Éditorial – Besoin de succès comme d’amour et d’eau fraîche dans nos vies professionnelles…

Le monde est inquiétant. L’hiver n’est pas encore terminé. L’ambiance générale n’incite pas vraiment à l’enthousiasme. Cela se ressent dans nos entreprises où la flamme semble souvent un peu éteinte.
Nous ne pouvons ‘imposer’ à nos collègues une bonne humeur ‘obligatoire’, C’est une injonction qui est devenue insupportable pour un grand nombre de nos collaborateurs. A la dictature du bonheur, ils ont dit : non, merci ! Nous ne pouvons davantage les contraindre à accorder à leurs employeurs une confiance aveugle puisque l’avenir n’est jamais garanti.
Il nous faut trouver d’autres moyens d’alimenter les collègues en raisons d’y croire, de créer cette dynamique positive sans laquelle chacun porte son fardeau, oscillant entre le désespoir et la résignation. Allez, on se redresse et on y va. Voici quelques idées en mode partage.

Exercer pleinement la responsabilité sur les conditions de réussite

La reconnaissance et le feedback positif sont des composantes importantes du People Management. Cela ne suffit pas cependant pour entretenir l’optimisme et l’envie d’agir. Nous avons aussi besoin d’enregistrer des victoires, tout simplement.

Cela veut dire que la posture managériale qui consiste à encadrer et à soutenir doit être boostée. Il s’agit de mettre nos collaborateurs en position de réussite. Ce qui est bien plus exigeant en matière de leadership en comparaison avec le rôle classique consistant à poser des défis (systématiquement revus à la hausse d’ailleurs, jusqu’à l’absurde) et à évaluer la performance.

Conséquence ? Au menu des dirigeants et managers figurent non seulement un devoir de positivité (au risque de devenir un G.O. caricatural), mais aussi un contributeur direct à l’effort collectif. On ne réussit en effet jamais seul. N’oublions pas que les objectifs de nos travailleurs sont également voire avant tout les nôtres!

La stratégie des petits pas ou celle des horizons lointains ?

Pour s’adapter à la réalité court-termiste de la plupart de nos entreprises (et à notre capacité de concentration), nous sommes invités aujourd’hui à découper nos projets en jalons proches et en micro-tâches, atteignables tout en étant significatives.

Le principe est simple : créer les occasions d’obtenir de petits succès (nos fameux ‘quick wins’) et bien sûr, de les célébrer. Avec quelles implications pour le management? Présence et mesure. Le degré d’exigence de disponibilité ne fait qu’augmenter et accroît chaque jour davantage la pression sur les fonctions d’encadrement. Et, de surcroît, il est nécessaire de suivre régulièrement les performances de nos équipes en construisant collectivement des indicateurs pertinents. Pas toujours une mince affaire.

Faut-il en déduire par ailleurs que les perspectives lointaines sont désormais inutiles ? Certainement pas. Nous ne pouvons renoncer à développer auprès de chacun.e une vision long terme, avec des attentes raisonnables quant à la confiance que cela leur inspire.

Accepter les temps morts et les utiliser pour soi.

Nos journées sont ponctuées de temps forts et de temps faibles. Impossible de tourner à plein régime en permanence, sans arriver (tôt ou tard) à l’épuisement. Cela, nous le savons déjà. Voici la question suivante : pouvons-nous accepter des temps morts, où simplement rien ne se passe? Ces temps existent. Nous pouvons les comparer à ce que l’on observe de temps en temps sur les marchés boursiers, lorsque ceux-ci hésitent entre la croissance et la récession, ce qui nous donne une succession de petits sursauts à somme nulle. Et pendant ce temps, on fait quoi ? On attend ?

Nos organisations ont parfois besoin de souffler et c’est très difficile à accepter lorsque l’on occupe une position dirigeante. Essayons d’aller au bout de la logique de confusion des sphères professionnelles et privées que nous constatons tous les jours. Nous pouvons utiliser ces temps morts afin que chacune et chacun puisse prendre soin de lui-même. Il est bon, voire nécessaire, d’intégrer ces moments suspendus dans nos plannings, au nom d’une gestion durable de nos énergies.

Se régénérer pour repartir et réussir ensuite… Nous devons encore apprendre que le fait d’être en permanence en mouvement n’est pas une finalité. Il nous faut également parvenir à nous réconcilier avec le principe de succès. Celles et ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un concept définitivement capitaliste le rejettent, et se privent d’une réponse forte à la morosité et à l’angoisse ambiante. Pourtant, les travailleurs sont ultra-majoritaires dans leur recherche d’une contribution positive, dans le besoin de prendre part à la marche en avant du monde et donc, de leurs entreprises. Ce serait dommage de ne pas leur offrir la possibilité d’y répondre, ne serait-il pas ?

Jean-Paul Erhard

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