Plus de 90 % des entrepreneurs wallons savent que le Forem propose une aide au recrutement et plus de 80 % qu’il informe sur les aides à l’embauche et à la formation. Ces services sont de mieux en mieux connus. Ils ne sont toutefois utilisés que par un employeur sur deux à l’embauche. Près de 40 % des répondants ne recrutent que dans leur entourage et par le bouche à oreille. Les résultats de l’enquête menée par l’UCM auprès des chefs de PME wallons à propos du Forem soulignent une forte notoriété et un réel potentiel d’amélioration pour le service public wallon de l’emploi.
Les services du Forem sont globalement appréciés par ceux qui y ont recours : 36,5 % d’avis positifs contre 15,8 % d’entrepreneurs qui se disent déçus. Par rapport à la même enquête réalisée en 2016, la balance penche davantage du bon côté.
Il reste néanmoins une grande marge de progression. Les chefs de PME émettent des propositions. Ils se disent d’abord très attachés à la gratuité. Ils demandent une amélioration du site internet et, à l’embauche, davantage de proactivité, de sur-mesure et une meilleure sélection des candidats.
L’UCM propose notamment que chaque PME puisse avoir un conseiller référent à son écoute et n’envoie pas plus de six CV par offre d’emploi pour éviter « l’effet cachet », les candidats qui ne se présentent que pour éviter une sanction sur leurs allocations.
Fact #1 : La notoriété du Forem est excellente et s’améliore encore
Qu’on le demande aux petits employeurs ou aux indépendants qui travaillent seul (sans personnel), le Forem fait partie des meubles en Wallonie : 97% des répondants connaissent ce service public. Plus de 9 entrepreneurs wallons sur 10 savent que le Forem propose des services d’aide au recrutement ou à la diffusion d’offres d’emploi.
Plus de 8 entrepreneurs wallons sur 10 savent qu’ils peuvent s’adresser au Forem pour obtenir des informations sur les différentes aides à l’embauche ou à la formation des travailleurs. Les campagnes et actions de promotion et de communication menées depuis 2016, tant par l’administration que les fédérations d’entreprises ou d’autres acteurs, semblent porter leurs fruits auprès des petites entreprises.
Fact #2 : Un employeur wallon sur deux compte sur le Forem quand il embauche
S’ils ont une bonne connaissance des services que leur propose le Forem, les entrepreneurs wallons qui ont du personnel y font-ils appel pour autant ? C’est le cas pour la moitié d’entre eux, avec des variations suivant le service. C’est l’information sur les aides à l’embauche (56,8 %) et la diffusion des offres d’emploi (49,5 %) qui sont les services les plus utilisés.
Notons que ces résultats rejoignent une précédente enquête de 2017 de l’UCM auprès des starters francophones : 39,6 % des répondants déclaraient ne rien attendre des organismes publics d’emploi francophones (Forem et Actiris) pour les aider dans leur recrutement, préférant privilégier le recrutement par le bouche à oreille et la recommandation d’une connaissance comme canaux d’embauche, plutôt que le recours aux opérateurs publics d’emploi pour engager.
Quoi qu’il en soit, le Forem reste un partenaire à part entière pour la moitié des petits employeurs wallons qui ont ou recherchent du personnel. Soulignons enfin une autre conclusion importante de ces chiffres, bien plus sombre : le mesurage régional des pénuries de main d’œuvre s’appuyant uniquement sur les offres d’emploi transitant par le Forem, celui-ci ne reflète donc que le haut de l’iceberg en ce qui concerne les réelles carences de main d’œuvre qualifiée dans nos petites entreprises. A bon entendeur !
Fact #3 : Une appréciation des services positive et en augmentation, mais qui reste perfectible
Quand les entrepreneurs wallons donnent leur niveau d’appréciation de l’offre et de la qualité des services proposés par le Forem aux entreprises, 39,1 % se disent plutôt (36,5 %) ou très (2,5 %) satisfaits, contre 24,4 % qui se disent plutôt (15,7 %) ou très (8,6 %) déçus. 36,5 % ne se positionnent pas sur le sujet. Le niveau d’appréciation des petites entreprises est donc globalement positif.
Le niveau d’appréciation de l’offre et de la qualité des services aux entreprises proposés par le Forem s’améliore, mais présente encore un net potentiel de progression pour le service public régional de l’emploi.
Fact #4 : Améliorer le service aux petites entreprises, cela passe par de la gratuité, plus de sur-mesure et d’aide à la sélection des candidats
Les demandes des petites entreprises wallonnes pour améliorer les services que le Forem leur propose sont claires : elles sont en attente d’un service public davantage flexible et approfondi, à haute valeur ajoutée. Dans le top 3, elles portent tout d’abord une attention à la gratuité des services proposés (27,7 %), demandent davantage de sur-mesure de l’administration (27,3 %) et plus d’assistance dans la sélection des candidats (20,8 %).
Elles demandent également davantage d’encadrement dans les formalités et démarches administratives (19,2 %). Ainsi qu’une plus grande orientation client et une plus grande mobilité en entreprise des conseillers de l’administration (19,2 %). A l’inverse, elles demandent très peu à être aidées davantage dans la rédaction des offres d’emploi (1,9 %).
On peutobserver quelques évolutions intéressantes. L’importance que les entrepreneurs accordent à la mobilité des conseillers dans l’entreprise augmente (+ 7,8 %), tout comme le fait de les aider davantage dans la sélection des candidats (+ 4,3 %) et la formation des travailleurs (+4,9 %). La mise sous pression du marché du travail n’y est certainement pas étrangère. L’amélioration de la clarté du site web du Forem est également davantage demandée (+ 4,7 %). A l’inverse, il y a une diminution des demandes d’amélioration de l’attitude orienté client des conseillers (- 4,4 %), ainsi que de l’accessibilité de la ligne téléphonique pour les entreprises (-3 %). On peut y voir une amélioration de l’expérience utilisateur pour les petites entreprises, ce qui est un bon point.
Source: UCM – Les données ci-dessous ont été recueillies en marge du baromètre PME, enquête trimestrielle de l’UCM recueillant diverses données socio-économiques et conjoncturelles auprès des petites entreprises francophones de Bruxelles et de Wallonie. Les résultats reprennent les 332 répondants wallons (entrepreneurs et dirigeants de petites entreprises de moins de 50 travailleurs), issus tant des secteurs du commerce, des services, des professions libérales de la construction ou de l’industrie.