Les fêtes de fin d’années représentent la deuxième période de vacances la plus populaire. Après les mois d’été, décembre est le mois le plus populaire pour les vacances. Près de 13 % des jours de vacances octroyés sont pris en décembre. Cela signifie que les travailleurs belges ne prestent pas 21 % des heures de travail totales de décembre en raison de leurs congés. Par ailleurs, les Belges ne prennent presque pas de vacances pendant les trois premiers mois de l’année.
Avec les mois de juillet et août, décembre couvre la prise de 54 % de l’ensemble des jours de vacances d’une année entière. Cependant, le pic des jours de congé n’a pas lieu durant la période de fin d’année dans tous les secteurs. Catherine Langenaeken, Senior Consultant Acerta: « Le travailleur belge s’absente principalement du travail entre Noël et Nouvel An. Cette période sombre reste apparemment le moment par excellence pour prendre des congés et sans doute passer du temps avec la famille et les amis. C’est le cas dans certains secteurs, comme celui de la construction. En décembre, ce dernier prévoit une fermeture collective. Et dans le secteur des services, le calme relève de la prévision autoréalisatrice : les gens prennent des vacances, de sorte que la demande en services diminue et que les gens prennent des vacances, etc.»
La prise des jours de vacances restants en décembre n’est pas sans danger.
Les Belges se montrent économes avec leurs jours de vacances en début d’année. Les trois premiers mois, les travailleurs ne prennent pratiquement aucun jour de congé. Nous constatons toutefois un pic limité lors des vacances de Pâques (en avril pour l’année 2017). Les travailleurs s’accordent surtout une plus longue période de vacances pendant les mois de juillet et août, pour ensuite prendre les jours de vacances restants durant le deuxième semestre, avec un pic absolu entre Noël et Nouvel An.
Catherine Langenaeken : « Ces chiffres semblent confirmer ce que bon nombre constatent : en début d’année, le travailleur belge se montre très prudent avec la prise de vacances. Il préfère jouer la carte de la sécurité et conserver suffisamment de jours de congé au cas où un événement inattendu surviendrait et nécessiterait ces vacances. Parallèlement, nous remarquons que le congé pour raisons impérieuses, une mesure qui permet de prendre un congé non rémunéré si certains événements importants se produisent, est très peu utilisé. »
Les employeurs doivent veiller à ce que leurs travailleurs puissent prendre leurs vacances. Cependant, cela n’implique pas nécessairement qu’ils doivent autoriser les vacances de leurs travailleurs en décembre. Ce n’est peut-être justement pas possible pour eux car ils ont du pain sur la planche. Mais dans ce cas, l’employeur doit s’assurer d’en informer clairement ses travailleurs en temps voulu et leur demander de planifier leurs vacances à temps.
Les vacances comme élément du package salarial
Aujourd’hui, les employeurs peuvent prévoir que la valeur des jours de vacances extralégales soit reprise dans un budget en vue de financer d’autres avantages. D’une étude précédente, ACERTA a déjà pu conclure que 31 % des travailleurs sont demandeurs de pouvoir échanger des jours de vacances légales et/ou extralégales contre des liquidités.
« Si un employé n’a pas pu prendre ses vacances à la fin de l’année, par exemple car il est tombé malade, l’employeur doit lui payer le salaire à cet effet. Mais les vacances « obligatoires » n’enthousiasment pas tout le monde, d’où l’intérêt des travailleurs pour échanger des jours de vacances extralégales contre des liquidités. Une telle possibilité doit donc être prévue à l’avance et faire l’objet d’une discussion ouverte entre employeur et travailleur. »
Les travailleurs de plus de 60 ans peuvent assurer la continuité
En termes de planning, les chiffres d’ACERTA indiquent aussi que les travailleurs de plus de 60 ans sont par excellence les travailleurs qui ne prennent pas systématiquement leurs « grandes vacances » en juillet ou en août, et cela peut s’avérer pratique pour la continuité. Chez les plus de 60 ans, le pic estival est réparti sur quatre mois, de juin à septembre. De manière générale, ils répartissent plus que la moyenne leurs vacances sur toute l’année.
Pour toutes les autres catégories d’âge, les périodes de vacances sont étonnament similaires. Ainsi, les travailleurs avec enfants en bas âge ne prennent pas plus de vacances pendant la période juillet-août que d’autres travailleurs.
Les travailleuses plus économes vis-à-vis des jours de vacances d’été
De la comparaison de la prise de vacances entre les hommes et les femmes, il apparaît également que les travailleuses répartissent un peu plus largement les vacances prises sur l’année que les travailleurs. Certes, il ne s’agit même pas encore d’une différence d’un point de pourcentage, sauf pour le pic de juillet. En juillet 2017, les hommes ont pris 23,04 % de leurs vacances, contre 19,45 % pour les femmes. Elles épargnent manifestement un peu plus pour prendre ces jours durant les mois suivants de l’année.
Petites entreprises : le patron est en vacances ? Tout le monde aussi
Chez les petites entreprises, ACERTA constate un écart clair vis-à-vis de la moyenne. Le pic estival de juillet s’y manifeste encore plus fort que la moyenne. Dans les entreprises entre 10 et 20 travailleurs, le pic de juillet correspond à 26,10 %, contre 27,24 % dans les entreprises de moins de 10 travailleurs. La moyenne, elle, équivaut à 21,34 %. «Dans les petites entreprises où l’entrepreneur se trouve également sur le lieu de travail, et avec une petite équipe, la continuité n’est pas toujours réalisable quand le patron est absent. Un principe s’applique alors : si le patron prend des vacances, les collaborateurs aussi.»
Source : Acerta – Les données recueillies sont basées sur les données réelles de travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.