Lors d’une journée de travail moyenne l’année dernière, 1 travailleur sur 12 (8,57%) était absent pour cause de maladie. L’absentéisme de moyenne durée a connu la plus forte augmentation en 2024 et menace de dépasser l’absentéisme de courte durée pour la première fois
3,98% des travailleurs n’ont pas travaillé un seul jour l’année dernière pour cause de maladie ou d’accident dans le cadre privé.
De nouveaux chiffres du prestataire de services RH Securex montrent que l’absentéisme de longue durée a de nouveau atteint des niveaux records en 2024. Entre 2022 et 2024, il a connu une augmentation de 6,6% (de 3,18% à 3,39%). La province du Hainaut et la province de Liège, ainsi que la Région de Bruxelles-Capitale, ont enregistré les taux les plus élevés d’absentéisme de longue durée, avec respectivement 4,8%, 4,8% et 4,1%.
Par ailleurs, l’absentéisme de moyenne durée (absence entre 1 mois et 1 an) a fortement augmenté, avec une hausse de plus de 8% en un an (de 2,39% à 2,59%), surtout chez les jeunes travailleurs. Le taux global d’absentéisme pour maladie des travailleurs en Belgique a également atteint un nouveau sommet en 2024 : 8,57% des travailleurs étaient absents pour maladie au cours d’une journée de travail moyenne, soit une hausse de 4,08% par rapport à l’année précédente (où il s’agissait de 8,22%). Securex constate une augmentation particulièrement marquée chez les employés (+6,15%).
Plus d’un travailleur sur dix dans le secteur des titres-services est en arrêt maladie de longue durée ; dans le secteur des soins, c’est un travailleur sur vingt-deux.
Dans le secteur des titres-services, 11,10% des travailleurs étaient absents pour maladie depuis plus d’un an en 2024, une augmentation de 21,05% en deux ans. Dans le secteur des soins, 4,56% des travailleurs étaient en arrêt de longue durée en 2024, égalant le record de l’année précédente. Comparé à il y a trois ans (où le taux était de 3,75%), cette proportion de travailleurs malades de longue durée a augmenté de 21,6%. L’absentéisme de moyenne durée a également atteint un niveau record dans ce secteur, avec 3,56%, soit une augmentation de près d’un tiers (32%) en deux ans (2,69% en 2022).
Stephanie Heurterre, Senior HR consultant chez Securex : « Ce n’est pas un hasard si ce sont précisément dans ces deux secteurs que les travailleurs sont plus souvent malades pour une longue durée. Dans le secteur des titres-services, il s’agit souvent d’emplois éprouvants et peu flexibles, que les travailleurs effectuent souvent seuls et où la gestion du personnel est peu développée. Dans le secteur des soins, la pression de travail croissante, en plus de la charge de travail, a également un impact significatif : nous constatons qu’il y a plus de 10 000 postes vacants dans le secteur des soins. La charge de travail continue donc d’augmenter, ce qui accroît à nouveau le risque d’absences de longue durée. Nous constatons également que l’écart entre le secteur des soins, celui des titres-services et les autres secteurs continue de se creuser chaque année. Il est donc urgent d’intervenir maintenant. »
Outre le lien avec le type de secteur, Securex observe également une corrélation entre la taille de l’organisation et le taux d’absentéisme. Les organisations de 500 à 999 travailleurs ont enregistré le taux le plus élevé d’absentéisme de longue durée ainsi que la plus forte augmentation de ces taux en 2024 : 5,95 % des travailleurs y étaient absents depuis plus d’un an, soit une augmentation de 17,36 % par rapport à 2023.
Augmentation notable de l’absentéisme de moyenne durée chez les jeunes travailleurs
Entre 2022 et 2024, l’absentéisme de moyenne et longue durée a augmenté de manière significative, atteignant à nouveau des niveaux record. Au total, l’absentéisme de moyenne durée a augmenté de 8,4% l’année dernière et de plus de 12% au cours des deux dernières années.
L’année dernière, 3,39% des ouvriers et 2,06% des employés ont été absents pour cause de maladie pour une durée comprise entre 1 mois et 1 an. Cela représente une augmentation de respectivement 10,78% et 14,44% en deux ans. Le risque de troubles de la santé mentale et de troubles liés au burn-out reste élevé. Chez les ouvriers, l’insécurité de l’emploi n’a pas diminué et les employés subissent les effets de la numérisation croissante, qui les incite à faire moins d’exercice et à adopter un mode de vie plus sédentaire.
L’augmentation de l’absentéisme de moyenne durée est particulièrement importante chez les jeunes travailleurs : elle est passée de 1,78% en 2023 à 2,16% en 2024. En deux ans, il s’agit d’une augmentation de 21%, tandis que pour les plus de 40 ans, l’augmentation est de 6%. L’ecart entre les generations se réduit de plus en plus chaque année.
« Bien que l’absentéisme de longue durée chez les moins de 40 ans soit resté stable l’année dernière, nous constatons une forte augmentation du nombre de travailleurs absents entre 1 mois et 1 an dans cette tranche d’âge, » explique Christine Nauwelaers, consultante HR Wellbeing chez Securex. « Il est important que les organisations comprennent que miser sur le bien-être de leurs travailleurs peut avoir des conséquences concrètes et positives : en plus de prévenir les absences, cela améliore la motivation et la productivité. Nous devons prendre des mesures pour éviter que ces personnes ne tombent durablement en incapacité de travail et disparaissent du marché du travail pendant longtemps, sans perspective. »
La prévention est cruciale pour l’absentéisme de longue durée
L’absentéisme de longue durée a atteint un nouveau record en 2024 : lors d’une journée de travail moyenne, 3,39% des travailleurs étaient absents depuis plus d’un an. Ce pourcentage a augmenté dans toutes les catégories d’âge jusqu’à 50 ans. Il reste toutefois plus élevé chez les travailleurs plus âgés: 8,98% des personnes âgées de 55 ans et plus étaient absentes depuis plus d’un an en 2024.
« Ces chiffres soulignent clairement le problème de notre mode de travail actuel : les travailleurs tombent malades de plus en plus jeunes et pour des périodes de plus en plus longues. Ce phénomène est également influencé par les employeurs qui n’investissent pas suffisamment dans une structure organisationnelle appropriée au bien-être de leurs collaborateurs, offrant peu d’opportunités de formation, une direction incompétente ou un manque d’autonomie. Ce sont autant de points que les entreprises peuvent aborder pour réduire les absences de longue durée, » déclare Elisabeth Van Steendam, Manager Wellbeing chez Securex.
Outre la prévention, Securex appelle également à démarrer rapidement le suivi des travailleurs quand ils tombent malades et à travailler activement à la réintégration des travailleurs qui ont été absents pendant de longues périodes.