La moitié de l’emploi wallon menacé de disparition à terme… Une communication anxiogène ou motivante?

La publication du rapport de l’IWEPS concernant la digitalisation de l’économie wallonie fait grand bruit. Selon les économistes wallons, 564.000 emplois seraient menacés à l’horizon de 10 à 20 ans. Une annonce parfaite si l’objectif consiste à renforcer le climat anxiogène que nous connaissons déjà…

Retour donc sur la communication de l’IWEPS (Institut wallon d’évaluation, de la prospective et de la statistique) quant à l’impact de la digitalisation sur l’emploi.  L’Institut identifie trois catégories de risques : disparition, transformation et adaptation.
« Le croisement des résultats quantitatifs et qualitatifs de cette étude permet d’identifier trois catégories de secteurs impactés en Wallonie : risque très élevé (disparition des emplois), élevé (transformation des emplois) et modéré (adaptation des emplois). Le risque est défini comme l’impact potentiel de la digitalisation sur l’automatisation des activités des secteurs.
L’ensemble de l’emploi wallon actuel serait ainsi impacté à des niveaux différents : 11% avec un risque très élevé, 50% avec un risque élevé et 39% avec un risque modéré. Au total, 564 000 emplois seraient menacés à l’horizon de 10 à 20 ans. Soulignons que 2/3 des emplois occupés par des femmes se trouveraient parmi les professions les plus menacées. »

Le constat repris par les médias généralistes de quoi faire trembler. Il mérite pourtant de sérieuses nuances, timidement mentionnées dans l’étude.  « Attention, ces estimations ne se basent que sur les emplois existants. Pour compléter cette évaluation brute de l’impact (qui ne concerne que les destructions potentielles), il faut aussi tenir compte de la compensation à moyen et long terme (par ex., apparition de nouveaux métiers), de la diffusion de ces nouvelles technologies (en fonction des secteurs et du niveau d’internationalisation des entreprises) et des effets macroéconomiques des innovations (gain de productivité, baisse des coûts et des prix, augmentation des salaires…). »

Entre-temps, le relais médiatique insiste sur les jobs menacés par le processus de numérisation en cours. Ainsi, la RTBF souligne que « selon l’institut, les postes d’employés administratifs sont les plus menacés par la robotisation (116 500 emplois). Suivent les travailleurs des services directs aux particuliers, les commerçants et les vendeurs (105 000 emplois); les métiers qualifiés de l’industrie et de l’artisanat, d’une part, et les professions élémentaires, d’autre part, qui comptabiliseraient chacune environ 80 000 emplois menacés par la digitalisation. Les managers wallons ne représenteraient quant à eux que 2% de l’emploi potentiellement affecté par la robotisation dans la région alors que 2/3 des emplois occupés par des femmes se trouveraient au contraire parmi les professions les plus exposées. »

La digitalisation comme levier de croissance

Afin d’exploiter la digitalisation comme levier de croissance, le rapport préconise, avant tout, d’identifier les secteurs impactés et leurs besoins en ressources spécifiques (financières, infrastructures, compétences). Soutenir ensuite de façon transversale la formation. Et enfin, mettre en place de nouvelles filières de création d’emplois branchées sur les nouvelles technologies (secteur TIC).

L’IWEPS envisage sept axes de politiques publiques:
• adopter et renforcer les compétences par l’enseignement et la formation (métiers de la donnée comme les data analysts, etc. )
• soutenir à la fois l’offre et la demande de services et produits digitaux
• prévenir les inégalités socio-économiques portées par la digitalisation, notamment en repensant la fiscalité
• adapter les cadres normatifs en matière de travail et les modalités d’élaboration de ceux-ci (émergence de travailleurs atypiques, détachés, indépendants, etc.)
• enrichir le rôle des opérateurs publics afin de permettre plus d’innovations non seulement au sein de l’administration mais aussi à l’extérieur
• incorporer fortement la dimension territoriale dans la politique d’adaptation au digital (smart cities, dynamiques territoriales évitant les risques de décrochages sous-régionaux, etc.)
• appuyer cette politique à la politique en matière de transition énergétique

Le rapport de recherche complet est disponible à cette adresse : https://www.iweps.be/publication/la- digitalisation-de-leconomie-wallonne-une-lecture-prospective-et-strategique

Source : RTBF – Belga – IWEPS

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