Chaque année, 57 nouveaux emplois bruts sont créés pour 1 000 emplois existants. Cette dynamique pour les régions et les provinces a pu être analysée pour la première fois sur la base du lieu d’emploi. Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet Dynam-Reg, une collaboration entre l’ONSS, l’IBSA, le Département WSE, l’IWEPS et HIVA-KU Leuven. Au niveau provincial justement, ce sont le Limbourg et le Brabant wallon qui s’en sortent le mieux.
Dans chacune des trois régions, 57 nouveaux emplois bruts sont créés chaque année pour 1000 emplois existants. L’augmentation brute de l’emploi dans les trois régions est quasi identique sur la période 2015-2016: 58 emplois pour 1 000 emplois existants ont été créés en Région wallonne, 57 en Région flamande et 56 en Région bruxelloise. Au cours de la même période, le taux d’emplois disparus dans les régions flamande et wallonne était presque le même: 43 emplois pour 1.000 emplois existants ont disparu, ce qui correspond à une évolution nette de 15 emplois par 1 000 (+1,5% net).
En Flandre, la province du Limbourg obtient un score remarquablement plus élevé avec 72 nouveaux emplois pour 1000 emplois existants. En Wallonie, c’est la province du Brabant wallon qui se retrouve en tête du classement avec 75 nouveaux emplois pour 1000 emplois existants.
Pour obtenir une image plus précise et plus détaillée de la dynamique sur le marché du travail, les chercheurs ont examiné de plus près les composantes qui expliquent l’évolution nette de l’emploi. Les chiffres concernent la dynamique au cours de la période 2015-2016. « Si on se penche sur l’augmentation brute du nombre d’emplois, soit les nouveaux emplois sans les emplois existants et disparus, on remarque alors que les trois régions obtiennent le même résultat », dit Ludo Struyven, professeur d’HIVA KU Leuven et expert du marché du travail.
Le dynamisme de la Région bruxelloise bénéficie également aux deux autres régions
En Région bruxelloise, 55 emplois pour 1 000 emplois existants ont disparu, entraînant une augmentation nette plus limitée du nombre d’emplois dans la Région bruxelloise (+0,1 % net). Cela ne signifie pas que plus d’employés ont quitté l’entreprise. Nous constatons cependant un plus grand impact sur les changements internes de personnel pour Bruxelles. Les travailleurs restent employés dans la même entreprise mais ne sont plus dans la même région. Ce phénomène est dû entre autres à un plus grand nombre d’entreprises multirégionales situées en Région bruxelloise, c’est-à-dire des entreprises qui possèdent un siège ou un établissement à Bruxelles et un/des établissement(s) en Flandre et/ou Wallonie. Pour ces entreprises, nous constatons typiquement des mouvements de travailleurs en internes à l’entreprise (entre établissements) tant entrant que sortant. À Bruxelles, les mouvements de travailleurs sortants surviennent avant tout dans les secteurs de services de soutien liés aux bâtiments, de services financiers, de l’administration publique et du bâtiment. On constate des mouvements de travailleurs entrants à Bruxelles surtout dans les secteurs de la logistique et des soins de santé. Le solde des mouvements entrants/sortants tire vers le bas l’évolution nette du nombre d’emploi, de 0,5 point de pourcentage pour Bruxelles.
Le Limbourg et le Brabant wallon, les provinces qui portent la croissance de l’emploi
L’évolution nette annuelle est positive dans toutes les provinces. On constate la plus grande augmentation brute des emplois dans les provinces du Limbourg et du Brabant wallon. En Flandre, la province d’Anvers se fait également doubler par le Brabant flamand. En Wallonie, les provinces de Namur et Luxembourg suivent la province du Brabant wallon. « Ces différences peuvent principalement s’expliquer par la composition sectorielle », explique Tim Goesaert, chercheur à Dynam.
La plupart des secteurs connaissent une augmentation en termes d’évolution nette. L’augmentation brute d’emplois dans les secteurs de soutien, tels que l’intérim, le nettoyage et la sécurité, est plus marquée dans les provinces suivantes : Limbourg (+13,5% brut, ou bien 135 nouveaux emplois pour 1000 emplois existants), Liège (+11,8%), Namur (+15,8%), Flandre orientale et Flandre occidentale (+10,4 et +9,7 %). Cette augmentation vient principalement des plus grandes entreprises multiprovinciales. La croissance dans le secteur des services spécialisés (les activités de sièges, consultance, etc.) est principalement perceptible chez les plus grands employeurs multiprovinciaux dans le Brabant flamand (+4,4% brut) et le Brabant wallon (+5,5%). Les activités industrielles progressent au niveau net légèrement partout, sauf dans les provinces d’Anvers, du Hainaut et du Brabant flamand. La croissance dans le secteur de la logistique se remarque surtout en Flandre orientale (+7,9%) et dans le Limbourg (+8,4%). Anvers remporte cependant la meilleure augmentation dans le secteur financier et les activités en consultance informatique et les TIC.
Pour cette étude, les scientifiques se sont basés sur des données brutes de l’ONSS qui ont ensuite été corrigées pour des flux fictifs de l’emploi suite à une fusion ou un changement de statut d’une entreprise. Sans cette correction Dynam, les chiffres reflèteraient une surestimation significative.
Goesaert, T. & Struyven, L. (2018). Dynamiques du marché du travail dans et entre les régions et provinces belges. Mouvements annuels des emplois et des travailleurs sur la base de la période 2014-2016. Dynam Revue 2018/1. Leuven: HIVA KU Leuven.