Pas de nouvelle vague de chômage temporaire suite à la crise énergétique.

Le chômage temporaire est actuellement à son niveau le plus bas depuis 3 ans. En 2022, 1,1% des heures ouvrables dans les entreprises belges n’ont pas été prestées parce que les travailleurs étaient au chômage temporaire. C’est presque aussi peu qu’avant la crise du coronavirus. Un peu plus d’un Belge sur dix (11,7%) a encore été confronté au chômage temporaire en 2022.

« Malgré la crise énergétique, les chiffres montrent que les entreprises ont rarement besoin de faire appel au chômage temporaire. Le système ne disparaîtra pas complètement, car il évite un effet yo-yo de licenciements et de d’embauches lorsque des crises importantes éclatent », explique Acerta.

Pour la période allant du 1er octobre 2022 au 31 mars 2023, les entreprises grandes consommatrices en énergie peuvent bénéficier d’un régime spécial de chômage temporaire. Le gouvernement fédéral a introduit cette mesure à la fin de l’année dernière pour soulager les entreprises qui pâtissent des prix élevés de l’énergie. Seul un nombre limité d’entreprises y a eu recours, ce qui signifie que le chômage temporaire, sous toutes ses formes, s’est raréfié sur l’ensemble de l’année 2022. L’année dernière, 1,1% des heures ouvrables dans les entreprises belges ont été perdues en raison de la mise au chômage temporaire des collaborateurs. C’est une réduction de plus de la moitié par rapport aux chiffres de 2021 et le niveau le plus bas depuis 3 ans. Juste avant la crise du coronavirus en 2019, 0,7% des heures de travail ont été perdues en raison du chômage temporaire.

Un peu plus d’un Belge sur 10 (11,7%) a passé au moins un jour au chômage temporaire l’année dernière. C’est 5 points de pourcentage de moins qu’en 2021, mais toujours presque le double du chiffre de 2019 (6,2%).

Olivier Marcq, expert juridique auprès du Centre de connaissances d’Acerta Consult, explique : « Nous avons constaté une baisse systématique du chômage temporaire depuis le début de la crise du coronavirus en début 2020. De nouvelles crises sont toutefois apparues – la crise énergétique et la guerre en Ukraine – prouvant l’utilité de ce système. Pour les entreprises, il s’agit d’une solution temporaire à des situations qui pourraient autrement conduire à un effet yo-yo de licenciements et d’embauches. Le chômage temporaire permet une politique RH beaucoup plus durable que si les employeurs devaient adapter leur main-d’œuvre disponible chaque fois que la situation économique change soudainement lorsqu’une crise éclate. »

Chômage temporaire coronavirus et énergie

Le système assoupli de chômage temporaire pour cause de coronavirus a pris fin le 30 juin 2022. Le chômage temporaire ordinaire pour cause de force majeure pourrait encore être appliqué pour certains effets de la pandémie de coronavirus, mais même ces applications semblent se raréfier tranquillement. 6,3% des travailleurs y étaient encore confrontés en 2022. Cela ne représente une perte que de 0,6% de toutes les heures ouvrables des entreprises.

Olivier Marcq indique : « Le fait qu’il y ait encore une petite proportion de chômage temporaire en raison des effets du coronavirus s’explique par les quarantaines encore bien présentes l’année dernière. Les personnes qui ont dû s’isoler à cause d’une infection au coronavirus et qui ne pouvaient pas travailler à domicile pouvaient prétendre à cette forme de chômage temporaire. Les parents de jeunes enfants y ont également fait appel lorsque les écoles ont fermé en raison de l’augmentation des taux d’infection, ou lorsque leur propre enfant a dû être mis en quarantaine parce qu’il était lui-même infecté. Ce dernier motif n’est plus accepté cette année. On peut donc s’attendre à ce que le chômage temporaire pour cause de coronavirus s’éteigne peu à peu. »

Le chômage temporaire énergie reste en vigueur, au moins jusqu’à fin mars 2023. Les entreprises ont toujours la possibilité de maintenir le chômage temporaire complet au-delà de quatre semaines. Les travailleurs conservent alors 70% de leur salaire au lieu de 65%. Il n’a pas encore été décidé si le chômage temporaire énergie restera en vigueur après la fin du mois de mars.

 

Source: les données recueillies se basent sur un échantillon d’un ensemble de 320.000 travailleurs occupés auprès de plus de 35.000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. ​

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