Guerre des talents, suite et pas fin… Quatre entreprises sur dix craignent de perdre leurs meilleurs éléments cette année.

Une entreprise sur trois prévoit d’occuper plus de personnel cette année que l’année dernière. La guerre des talents reste néanmoins une source d’inquiétude pour les employeurs, puisque près de quatre entreprises sur dix craignent de perdre leurs meilleurs collaborateurs en 2025. Cette crainte est d’ailleurs nettement plus forte dans les grandes entreprises que dans les PME.

C’est ce que révèle l’enquête annuelle réalisée par l’expert en RH Acerta Consult sur la pénurie de main-d’œuvre qui sévit dans notre pays. « Parmi les travailleurs, ce sont surtout les plus jeunes qui offrent le plus de possibilités aux entreprises, car la moitié des moins de quarante ans se disent prêts à travailler davantage que l’année dernière », selon les experts d’Acerta Consult.

La pénurie de main-d’œuvre est loin d’être derrière nous. C’est ce que nous pouvons conclure de l’enquête annuelle menée par Acerta Consult sur les attentes des employeurs belges en matière de personnel. Mais ce n’est pas tout : la concurrence entre les entreprises pour attirer et retenir les meilleurs travailleurs continue de faire rage. Selon les entreprises, trouver les travailleurs adéquats (50 %) et les retenir (41 %) restent les plus grands défis qu’elles devront relever cette année en matière de RH. Avec cette guerre des talents qui persiste, près de quatre employeurs sur dix (38,6%) craignent de perdre leurs meilleurs éléments cette année. Les trois principales raisons pour lesquelles les meilleurs talents seraient tentés de partir sont le besoin de changement (11%), une mauvaise relation avec la direction (10,1%) et une rémunération trop faible (8,3%). Autre élément qui ressort de l’enquête : par rapport aux grandes entreprises (40%), les plus petites (30%) sont nettement moins inquiètes à l’idée de perdre leurs meilleurs travailleurs.

Maria Ferritto, experte chez Acerta Consult, explique : « La pénurie sur le marché du travail reste une réalité, mais elle ne semble pas vraiment ébranler la confiance globale qu’ont les employeurs en la rétention de leurs travailleurs. Bien que chaque candidat ait un talent unique à offrir, il est logique que celles et ceux qui montrent les compétences et les résultats les plus remarquables et/ou les plus recherchés actuellement soient plus susceptibles de décrocher un emploi. Les employeurs en sont d’ailleurs tout à fait conscients, d’où leur crainte de perdre leurs meilleurs éléments. Si les petites entreprises s’avèrent moins préoccupées par la situation, c’est sans doute parce que leurs collaborateurs se sentent plus rapidement intégrés à l’entreprise et à sa culture, et qu’ils montrent une plus grande employabilité, ce qui leur offre également des possibilités d’évolution plus nombreuses ou plus rapides. Cette année, les entreprises pourront donc se concentrer davantage sur ces éléments dans la guerre des talents. »

Les embauches, loin d’être en baisse

Malgré le manque de perspectives économiques et le défi que représente la rétention des collaborateurs, la plupart des employeurs (78%) ne s’attendent pas à voir leurs effectifs diminuer. Un peu plus de 36% s’attendent même à les voir augmenter cette année. 18,4% considèrent néanmoins qu’une légère diminution des effectifs est possible, et 3,5% s’attendent à une forte diminution. Là encore, les plus petites entreprises se montrent plus optimistes que les plus grandes.

Maria Ferritto d’Acerta Consult ajoute : « Attirer les profils adéquats et les retenir au sein de l’entreprise sont sans aucun doute les deux principaux défis que devront relever les employeurs cette année. D’autres éléments pourraient également constituer un obstacle, tels que le bien-être mental des collaborateurs (28,7%), leur développement (28,2%), l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée (21,5%) et la promotion de la mobilité interne (7,5%), mais ils sont loin de susciter une aussi vive inquiétude. Ce qui est frappant, c’est que les employeurs accordent une grande importance aux macro-défis, mais moins aux solutions concrètes pour relever ces défis. Nous remarquons également que les employeurs flamands considèrent qu’il est plus difficile d’attirer et de conserver les bons travailleurs que leurs homologues wallons. Cette différence pourrait s’expliquer en partie par le taux de postes vacants plus élevé dans le nord du pays (4,67%) qu’en Wallonie (3,55%). »

Les jeunes, prêts à travailleur davantage

Pour remédier aux pénuries sur le marché de l’emploi, l’une des solutions serait d’augmenter le taux d’emploi, comme l’envisage le nouveau gouvernement Arizona. L’autre option qui est également envisagée est d’avoir davantage recours à la population active. Et cette option semble plaire, surtout aux jeunes, comme le révèle l’enquête d’Acerta Consult. 22,3% des 18-35 ans envisagent en effet de travailler davantage cette année, soit une augmentation de près de la moitié par rapport à 2024, où ils n’étaient que 15 %. La majorité des jeunes travailleurs (64,7%) ne veulent ni travailler plus, ni travailler moins, tandis que 13,1% souhaitent ralentir un peu leur rythme de travail.

Maria Ferritto conclut : « Les jeunes veulent travailler davantage parce qu’ils souhaitent maintenir leur pouvoir d’achat. Les familles avec enfants sont quant à elles confrontées à l’augmentation du coût de la vie en raison, entre autres, de la hausse des prix de l’énergie ces dernières années. Selon notre enquête, les cadres supérieurs souhaitent également travailler davantage cette année. Certains, en revanche, souhaitent moins travailler. D’ailleurs, leurs motivations sont claires : 80 % souhaitent avoir “plus de temps libre”, 75% aimeraient passer “plus de temps avec leur famille” et 71% veulent “moins de stress”. »

 

Source: Acerta Consult

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