Certains indicateurs complémentaires au PIB sont préoccupants.

L’Institut des comptes nationaux et le Bureau fédéral du Plan publient aujourd’hui pour la première fois un ensemble de 64 indicateurs sociaux, environnementaux et économiques, complémentaires au PIB, afin de mesurer de façon plus complète le bien-être des personnes et le développement de la société en Belgique.

Comme le signale le Bureau du Plan, « ces indicateurs présentent des évolutions globalement plus préoccupantes pour les indicateurs sociaux que pour les indicateurs environnementaux. Le produit intérieur brut (PIB) informe sur la situation économique et son évolution. Il est calculé à partir de la comptabilité nationale, une méthodologie cohérente et harmonisée qui permet les comparaisons entre pays et dans le temps. Cependant, le PIB ne permet pas de mesurer le bien-être des personnes et le développement de la société dans tous leurs aspects sociaux, environnementaux et économiques. D’autres indicateurs doivent être utilisés pour mesurer les évolutions dans des domaines comme la santé, l’emploi et la qualité de l’environnement. Ces mesures doivent aussi prendre en compte les répartitions entre différentes catégories de la population, afin d’estimer le degré d’inégalité. »

Suite à la loi du 14 mars 2014 qui demande d’élaborer un ensemble « d’indicateurs complémentaires en vue de mesurer la qualité de vie, le développement humain, le progrès social et la durabilité de notre économie », ces nouveaux indicateurs permettent de mesurer de façon plus complète le bien-être et le développement de la société, suivant trois dimensions du développement durable :

la dimension Ici et maintenant: le bien-être des personnes et le développement de la société aujourd’hui en Belgique;
la dimension Plus tard: la capacité des générations futures à maintenir et développer ce bien être;
la dimension Ailleurs: l’impact de la Belgique sur le reste du monde.

Le BFP a construit cet ensemble d’indicateurs à partir de travaux reconnus au niveau international, en particulier au niveau de la CEE-ONU, de l’OCDE et d’Eurostat. Une consultation a été organisée avec les administrations publiques compétentes, regroupées au sein de la Commission interdépartementale du développement durable, et avec la société civile représentée par le Conseil fédéral du développement durable.

Ces indicateurs seront mis à jour chaque année. Les prochaines éditions devraient inclure des comparaisons internationales. D’autres changements pourraient intervenir, entre autres sur la base de nouvelles recherches et du débat parlementaire prévu par la loi.

La plupart des indicateurs de ce rapport (58 sur 64) peuvent être reliés à un objectif défini politiquement soit au niveau belge, soit au niveau européen ou mondial. Il est donc possible de déterminer s’ils évoluent en direction de leur objectif ou s’ils s’en éloignent. Cette évaluation doit être interprétée avec prudence, car elle ne dit pas si les indicateurs évoluent lentement ou rapidement vers leur objectif, ni s’ils en sont proches ou éloignés, ni comment ils sont situés par rapport à d’autres pays. Cette évaluation ne dit rien non plus sur la pertinence des objectifs par rapport aux connaissances scientifiques. Enfin, pour certains indicateurs, peu de données sont jusqu’à présent disponibles.

Bien-être et développement de la société en Belgique depuis 1990

Il n’y a pas de tendance nette qui se dégage pour la dimension Ici et maintenant. Il faut d’abord noter que la perception que chacun a de son bien-être est restée stable. C’est le résultat d’enquêtes (European social surveys) effectuées régulièrement auprès de la population depuis 2002.

Certains indicateurs évoluent favorablement. C’est le cas de la plupart de ceux qui concernent la santé (Espérance de vie, Fumeurs quotidiens…), l’éducation (Décrochage scolaire…), et la formation (Formation tout au long de la vie), ainsi que de celui sur les Accidents de la route. C’est le cas aussi pour certains indicateurs qui concernent l’environnement (Émissions de particules fines et Émissions d’oxydes d’azote). Par contre, les évolutions sont préoccupantes dans les thèmes liés à la pauvreté, à l’exclusion sociale et au chômage. Dans ces thèmes, si plus de la moitié des indicateurs évoluaient favorablement jusqu’au début de la crise économique et financière (par exemple le Risque de pauvreté et d’exclusion sociale, le Taux d’emploi et le Stress au travail), la grande majorité d’entre eux (par exemple le Risque de pauvreté ou d’exclusion sociale, les Inégalités de revenu et les Jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation) se sont éloignés de leur objectif pendant les 5 dernières années.

