17,1% du total, soit un niveau similaire à ce qui était observé en 2014 et 2015. Les données de 2020 indiquent que les faillites sont semblables au niveau de 2014 avec une proportion de 17,8%. Mais il est important de noter que le moratoire sur les faillites était toujours en vigueur fin 2020. Ces chiffres ne reflètent donc sans doute pas la réalité à venir.
33%. La dernière enquête ERMG (Economic Risk Management Group) de la BNB, mentionne que la perception globale du risque (très) probable de faillite est désormais de 33% pour les entreprises et les indépendants actifs dans le secteur de l’Horeca. Et un quart des entreprises issues de l’Horeca interrogées a déclaré qu’il s’attendait à déposer le bilan dans les 6 prochains mois. Précisons que cette enquête a été réalisée début février alors que l’Horeca n’avait encore aucune perspective de réouverture. Depuis lors, la date du 1er mai a été avancée par les autorités, toujours avec la condition que la situation sanitaire ne se dégrade pas.
Source: Actiris – view.brussels