L’étude menée par le centre d’expertise PXL-Innovatief Ondernemen à Hasselt et le bureau d’études SSI autour du thème générique du bonheur au travail confirme les analyses précédentes. Le niveau général d’épanouissement des travailleurs est bon avec un résultat moyen de 7,4/10 ! Il semble cependant que les seniors et les indépendants scorent mieux encore sur l’échelle du bonheur. Pourquoi ?
Les bureaux d’étude ont mené une enquête à grande échelle auprès de 1.073 salariés et de 282 indépendants en Belgique, et ce à la demande de ASAP HR Group. Il en ressort que, de tous les travailleurs belges, ce sont les plus de 60 ans qui ressentent la plus grande satisfaction au travail. Les plus de 60 ans éprouvent un sentiment de calme et sérénité, de stabilité au travail et bénéficient de suffisamment de flexibilité : ces facteurs expliquent leur grande satisfaction au travail. Le degré de satisfaction des travailleurs indépendants est encore plus élevé que celui des salariés.
Trois enseignements majeurs
• La satisfaction au travail est la plus élevée chez les personnes de plus de soixante ans. Parmi les salariés, cette tranche d’âge se distingue par un score de satisfaction au travail de 8,2 sur 10. Chez les indépendants, les plus de soixante ans affichent une encore plus grande satisfaction (8,8 sur 10), suivi de près par leurs pairs dans la quarantaine (8,6 sur 10).
• Tandis que le score de satisfaction au travail est plutôt élevé pour l’ensemble des travailleurs en Belgique (7,4), les plus jeunes sont les moins heureux sur leur lieu de travail. Parmi les salariés, les trentenaires éprouvent en effet le moins de plaisir dans leur travail (7,0) tandis que chez les indépendants, c’est le groupe d’âge 18-29 ans (7,8) qui est le moins satisfait.
• Entre travailleurs salariés et travailleurs indépendants, l’écart est notable : les indépendants retirent plus de satisfaction d’une journée moyenne (8,3) que les employés (7,3). Quelques explications? Les indépendants apprécient le contact avec leurs clients, la variété dans leur travail et ont le sentiment de pouvoir se développer. Parmi les salariés, le personnel enseignant est le plus satisfait (7,8), suivi des employés (7,4), des ouvriers (7,3) et enfin des fonctionnaires (6,9).
Et trois leviers pour améliorer le niveau de bonheur
Pour trouver une explication à la satisfaction au travail, Inge Ectors (chercheuse au centre d’expertise PXL-Innovatief Ondernemen) a analysé les éléments revenant le plus souvent dans les réponses. Trois tendances générales se dégagent:
• Les “3×20” font preuve de calme et d’équilibre : “Ce groupe se réveille la plupart du temps reposé (74%), prend le plus souvent un petit-déjeuner avant le départ au travail (64 %) en savourant une petite tasse de café (75%). Les jeunes, par contre, sont les plus pressés le matin. Ils appuient plusieurs fois sur la fonction “snooze” de leur réveil (c’est le cas de 42% des travailleurs trentenaires et de 49% des 18-29 ans) et s’engouffrent ensuite précipitamment dans la circulation du matin. Les jeunes d’une vingtaine d’années sont en route le plus longtemps (plus d’une demi-heure pour 47% d’entre eux, plus d’une heure pour 17%) et se retrouvent le plus souvent dans les files (31%) ce qui les obligent à prendre leur petit déjeuner (12%) ainsi que leur tasse de café (12%) en cours de route.”
• Les personnes de plus de 60 ans semblent avoir trouvé une forme de stabilité au travail: “Ils savent ce qu’on attend d’eux (98 %), sont capables de relativiser et apprécient leur environnement (90 %). Ils apprécient la routine: 30% exerce la même fonction depuis 10 à 19 ans, 55% l’exerce même depuis 20 ans et plus – souvent auprès du même employeur. Pourtant ils continuent à trouver du sens dans leur travail. Ils ont le sentiment de contribuer à un plus grand ensemble (86%) et estiment que leur travail est varié (94%). La stabilité est moins présente chez les jeunes, qui se cherchent encore souvent. 17% des jeunes déclare même ne pas avoir assez de travail. Par manque d’ex- périence et par nécessité d’apprentissage (81%), ils sont le plus souvent occupés comme aidants (64%) ce qui peut engendrer un sentiment d’insécurité.”
• Enfin, la flexibilité joue un rôle significatif dans la satisfaction au travail : “Bien qu’un peu moins de 40% des travailleurs belges estime trop travailler, près de 80% trouvent que leurs horaires n’empiètent pas sur leur vie privée. En d’autres mots: les travailleurs ne voient pas d’inconvénients à aménager les heures prestées quand il le faut tant que la flexibilité est là pour pouvoir combiner vie professionnelle avec vie privée. Il n’y a pas de différence dans le degré de satisfaction au travail entre travailleurs intérimaires et travailleurs permanents, ni entre travailleurs part time et travailleurs full time. Chacun choisit le rythme de travail qui lui convient. A noter : les plus de 60 ans sont ceux qui travaillent le plus souvent à la maison (14%). Et les indépendants indiquent que ‘liberté’ et ‘flexibilité’ sont des sources importantes de satisfaction au travail. Ce n’est donc pas par hasard que les plus de 60 ans et les indépendants sont les plus satisfaits au travail.”