Capacité à développer le bien-être à l’avenir

La plupart des indicateurs de la dimension Plus tard évoluent en direction de leur objectif. Les indicateurs Émissions de gaz à effet de serre, Pesticides agricoles, Nitrates dans les eaux de rivières et Énergies renouvelables ont évolués en direction de leur objectif. L’utilisation des matières premières, mesurée par la Consommation intérieure de matière a augmenté de 2002 à 2008, année du début de la crise économique et financière, mais diminue depuis. La Consommation d’énergie primaire a également diminué depuis 2008. Le Stock de capital fixe et le Stock de capital connaissance ont également évolué favorablement. Par contre, la Dette publique s’est éloignée de son objectif depuis 2007. Dans cette dimension, certains indicateurs s’éloignent de manière continue de leur objectif. C’est le cas de la Population d’oiseaux des champs, le seul indicateur sur la diversité biologique disponible depuis 1990.

Impacts sur le reste du monde

Plusieurs indicateurs sont liés à des capitaux environnementaux globaux, comme le système climatique (Émissions de gaz à effet de serre…) et les ressources de matières premières (Consommation intérieure de matière, Consommation d’énergie primaire…). Depuis 1990, certains d’entre eux s’éloignent de leur objectif, tandis que d’autres s’en rapprochent. Par contre, sur les 5 dernières années, ils se rapprochent tous de leur objectif.

En outre, l’Aide publique au développement a été en moyenne plus élevée dans les années 2000 que dans les années ‘90, mais a diminué depuis 2010.

Répartition des indicateurs suivant des catégories de la population

Les valeurs et les évolutions d’un même indicateur sont souvent différentes selon les catégories de la population envisagées. De nombreux indicateurs sont donc ventilés suivant des catégories pertinentes de la population. Ces ventilations ont principalement été faites selon le sexe ainsi que selon le niveau d’éducation et l’âge, mais aussi selon le type de ménage, le statut d’activité, le niveau de revenu et la durée du chômage.

La plupart des différences mesurées par ces indicateurs entre les femmes et les hommes diminuent, même si certaines différences restent importantes. L’Écart salarial entre les hommes et les femmes est passé de 27% en 1998 à 22% en 2012 pour les salaires annuels et de 16% à 9% pour les salaires horaires. Les ventilations effectuées montrent aussi que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à faire des études supérieures, que les taux d’emploi des hommes et des femmes se rapprochent et que les hommes ont toujours nettement plus de temps libre que les femmes.

Les ventilations suivant le niveau d’éducation montrent que les différences suivant ce critère persistent, et même s’accentuent dans certains cas. Pour les catégories ayant un diplôme élevé, le Taux d’emploi est plus élevé et le Taux de chômage plus faible. Leur état de santé, mesuré par l’Espérance de vie et l’Espérance de vie en bonne santé est meilleur. En outre, les personnes ayant un diplôme élevé comptent moins de fumeurs quotidiens, sont moins souvent victimes de dépression et l’obésité est moins présente dans ces catégories.

Les ventilations suivant l’âge montrent que la situation des personnes en fin de carrière ou pensionnées s’est améliorée comparativement à celle des personnes qui démarrent leur carrière professionnelle. En effet, le Risque de pauvreté ou d’exclusion sociale des plus de 65 ans a diminué au cours des dix dernières années, principalement grâce à la diminution de la part des pensionnés avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté. Par contre, au cours des deux dernières décennies, le Taux de chômage des 15-24 ans est resté environ quatre fois plus élevé que celui des personnes âgées (entre 55 et 64 ans).

Source : Bureau du Plan

 

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