Les métiers d’ingénieurs, de techniciens de maintenance et d’opérateurs de production sont identifiés comme critiques. Actuellement, le secteur de la pharmacie et de la chimie recrute 530 personnes en Wallonie et à Bruxelles. Toutes les entreprises indiquent éprouver des difficultés à recruter certains profils. Essenscia souhaite que l’incertitude politique actuelle soit levée afin de maintenir la bonne santé du secteur qui se reflète dans cet indicateur emploi, mais également dans les exportations.
Selon le baromètre Emploi de la Chimie et Sciences de la vie réalisé fin juin par essenscia wallonie et essenscia bruxelles, les fédérations régionales de l’industrie chimique, des matières plastiques et des sciences de la vie, 530 emplois sont actuellement ouverts dans le secteur en Wallonie et à Bruxelles, et ce principalement dans la pharmacie. Au total, la pharma et la chimie génèrent 34.000 emplois directs et 55.000 emplois indirects en Wallonie et à Bruxelles.
Les entreprises participantes à l’enquête représentent près de 75% de l’emploi total du secteur et sont principalement à la recherche d’ingénieurs civils et industriels, de masters en sciences ainsi que de bacheliers scientifiques et techniques. Près d’un emploi sur cinq est ouvert aux jeunes diplômés, principalement ayant un profil technique et scientifique.
Chaque année, le secteur doit au total recruter environ 1.700 personnes. Les techniciens de maintenance, ingénieurs et opérateurs de production ont été identifiés comme fonctions « critiques ». En outre, toutes les sociétés interrogées éprouvent de réelles difficultés pour trouver certains profils particuliers.
Le défi des compétences, encore et toujours…
Selon l’enquête, le manque de candidats sur le marché de l’emploi constitue la principale difficulté pour les recruteurs. En dépit d’un taux de chômage élevé, établir une correspondance entre les compétences demandées et les demandeurs d’emploi représente un réel défi. D’autres raisons sont également invoquées telles que la difficulté de recruter pour les PME souvent méconnues des candidats, la concurrence avec d’autres régions, la maîtrise des langues, des lacunes dans les compétences non techniques ou encore les contraintes de mobilité (en particulier à Bruxelles).
Le secteur mène de nombreuses actions afin de combler ce déficit de compétences et d’augmenter le nombre de candidats. « Nous offrons des formations aux métiers de la biopharma et de la chimie dans notre centre de formation Cefochim, y compris pour les enseignants. En outre, nous misons sur le développement de la formation en alternance et menons de nombreuses actions de sensibilisation auprès des jeunes afin de les motiver à entreprendre des études STEM (Sciences, Technique, Engineering, Mathématiques )», commente Bernard Broze, administrateur délégué d’essenscia Wallonie et essenscia Bruxelles.
Un besoin de stabilité et de prédictibilité
Ces nombreuses opportunités d’emplois, tout comme la remarquable hausse des exportations du secteur enregistrée en 2016 de plus de 5% par rapport à 2015 reflètent la bonne santé économique de la biopharmacie et de la chimie en Wallonie. Mais les entreprises ne peuvent croître sans un contexte favorable et prédictible.
L’industrie biopharmaceutique et chimique est le premier secteur industriel en Wallonie tant sur le plan de la R&D, que des investissements, des exportations, ou de la valeur ajoutée et est un réel moteur de création d’emplois. Composé de nombreuses PME, de spin-off mais aussi de grands groupes internationaux qui continuent à investir dans la Région, les entreprises doivent pouvoir évoluer dans écosystème favorable aux investissements et à la création d’emplois et pouvoir compter sur la capacité de la région à offrir des conditions optimales pour leur croissance.
« Pour que cette dernière ne soit pas compromise face à une concurrence internationale accrue, il est impératif qu’un climat politique serein soit rétabli rapidement en Wallonie et à Bruxelles. Dès lors, nous appelons les différents partis concernés à ce que les dossiers importants en cours puissent continuer à être traités mais surtout que la période d’incertitude actuelle soit levée au plus tôt. », conclut Pascal Lizin, Président d’essenscia Wallonie.