En 2024, le secteur intérimaire belge a enregistré un total de 196,3 millions d’heures prestées, soit l’équivalent de 100.678 emplois à temps plein. Il s’agit d’une légère baisse d’environ 2% par rapport à 2023. Prévention et Intérim (PI), service de prévention du secteur intérimaire belge, a analysé les accidents de travail impliquant des intérimaires pour l’année 2024. Et les chiffres sont les meilleurs jamais enregistrés depuis la création de PI.
Cela se reflète tant dans les taux de fréquence indicatifs que dans les chiffres absolus. Malheureusement, nous déplorons un accident de travail mortel et deux accidents de la route mortels sur le chemin du travail. Bien que le secteur intérimaire présente de bons résultats en matière de sécurité, il est confronté à une grave pénurie de disponibilités chez les médecins du travail. Ces disponibilités sont pourtant essentielles pour le bon fonctionnement du secteur ainsi que pour garantir la sécurité et la santé de chaque intérimaire en Belgique. Une situation préoccupante.
La sécurité, un must !
L’année 2024 a été la plus sûre à ce jour dans le secteur intérimaire. La baisse du taux de fréquence est particulièrement marquée en Région wallonne, avec 39,31 (contre 40,86 en 2023 et 46,53 en 2022 – ce taux représente le rapport entre le nombre d’accidents de travail et le nombre d’heures prestées (exposé au risque)). En Région de Bruxelles-Capitale, on observe en revanche une hausse significative du taux de fréquence : 32,17 en 2024 contre 28 en 2023. En Flandre, ce taux diminue pour atteindre 32,81 en 2024 contre 34,95 l’année précédente.
L’une des missions principales de PI est de réduire le nombre d’accidents de travail chez les intérimaires. Depuis sa création, PI et le secteur intérimaire ont réussi à réduire ces accidents des deux tiers. En 2000, le taux de fréquence était de 99,60 ; en 2024, il est passé à 34,35. PI mise notamment sur la sensibilisation, les conseils, la diffusion d’informations, les formations et les journées d’étude.
Flexi-jobs
Les flexi-jobs sont en plein essor ces dernières années. Un quart de ces emplois sont exercés via le travail intérimaire, représentant ainsi 4,08 % de l’ensemble du travail intérimaire en 2024. C’est pourquoi, dès 2024, PI suivra également les chiffres d’accidents pour les flexi-jobistes afin d’en analyser l’évolution dans les années à venir.
Sécurité routière
En 2024, deux accidents mortels survenus lors du trajet domicile-travail liés au travail ont été enregistrés. L’accident de travail mortel sur le lieu du travail. concernait lui aussi la circulation : un éboueur a été percuté par un véhicule alors qu’il traversait la route pendant sa tournée. La sécurité routière deviendra donc l’un des thèmes prioritaires pour PI en 2025.
Examens de santé : le talon d’Achille de l’intérim
Pour les intérimaires sélectionnés pour des postes comportant des risques pour la santé, l’agence d’intérim organise un examen médical auprès d’un médecin du travail avant le début de leur mission. Cependant, la pénurie aiguë de médecins du travail rend cette exigence difficile à appliquer dans la réalité du marché.
Via la base de données PI-M, qui enregistre les résultats d’aptitude des examens des intérimaires, PI essaie de limiter les examens médicaux redondants, afin d’alléger la charge des médecins du travail et de de continuer à garantir de la sorte le suivi de la santé des intérimaires. Cela suppose toutefois une information de la part de l’utilisateur concernant les risques sur le poste de travail à prévoir. Ceci est réalisé par le biais une fiche de poste. Il est nécessaire pour ce faire que cette fiche soit complète, ce qui fait souvent défaut : les employeurs omettent fréquemment de réaliser une analyse de risques pourtant légalement obligatoire ou ne la complètent que partiellement, ce qui résulte en une fiche de poste de travail incomplète. Or, cette fiche est le document de communication central entre l’agence intérim et son client, ainsi que la pierre angulaire de la politique de prévention du secteur.
En 2024, 61.614 examens de santé des intérimaires ont été réalisés , soit une baisse d’environ 11% par rapport à l’année précédente. Cette diminution s’explique à la fois par la baisse des heures prestées et par le manque de disponibilités des médecins du travail des services de prévention externes.
Source: Prévention et Intérim