8,3 % des travailleurs du secteur des soins de santé n’ont pas la nationalité belge dans notre pays. La part des travailleurs étrangers dans ce secteur a augmenté de 33 % au cours des sept dernières années. Pourtant, sur le plan de la diversité des nationalités, les soins de santé sont à la traîne par rapport à la plupart des autres secteurs. Toutefois, la pénurie de personnel et de main-d’œuvre dans le secteur recèle un grand potentiel pour attirer les travailleurs étrangers. Selon Acerta, « les différences linguistiques et culturelles ainsi que la reconnaissance des diplômes étrangers restent néanmoins des obstacles majeurs qui doivent encore être surmontés ».
De plus en plus de personnes ayant une nationalité autre que belge travaillent sur notre marché de l’emploi. 15 % ne sont pas belges et leur proportion a augmenté d’un peu plus de 20 % ces dernières années. Dans le secteur des soins de santé, qui a été sous les feux de la rampe pendant la crise du coronavirus, cette part est nettement plus faible. 8,3 % – soit 1 travailleur sur 12 – sont d’une nationalité autre que belge. Cependant, au cours des sept dernières années, une hausse d’un tiers a été constatée. Toutefois, en 2021, nous assistons à nouveau à une légère diminution de 0,5 point de pourcentage du nombre de non-Belges dans le secteur.
Laura Couchard, experte RH chez Acerta Consult, explique : « Plusieurs raisons expliquent pourquoi la part des non-Belges dans les soins de santé reste inférieure à la moyenne par rapport à d’autres secteurs. Les différences linguistiques et culturelles y jouent un rôle plus important que dans d’autres domaines, car les professions de soins de santé constituent l’exemple par excellence d’une fonction axée sur les personnes, où les rapports humains sont cruciaux. En outre, la plupart des emplois du secteur des soins de santé exigent un diplôme spécifique, et les certifications obtenues en dehors de l’Union européenne doivent être homologuées. C’est là que les choses ont tendance à mal tourner. »
Les Néerlandais, Français, Marocains et Congolais majoritaires
Parmi les citoyens de l’UE actifs dans le secteur des soins en Belgique, la plupart sont originaires des Pays-Bas, de France, d’Allemagne, de Pologne et de Roumanie. Parmi les citoyens non européens, vous rencontrerez surtout des travailleurs originaires du Maroc ou du Congo dans nos hôpitaux, nos centres de revalidation et nos maisons de repos et soins.
Laura Couchard poursuit : « La plus forte présence de travailleurs de nationalité différente dans notre secteur des soins de santé est une bonne chose ainsi qu’une évolution logique, compte tenu de la migration. La pénurie de main-d’œuvre amène également les institutions de soins à chercher à recruter du personnel au-delà des frontières nationales. La pénurie sur le marché de l’emploi représente dès lors une raison parmi d’autres de recruter le plus largement possible, mais elle ne doit pas être la seule. Le besoin de se faire le reflet de la société constitue une tendance actuellement présente chez de nombreuses institutions de soins. Si lepersonnel reflète mieux la population actuelle, la reconnaissance, l’accessibilité et le soutien de l’organisation en seront renforcés. Ce modèle ne devient une situation où tout le monde est gagnant que si l’organisation mise également sur l’inclusion. Par exemple, les entreprises peuvent adapter certains processus, proposer des cours de langue, utiliser des pictogrammes et redistribuer les tâches afin d’intégrer plus facilement des travailleurs étrangers. »
Source: les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 28 500 employeurs du secteur privé, dont environ 27 700 PME et un peu plus de 800 grandes entreprises. Il s’agit de travailleurs – des personnes liées par un contrat de travail – en Belgique qui n’ont pas la nationalité belge. Le sous-ensemble du secteur des soins de santé compte 39 000 travailleurs en service auprès de 1800 employeurs.