La publication par la Banque Nationale de Belgique de la mise à jour des projections macroéconomiques pour la Belgique a suscité une réaction immédiate et offensive de la Fédératin des entreprises de Belgique. Selon cette dernière, ces nouvelles prévisions économiques de la Banque nationale de Belgique (BNB) confirment ce que de nombreuses entreprises ressentent depuis un certain temps : leurs coûts deviennent incontrôlables.
La FEB ajoute: « Avec des coûts énergétiques extraordinairement élevés auxquels s’ajoute une augmentation spontanée des coûts salariaux de 13%, soit 20 milliards sur trois ans, nous nous dirigeons à toute vitesse vers une position concurrentielle historiquement mauvaise de notre pays. »
Le rapport de la BNB indique en effet que « les répercussions de la guerre en Ukraine nous contraignent d’adapter nos prévisions économiques et budgétaires. Ainsi, nous prévoyons maintenant un net ralentissement temporaire de l’économie, principalement parce que le fléchissement de la croissance du pouvoir d’achat et l’incertitude incitent les consommateurs à regarder davantage à leurs dépenses. Nous tablons désormais sur une croissance de 2,4 % pour 2022. En raison de la nouvelle intensification des tensions sur les marchés mondiaux de l’énergie, la très forte inflation se tassera également plus lentement que prévu : à la fin de cette année, elle serait encore supérieure à 5 % et, pour l’ensemble de l’année, elle s’établirait en moyenne à 7,4 %. Toutefois, les projections actuelles ne laissent pas entrevoir de spirale salaire-prix de longue durée : la pression inflationniste se réduirait au cours des deux prochaines années. Le déficit budgétaire s’établirait à 4,4 % du PIB en 2022, mais il se creuserait encore quelque peu d’ici 2024. »
Selon la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB), contrairement à ceux des autres pays européens, les salaires belges suivront immédiatement cette forte inflation par le jeu de l’indexation automatique des salaires, ce qui a un impact direct sur les coûts salariaux des entreprises. Même sans l’alimentation et l’énergie, l’inflation de base atteint un niveau élevé de près 3%, ce qui indique que la spirale salaires-prix est déjà en marche. Des coûts et des salaires élevés associés à un fort ralentissement de la croissance constituent un cocktail extrêmement dangereux pour de nombreuses entreprises.
« En raison notamment de l’indexation automatique, la Belgique souffre depuis longtemps d’un handicap salarial par rapport à ses principaux partenaires commerciaux. Entre 2015 et 2020, nous avons réussi à le réduire de 16% à 10%, mais ces nouvelles prévisions d’inflation confirment les menaces qui pèsent sur notre compétitivité. Si nous continuons ainsi, nous craignons dans quelques mois des fermetures, des délocalisations et des restructurations dans l’industrie exportatrice « , déclare Edward Roosens, chief economist de la FEB.
« La BNB a calculé que les coûts salariaux augmenteront de 13% en trois ans, ce qui représente un coût supplémentaire d’environ 20 milliards pour les entreprises. Nous savons par expérience qu’un dérapage de la spirale salaires-prix a des conséquences dévastatrices pour notre pays et ses entreprises. La FEB attend donc des actions préventives urgentes dès maintenant pour éviter les scénarios désastreux des années 70 (crise pétrolière). Il est hors de question de minimiser ou de reporter », déclare Pieter Timmermans, CEO de la FEB.
Sources : BNB – FEB