Au premier trimestre 2022, un nombre nettement plus élevé de travailleurs des entreprises belges ont été brièvement (c’est-à-dire moins d’un mois) absents pour cause de maladie. Il en résulte une perte de 3,6 % des jours ouvrables. Pour mettre ce pourcentage en perspective, il représente une augmentation de 53,7 % par rapport à une année moyenne telle que 2019 et une augmentation de 46,5 % par rapport au premier trimestre 2021, année durant laquelle les chiffres en matière d’absentéisme de courte durée pour cause de maladie grimpaient déjà.
La hausse de l’absentéisme pour cause de maladie est plus marquée chez les jeunes travailleurs, même s’ils sont proportionnellement moins malades. Les travailleurs du secteur des soins de santé sont plus souvent brièvement malades que la moyenne : 4,1 % des jours ouvrables au premier trimestre 2022.
L’absentéisme de courte durée pour cause de maladie continue d’augmenter pour atteindre 3,6% des jours ouvrables au premier trimestre 2022
L’absentéisme de courte durée (absences de moins d’un mois) pour cause de maladie au travail était déjà en hausse en 2021, et Acerta constate que cette tendance se poursuit au premier trimestre 2022. En janvier, février et mars, nous n’avons à nouveau pas presté davantage de jours ouvrables en raison d’absences pour maladie. Le pourcentage d’absentéisme pour cause de maladie s’élève à 3,6 % (taux le plus élevé pour l’instant). En comparaison avec la même période d’une année moyenne (T1 2019, avant le coronavirus), ces 3,6 % impliquent une hausse de 53,7 %. Il s’agit à nouveau d’une augmentation par rapport au premier trimestre de l’année dernière, où l’absentéisme pour cause de maladie gagnait déjà du terrain ; de 46,5 % cette fois-ci.
Jeunes et malades…
Parmi les jeunes travailleurs, nous observons que moins de jours de travail ne sont pas prestés en raison d’une brève absence due à une maladie. Pourtant c’est dans cette catégorie d’âge que l’absentéisme de courte durée pour cause de maladie a le plus augmenté au premier trimestre 2022. La progression est la plus forte chez les plus jeunes, les moins de 20 ans, à savoir +112,6 % par rapport au 1er trimestre de l’année dernière et +78,7 % par rapport au 1er trimestre 2019.
Donatienne Knipping, expert d’Acerta Consult : « L’obligation de port du masque buccal a été levée durant le trimestre précédent et nous sommes passés d’une quarantaine obligatoire à une auto-quarantaine. En d’autres termes, la population écope d’une plus grande responsabilité, car nous devrons apprendre à vivre avec le coronavirus. Les jeunes en particulier ont repris leur vie sociale avec enthousiasme. Ils ont certainement aussi plus de contacts, directs et indirects, par exemple par l’intermédiaire des enfants. De plus, le pourcentage de vaccinés contre la grippe est plus faible dans ces catégories d’âge que dans la population plus âgée. »
Coronavirus + grippe : tous les regards sont tournés vers les soins de santé
Dans le secteur des soins de santé, que nous suivons de plus près que les autres car les absences du personnel ont un impact immédiat et important sur la survie de la société lorsque de nombreux virus circulent, nous constatons généralement un absentéisme pour cause de maladie supérieur à la moyenne. Cela vaut également pour le premier trimestre 2022. Avec 4,7 % de jours ouvrables non prestés, ce secteur suit la hausse générale constatée.
Donatienne Knipping ajoute : « Les travailleurs du secteur des soins de santé sont beaucoup en contact avec des virus et ne peuvent pas non plus travailler à domicile… Il est donc logique que l’absentéisme de courte durée pour cause de maladie y soit élevé. Tout comme la pression du travail, d’ailleurs : outre la pression toujours présente liée aux patients atteints du coronavirus, les hôpitaux subissent une pression accrue en raison de l’épidémie de grippe, féroce malgré son apparition quelque peu tardive cette année. Notre système immunitaire est affaibli car nous nous sommes efforcés de tenir les virus à distance pendant la crise du coronavirus. Nous sommes nombreux à être enrhumés ou pire. Il ne reste plus qu’à attendre de voir quel sera l’effet des vacances de Pâques. »
Source: les données recueillies sont basées sur les données réelles du calcul salarial de 320 000 travailleurs (janvier et février entièrement et 61 % des travailleurs pour mars) en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auxquels appartiennent tant des PME que des grandes entreprises. Les périodes de maladie de plus d’un mois ne sont pas incluses dans ces chiffres.