Le concept de congés illimités ne fait pas l’unanimité. C’est en Belgique et en Irlande que l’opposition est la plus marquée. Près de la moitié des Belges semblent apprécier l’idée de vacances illimitées, mais plus de sept travailleurs sur dix s’en tiendraient au même nombre de jours ou prendraient seulement un peu plus de vacances s’ils en avaient le choix. Toutefois, tant les travailleurs que les employeurs envisagent de manière réaliste la possibilité de prendre un nombre de jours de vacances illimités.
En moyenne, nous avons besoin de 14 jours de vacances consécutifs pour recharger nos batteries. Un rayon de soleil inattendu ou une fête de dernière minute? Il est également possible de demander un jour de congé le jour même pour un Belge sur trois.
La majorité des réfractaires se trouvent en Belgique et en Irlande : environ un sur six n’est pas enthousiaste à cette idée
Tout le monde n’est pas convaincu par le concept des congés illimités. Un peu moins de la moitié des travailleurs européens (48%) s’y intéressent, tandis qu’un nombre impressionnant de 40% sont plutôt neutres à l’égard de ce concept. 12 % ne sont pas du tout intéressés par un tel système. En Belgique, ce chiffre atteint 16 %, soit un Belge sur six, et l’Irlande (18%) est le pays qui s’y oppose le plus. Les travailleurs croates (66%), polonais (60%) et espagnols (56%) y sont quant à eux particulièrement favorables. Les travailleurs anglais (51%), danois (49%) et suédois (46%) sont plus susceptibles d’être neutres ou indifférents.
La moitié des travailleures prendraient plus de congés
Près de la moitié des travailleurs, y compris en Belgique, sont favorables au concept de jours de vacances illimités. Cependant, si les travailleurs bénéficiaient réellement de congés illimités, la plupart d’entre eux préféreraient prendre un peu plus de congés seulement (36%), ou se contenteraient de prendre le même nombre de congés (36%). Cela signifie que 72% s’en tiendraient au même nombre de jours ou prendraient seulement un peu plus de vacances. En Belgique, un cinquième des travailleurs (21%) prendrait beaucoup plus de vacances qu’aujourd’hui.
Pas de solution miracle, y compris pour les employeurs
Il est frappant de constater que la majorité des employeurs belges ne sont pas non plus favorables aux congés (payés) illimités. La majorité d’entre eux (37%) y sont opposés, un sur trois (33%) est neutre et 30% pensent qu’il s’agit d’une bonne idée. Même si les travailleurs sont légèrement plus positifs que les employeurs, les chiffres montrent que les deux parties sont plutôt modérées à l’égard du concept.
« Il ne s’agit pas ici que tout le monde veuille des vacances à n’en plus finir. La plupart des travailleurs sont d’ailleurs très réalistes à ce sujet », déclare Bruce Fecheyr-Lippens, Chief People Officer chez SD Worx. « Tant les travailleurs que les employeurs sont plutôt modérés quant aux vacances illimitées. D’un point de vue juridique, il y a certainement des limites en raison de la législation sur les jours fériés, le travail de nuit et les heures de travail maximales : vous ne pouvez pas soudainement effectuer tout votre travail en six mois ou à n’importe quel moment. Il peut également y avoir un effet psychologique. Le travail donne aux gens quelque chose de significatif à faire, des oc casions de se développer et d’apprendre, et nous rassemble. Les vacances permettent de recharger les batteries ». Le responsable poursuit : « Cela varie d’une personne à l’autre, mais, en moyenne, les Belges disent avoir besoin d’au moins 14 jours de vacances consécutifs pour recharger leurs batteries. Néanmoins, même un jour de congé ponctuel peut contribuer à garder un bon équilibre. »
Une personne sur trois peut encore demander un jour de congé le jour même
Dans les entreprises belges, un travailleur sur trois (34 %) a la possibilité de demander son congé le jour même. Deux tiers (67 %) des répondants belges peuvent demander des congés dans un délai d’une semaine ou moins. C’est mieux que la moyenne européenne (55 %). Pour 5 % des travailleurs belges, les congés sont demandés 1 à 2 semaines à l’avance. Il rest alors un peu plus d’un quart (28 %) qui doivent les demander entre 2 semaines et un mois à l’avance.
« Une bonne vue d’ensemble sur le planning est indispensable pour garantir la flexibilité des congés. La digitalisation permet d’octroyer des congés de manière rapide et souple et de maîtriser le planning de travail et les salaires », conclut Bruce Fecheyr-Lippens, Chief People Officer chez SD Worx.
Source : étude menée par SD Worx auprès de 4.833 employeurs et 16.011 travailleurs dans 16 pays européens. (En février 2023, SD Worx a collecté des données dans 16 pays européens, comprenant l’Autriche, la Belgique, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, la Norvège, la Pologne, l’Espagne, la Suède, la Suisse, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Au total, 16.011 travailleurs ont été interrogés et les résultats ont été pondérés pour assurer une représentation fiable du marché du travail de chaque pays.)