Accélérer le processus de vaccination est possible: il faut mobiliser les services de prévention de nos entreprises.

Une vaccination rapide constitue actuellement la meilleure stratégie dans la lutte contre le coronavirus. Pour vacciner la population belge le plus rapidement possible, le gouvernement devrait pouvoir faire appel aux services de prévention internes et externes des entreprises. Edelhart Kempeneers, directeur médical chez Attentia met en évidence les opportunités que peuvent présenter la démarche.

Maintenant que les résidents des maisons de repos et de soins ainsi que les prestataires de soins de première ligne ont presque tous été vaccinés, toutes les personnes de plus de 65 ans et les patients à risques de notre pays sont invités par courrier à se rendre dans les prochaines semaines dans un centre de vaccination pour y recevoir une injection. Au rythme actuel, il s’écoulera cependant encore beaucoup de temps avant que l’ensemble de la population active puisse être vaccinée. Pourquoi dès lors ne pas faire appel aux services de prévention internes ou externes des entreprises afin d’accélérer le planning de vaccination ? Tout employeur disposant d’un travailleur en service au moins doit en effet s’affilier auprès d’un service de prévention et de protection au travail. C’est pourquoi ces services peuvent jouer un rôle important dans la stratégie vaccinale. À condition naturellement de disposer de suffisamment de vaccins.

1. Les services de prévention ont l’expérience des campagnes de vaccination
Les services de prévention internes et externes n’en sont pas à leur coup d’essai en matière de campagnes de vaccination. Chaque automne, nous participons en effet à la distribution du vaccin contre la grippe. Les employeurs mettent facilement à disposition de leurs travailleurs plus d’un demi-million de doses par le biais des services de médecine du travail de ces services de prévention. Nous sommes donc parfaitement capables de mener une campagne à grande échelle.

Le processus logistique de certains types de vaccins contre le COVID-19 diffère naturellement quelque peu de celui des vaccins contre la grippe – il suffit de penser à la conservation à basse température – mais nous avons acquis l’expérience nécessaire grâce à la vaccination de dizaines de milliers de membres du personnel de maisons de repos et de soins et d’hôpitaux.

2. Une meilleure distribution est possible
L’une des difficultés auxquelles les centres de vaccination peuvent être confrontés réside dans le nombre maximal de personnes pouvant être présentes – selon les mesures actuellement en vigueur pour freiner la propagation du coronavirus. On s’attend donc à une ruée vers les centres de vaccination dans les prochaines semaines. Un premier test mené à Bruxelles s’est soldé par de longs délais d’attente.

En vaccinant les collaborateurs dans les entreprises, on soulage énormément les centres de vaccination. Grâce aux circuits parallèles de vaccination, on obtient ainsi une meilleure distribution et on augmente la capacité de planification des autres franges de la population. Grâce à cette meilleure distribution, on neutralise également la question de savoir quelle catégorie professionnelle est essentielle et qui peut se rendre en priorité dans un centre de vaccination. On réduit aussi le risque de mélanger des « bulles ».

3. Le taux d’adhésion est élevé
Le taux d’adhésion est élevé du côté des employeurs. Il ressort d’une étude récemment menée par le VOKA que, sur dix entreprises occupant plus de 50 travailleurs, six sont prêtes à faire vacciner elles-mêmes les membres de leur personnel.

Du côté des travailleurs également, il semble bien que les gens soient davantage prêts à se faire vacciner au travail que dans un centre de vaccination anonyme à grande échelle. Le travailleur connaît en effet l’environnement et la procédure d’injection pour l’avoir déjà vécue lors d’une précédente vaccination (contre la grippe). Les collaborateurs déjà présents sur le lieu de travail, je pense par exemple aux entreprises de production, ne doivent pas non plus se rendre dans un centre de vaccination. Cela leur évite un déplacement, les formalités nécessaires et du stress.

4. Une économie qui redémarre plus vite peut se redresser plus vite
Dans un récent document de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) “Data for action: achieving high uptake of COVID-19 vaccines”, l’OMS déclare considérer « la vaccination sur le lieu de travail » comme l’une des interventions ayant l’impact le plus important sur le taux de vaccination. Nous ne reviendrons peut-être plus jamais à « l’ancienne normalité », mais la vaccination sur le lieu de travail peut constituer une étape importante dans le rétablissement de l’économie. Plus il y aura de gens qui se feront vacciner, plus vite nous pourrons à nouveau reprendre toutes nos activités.

De cette manière, tout le monde au sein de l’entreprise se fait vacciner au même moment et les collaborateurs ne dépendent plus des règles de sélection ou de la rapidité de la campagne de vaccination en fonction de leur lieu de domicile. Chaque collègue est donc protégé(e) au même moment contre le COVID-19, de sorte que l’entreprise peut plus rapidement retrouver ses habitudes de travail. L’activité économique de l’entreprise reprend plus vite, ce qui permet aussi à l’économie de se redresser plus rapidement. Ce qui est aussi favorable aux finances publiques.

Cette proposition repose sur une condition importante : un mandat. Pour que les choses se déroulent correctement, vous devez, en tant que gouvernement, conclure des accords concrets, transparents et stables et faire confiance à l’expertise des services de médecine du travail. Sans cela, vous vous retrouverez avec le scénario que nous avons connu à l’automne 2020 : suite aux changements intempestifs de directives, 70 000 vaccins antigrippe sont restés inutilisés.

Edelhart Kempeneers – directeur médical chez Attentia

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