Les entreprises du Bel20 procèdent au renouvellement de leurs comités de direction, sans donner de signal positif en matière de diversité des genres.

Les entreprises du Bel 20 semblent prêtes à prendre des risques en nommant des CEOs en moyenne plus jeunes et moins expérimentés que la moyenne mondiale. Toutefois, la diversité des genres reste cependant un point d’attention majeur pour l’avenir. Le cabinet Heidrick & Struggles a présenté les résultats 2022 de son étude annuelle ‘Route to the Top’, qui analyse le profil des CEOs à travers le monde. La Belgique, incluse pour la quatrième fois consécutive dans l’échantillon sur base des 22 CEOs du Bel 20, se démarque à nouveau sur plusieurs tableaux.

Sur les 25 pays analysés, la Belgique est notamment l’un des quatre seuls marchés à connaitre une croissance du nombre de nominations depuis le précédent rapport. Ainsi, 23 % des CEOs du Bel 20 ont débuté au cours de l’année écoulée. Soit 5 nouvelles nominations récentes.

C’est une tendance qui se dégage d’année en année du rapport ‘Route to the Top’ de Heidrick & Struggles : les CEOs belges sont parmi les plus jeunes nommés et les plus formés. Et l’édition 2022 ne fait pas exception à la règle. En moyenne, les CEOs du Bel 20 ont été nommés à 45,7 ans – soit le chiffre le plus bas des 25 pays analysés – et 36% d’entre eux l’ont même été avant leurs 45 ans (contre 25% au niveau global et 23% au niveau européen). Au niveau de leur éducation, pas moins de 82% des patrons belges disposent d’un diplôme supérieur, soit 20% de plus que le niveau global (62%). Seule la Finlande enregistre un pourcentage plus élevé, avec 92%.

Si certains critères connaissent une certaine stabilité, une première constatation est intéressante à observer pour cette édition : la Belgique est l’un des quatre seuls marchés (avec le Canada, Hong Kong et l’Italie) à avoir connu une croissance du nombre de nominations depuis le précédent rapport. Sur les 22 CEOs du Bel 20, 23% d’entre eux ont débuté leur fonction lors de l’année écoulée. Une conséquence directe de ces nominations fraichement effectuées est, bien logiquement, une baisse de la durée moyenne de l’occupation en tant que CEO. Critère traditionnellement élevé en Belgique, ce chiffre passe de 11,1 (pour 2021) à 9,7 ans (pour 2022). Le Mexique est cela dit le seul pays qui dépasse le score de la Belgique, avec 10,6 ans (pour une moyenne globale de 6,8 ans).

Une occasion manquée en termes de diversité des genres ?

Autre fait notable : sur ces 5 nouveaux CEOs belges, aucun n’est… une patronne. Et le Bel 20 dans son ensemble ne brille pas non plus pour ce critère de diversité, puisque seuls 5% des CEOs sont des femmes. Au niveau global et européen, on fait (un peu) mieux avec 7%. En d’autres termes, la diversité figure haut sur l’agenda, comme les récentes intentions européennes le prouvent, mais cette priorité ne se répercute pas tellement dans les faits.

« Lors de notre dernière étude3 sur les quotas relatifs au genre, nous avions déjà observé que les comités exécutifs belges étaient à la traine, avec une représentativité des femmes de seulement 16% pour le Bel 20 et Bel Mid. Ne pas avoir profité de la nomination de nouveaux CEOs à la tête du Bel 20 est clairement une occasion manquée. C’est d’autant plus dommage qu’on voit dans cette édition de ‘Route to the Top’ que dans notre pays, 50 % des nominations ont été effectuées à l’interne. Il est grand temps que les entreprises belges se prêtent à un exercice conscient et intentionnel au niveau de la diversité des genres. Constituer un vivier de talents féminins est non seulement positif pour la performance d’une entreprise mais est indispensable quand on sait que la directive européenne visant à renforcer l’équilibre des genres est quasiment un fait acquis »,commente Marie-Hélène De Coster, Partner-in-Charge d’Heidrick & Struggles Belux.

Près de la moitié des CEOs n’avaient aucune expérience C-Suite

Pourtant, sur d’autres critères de diversité, le Bel 20 ne semble pas frileux à certaines prises de risque.

Ainsi, une expérience C-Suite n’est pas une condition sine qua non pour devenir CEO dans notre pays. 41% des dirigeants du Bel 20 n’avaient jamais exercé une fonction de CFO, COO, etc. avant de se voir confier les rênes de « leur » entreprise. Il s’agit là d’un résultat significatif par rapport à la moyenne globale (26%) et européenne (27%), mais aussi par rapport aux précédents chiffres belges : en 2021, ce pourcentage ne dépassait pas 29%.

« Ces prises de risque du Bel 20, on les voit non seulement sur ce critère de l’expérience C-Suite, mais aussi dans l’âge de nomination des CEOs, qui est particulièrement précoce dans notre pays. Elles s’illustrent aussi par le nombre élevé de profils issus d’autres secteurs (36% des CEOs du Bel20) et de ‘non-nationals’ (27%). J’invite donc les entreprises belges à sauter le pas et à aussi adopter des mesures audacieuses en termes de diversité des genres. Ce n’est pas seulement une nécessité mais aussi une réelle opportunité », conclut Marie-Hélène De Coster.

 

Source : Heidrick & Struggles
1 Deux entreprises du Bel 20 (Ackermans & van Haaren et WDP) comptent deux co-CEOs, ce qui explique le chiffre de 22 CEOs pour 20 entreprises
2 L’échantillon comprenant les 25 pays suivants : Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Irlande, Italie, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Espagne, Suède, Suisse, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, Hong Kong, Singapour, les Émirats arabes unis, Brésil, Mexique, Canada, Etats-Unis, Kenya et Afrique du Sud

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