La crise du coronavirus, une véritable désillusion pour les indépendants débutants. En mars et avril, le nombre d’entrepreneurs débutants a chuté de moitié par rapport à une année moyenne. L’horeca est le secteur qui enregistre la plus forte de baisse d’entrepreneurs débutants. Toutefois, cette diminution de moitié n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle, car nous craignions des conséquences encore plus lourdes.
Cette année, il y a 60 % de moins d’entrepreneurs débutants par rapport à la même période de 2019, qui constituait d’ailleurs une année record, et environ 50 % de moins par rapport à une année moyenne. Si une diminution des chiffres était attendue, le résultat est moins catastrophique que prévu.
Nadine Morren, Directrice Service à la Clientèle chez Acerta, déclare : « Le fait que la crise du coronavirus ne soit pas parvenue à freiner l’esprit d’entreprise de certaines personnes est une victoire en soi. Certes, moitié moins d’indépendants se sont lancés par rapport à d’autres années, mais étant donné la situation exceptionnelle de cette pandémie, ils sont plus que prévu à avoir tenté une nouvelle aventure. Les chiffres, qui sont malgré tout relativement encourageants, peuvent aussi s’expliquer en partie par le fait que les starters ne sont pas de fervents adeptes de la précipitation. Le démarrage effectif constitue la dernière étape d’un long processus de réflexion et de préparation entamé avant la crise du coronavirus. La décision de ces entrepreneurs débutants était bien entendu déjà prise avant que la crise n’éclate. »
L’horeca le plus touché, les professions intellectuelles, la construction et le commerce de gros épargnés
Cette réduction du nombre d’indépendants débutants se répercute dans pratiquement tous les secteurs de notre économie, bien que certains soient plus durement touchés par la crise que d’autres. L’horeca constitue l’un des secteurs ayant payé le plus lourd tribut et est également particulièrement populaire auprès des indépendants débutants. La totalité des activités, à peu de choses près, a été interrompue par le coronavirus, ce qui se reflète évidemment dans le nombre de starters de ce secteur. En mars-avril 2020, les exploitants débutants de l’horeca étaient 70 % moins nombreux que lors d’une année moyenne.
Nadine Morren indique : « Après le premier choc, lorsqu’il est devenu manifeste que le confinement serait de longue durée dans l’horeca, nous avons rapidement assisté à un élan de créativité dans ce secteur, comme la transition d’un restaurant vers un service de livraison ou de plats à emporter. Les hôtels et les restaurants ont pu trouver des solutions pour s’en sortir, mais pour les cafés, la situation est évidemment plus compliquée. »
Un secteur en pleine croissance, dont le nombre de starters n’a cessé de croître ces dernières années, est celui des professions intellectuelles (informaticiens, consultants, etc.). Les initiatives de lancement y ont diminué d’un cinquième (-20 %) par rapport à une année moyenne. Comparé à l’année record de 2019, il s’agit d’une diminution de plus de la moitié (-53 %). Durant la période de mars-avril 2020, moitié moins (-50 %) de starters ont également été constatés dans la construction, un autre secteur en croissance, par rapport à l’année record de 2019. Toutefois, cette baisse ne s’élève qu’à -3 % comparé à une année moyenne. Quant au commerce de gros, également populaire auprès des indépendants débutants, il a compté 40 % de starters de moins que les autres années.
« Nous avons déjà indiqué que 2019 avait été une année record en termes de nombre de starters. En tant que leader du marché en matière de soutien et d’accompagnement des indépendants, nous avons également enregistré un très bon début d’année. 2020 promettait elle aussi d’être une année très fructueuse pour l’entrepreneuriat. Pour cette raison, et parce nous constatons que la diminution reste dans l’ensemble relativement limitée, nous sommes confiants pour l’avenir. La nature des questions adressées à nos bureaux – qui ont également rouvert leurs portes – témoigne avant tout d’une grande créativité. Il ne faut certainement pas minimiser les conséquences du coronavirus et il est certain que l’accompagnement revêtira une importance capitale, mais tout porte à croire que de nombreux indépendants seront à nouveau à la hauteur de leur réputation de survivants. »
Source: Acerta sur la base d’une analyse de données de 280 000 indépendants. L’analyse et les conclusions se basent sur des données recueillies auprès de 280 000 indépendants. Les données ont été recueillies entre le 13 mars et le 13 avril des années 2020, 2019 et 2015, cette dernière étant considérée comme une année « moyenne » en raison des conditions du marché.