En matière de santé, une seule année de crise du coronavirus a suffi à nous diviser en deux camps : un tiers des Belges environ ont cherché du réconfort dans leur canapé et la comfort food, tandis qu’un autre tiers se sont au contraire adonnés pleinement au sport et ont veillé à manger sainement. Voilà ce qui ressort d’une enquête menée par la pharmacie en ligne Viata.be auprès de 1 000 Belges. À noter que le groupe des personnes saines se compose surtout de jeunes. Bien que ce fût mentalement plus dur pour eux, ils semblent justement s’être améliorés le plus sur le plan physique. Les gens qui télétravaillent ont en revanche le plus négligé leur santé. « Nous ressentirons les conséquences de cette crise sur la santé pendant un an ou plus », craint Annelies Vanderlinden, pharmacienne chez Viata.be.

Plus d’un tiers des Belges ont vu leur santé tant physique (33 %) que mentale (36%) se détériorer fortement l’an dernier. La cause principale ? Un manque de motivation, qui a fait que nous avons tout laissé en plan. 43% ont ainsi fait moins de sport, non seulement parce que les salles de sport étaient fermées, mais surtout parce qu’ils n’en avaient tout simplement plus envie (28%). Plus d’un tiers des Belges étaient en mouvement moins d’une demi-heure par jour. Un Belge sur sept passe même plus de 8 heures par jour assis, soit deux fois plus qu’avant la crise du coronavirus. Un cinquième des personnes interrogées ont déclaré qu’elles ont aussi mangé plus mal et 29% qu’elles ont mangé davantage de sucreries et de snacks.

Il n’est dès lors pas surprenant que près de la moitié d’entre elles disent avoir pris du poids : un tiers de plus de 2 kilos, un dixième de plus de 5 kilos même. Nous nous plaignons également davantage de maux tels que des douleurs au dos et musculaires (25%), des maux de tête (20%) et des troubles du sommeil (31%).

Les gens qui télétravaillent sont le plus durement touchés

Autre constat : ceux qui ont fait principalement du télétravail l’an dernier ont vu leur santé physique et mentale se détériorer le plus. Un quart des personnes interrogées déclarent avoir même complètement négligé leur santé, soit deux fois plus qu’en moyenne. Quelque 30% des gens mangent moins sainement depuis la crise du coronavirus (contre 23% en moyenne) et plus d’un tiers se plaignent aussi de problèmes de dos et musculaires (contre 22% en moyenne) et de sécheresse oculaire (contre 26% en moyenne). Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils sont bien plus longtemps devant leur ordinateur qu’avant la crise du coronavirus. Un tiers passe en effet plus de 8 heures par jour rivés à leur écran (soit plus qu’avant la crise du coronavirus pour 40%) et 10% d’entre eux assistent à des réunions en ligne pendant plus de 4 heures par jour. Et ce, sans un espace de travail adapté dans la plupart des cas. 45% travaillent simplement dans leur salon sans bureau séparé et pas moins de 62% n’ont pas de chaise de bureau adaptée pour une journée de travail.

« Afin d’éviter d’aggraver les problèmes de dos et musculaires, il est conseillé de se mettre debout régulièrement ainsi que d’adopter une bonne posture assise. Veillez à ce que le haut de votre écran soit bien à la hauteur des yeux, à être assis sur une chaise où vos genoux se trouvent plus bas que vos hanches et à ce que vos avant-bras puissent reposer sur votre surface de travail à angle droit », conseille la pharmacienne Annelies Vanderlinden. « Si vous ressentez malgré tout des douleurs, un coussin chauffant ou de noyaux de cerises pourra vous soulager, tout comme un spray ou un gel chauffant. Pour éviter la sécheresse et la fatigue des yeux, il est conseillé de détourner votre regard de l’écran pendant 20 secondes toutes les 20 minutes et de cligner des yeux. Travailler avec un humidificateur d’air peut aussi aider, tout comme utiliser des larmes artificielles (sans conservateurs) ou des sprays pour les yeux à appliquer sur les paupières. Ce qu’il faut surtout éviter, c’est de vous rincer fréquemment les yeux (et jamais avec une solution pour lentilles par exemple) et de vous les frotter, car cela ne fait qu’aggraver l’irritation ».

Par ailleurs, le télétravail ne semble pas non plus idéal sur le plan relationnel : un cinquième des personnes interrogées ont davantage de problèmes relationnels depuis la crise du coronavirus (un tiers de plus qu’en moyenne).

30% fait au contraire plus attention à sa santé

Pour une autre partie de nos compatriotes, la crise du coronavirus a justement eu l’effet inverse : 3 Belges sur 10 se sont au contraire davantage préoccupés de leur santé. Une personne interrogée sur six déclare que sa santé physique s’est améliorée, et pour une sur huit, c’est aussi le cas mentalement. Un cinquième a par ailleurs fait plus de sport. La marche (42%), le vélo (18%) et la course à pied (10%) ont surtout gagné en popularité. 27% ont davantage cuisiné des plats frais eux-mêmes et un quart des gens ont mangé plus sainement. Un quart boit aussi moins d’alcool qu’avant la crise du coronavirus et un cinquième a également perdu du poids, 13% même plus de 2 kilos.

Les jeunes surtout se sont améliorés sur le plan physique

À noter également que ce dernier groupe se compose principalement de nombreux jeunes (moins de 34 ans). Bien que ce fût mentalement plus dur pour eux (4 % déclarent que leur santé mentale s’est fortement détériorée), ce sont eux qui se sont améliorés le plus sur le plan physique. Un cinquième des gens déclarent que leur condition physique s’est améliorée (contre 14% en moyenne). 29% ont fait plus de sport. La course à pied en particulier était plus populaire que jamais (18%). Près d’un tiers a également perdu du poids. Mais ils souffrent toutefois de beaucoup de stress supplémentaire (69% contre 57% en moyenne) et de solitude (51 % contre 44 % en moyenne), ce qui se traduit aussi physiquement par des maux tels que davantage de troubles du sommeil (37%) et de maux de tête (30%).

Des conséquences sur le long terme

Près de 6 Belges sur 10 pensent dès lors que les effets de la crise du coronavirus sur notre santé se feront encore sentir pendant longtemps. Nous craignons surtout de ne pas perdre assez rapidement les kilos pris durant la pandémie (22%), mais nous nous attendons aussi à devoir subir les sentiments dépressifs qui vont de pair (21%) et le rythme travail/loisirs perturbé (17%) pendant un certain temps encore. « Nous en ressentirons en effet les conséquences pendant facilement un an ou plus », pense aussi Annelies Vanderlinden, pharmacienne chez Viata.be. « Vous pouvez comparer cela à une déprime hivernale dont nous souffrons parfois également les autres années, pendant quelques mois, mais qui dure depuis plus d’un an maintenant. Et dont les effets dureront également plus longtemps. »

Source : enquête du bureau d’études de marché iVOX menée pour le compte de Viata auprès de 1 000 Belges