Aujourd’hui, quand on pense au « travail dans la chaleur », on pense immédiatement aux couvreurs et autres professions exercées à l’extérieur. Et bien que leur travail, alors que notre pays est à nouveau en proie à une vague de chaleur, ne soit pas une partie de plaisir en ce moment, nous oublions souvent qu’en Belgique, de nombreuses personnes – 143.131 pour être précis – sont confrontées à la chaleur au travail chaque jour de l’année.
Contrairement aux professions exercées exclusivement à l’extérieur, comme les couvreurs, ils sont exposés à une chaleur entièrement ou partiellement produite par l’homme. Les cuisiniers sont les plus touchés par le stress thermique, avec une moyenne de plus de 4 heures par jour, suivis par les métallurgistes et les verriers/céramistes. Voilà ce qui ressort des nouveaux chiffres publiés par IDEWE, sur la base d’une méthodologie développée par l’organisation néerlandaise de recherche appliquée TNO et la KU Leuven dans le cadre du projet européen de recherche climatique Intercambio.
Les cuisiniers sont de loin les plus exposés au stress thermique (le stress thermique est la charge thermique totale à laquelle un travailleur est exposé en raison de la combinaison de facteurs environnementaux, de l’effort physique et des vêtements portés). Chaque année, ils sont exposés en moyenne à 1.243 heures de chaleur, soit plus de 4 heures par jour ouvrable. Ils sont suivis par les métallurgistes avec 1.165 heures par an en moyenne, les verriers et céramistes avec 863 heures, les boulangers avec 728 heures, les transformateurs de caoutchouc et de plastique avec 622 heures et les transformateurs alimentaires avec 554 heures. Il est intéressant de noter que la chaleur dans laquelle travaillent ces 88.258 personnes est produite par l’homme.
Lode Godderis, CEO d’IDEWE : « Quand on pense aux professions exposées à la chaleur, on pense souvent aux personnes qui travaillent dehors en été dans des endroits non protégés, comme les couvreurs. Il ne faut certainement pas sous-estimer ces professions, mais on sait beaucoup moins que tant de personnes passent plusieurs heures par jour dans la chaleur tout au long de l’année. À notre avis, cela mérite également notre attention. »
Tout au long de l’année
Au total, 164 797 personnes exercent une profession exposée à la chaleur en Belgique. Pour 143 131 d’entre elles, cette exposition est due à la chaleur d’origine « humaine » ou « humaine + naturelle », qui est donc présente au moins partiellement tout au long de l’année. Seules 21.666 personnes sont exposées à une chaleur exclusivement naturelle, et donc saisonnière.
« Ces deux formes sont stressantes à leur manière et ne doivent donc certainement pas être sous-estimées. Le stress thermique entraîne une augmentation de l’accumulation de chaleur dans le corps et peut provoquer des symptômes tels que fatigue, perte de concentration et de productivité, et même, en cas d’exposition prolongée, des troubles rénaux, cardiaques ou respiratoires, ainsi que des troubles mentaux. Et bien qu’il soit impossible d’exclure totalement la chaleur, il existe heureusement, tant pour l’employeur que pour le travailleur, de nombreuses mesures permettant d’en limiter l’impact », conclut Lode Godderis.
Voici 5 conseils concrets d’IDEWE pour minimiser le #stressthermique :
- Veillez à la ventilation et à la climatisation des lieux de travail intérieurs et installez des protections solaires pour limiter le rayonnement direct du soleil. Créez des zones ombragées sur les lieux de travail extérieurs, dans la mesure du possible.
- Adaptez les horaires de travail et de repos, par exemple en planifiant les tâches physiquement ou mentalement exigeantes aux moments les plus frais et en prévoyant suffisamment de pauses (à l’ombre pendant les périodes de forte chaleur). Si possible, instaurez également des horaires de travail flexibles.
- En tant qu’employeur, facilitez autant que possible l’accès à des boissons en mettant à disposition des boissons fraîches dans des endroits visibles et facilement accessibles. Instaurez des pauses boissons fixes si nécessaire.
- Veillez à ce que les vêtements soient adaptés, suffisamment ventilés et, si nécessaire, protègent également du soleil. Il existe aujourd’hui des vêtements techniques qui sont également résistants aux UV. Travailler torse nu n’est pas nécessairement plus rafraîchissant et augmente le risque de brûlures et de problèmes cutanés.
- Il est très important d’intervenir à temps, tant pour vous-même que pour vos collègues, si la chaleur devient insupportable. Formez donc vos collaborateurs et leurs supérieurs hiérarchiques à reconnaître les signes spécifiques (vertiges, transpiration excessive, maux de tête, etc.) et encouragez vos équipes à les signaler immédiatement.
Source: IDEWE