Éditorial – La confiance, un cadeau précieux et une exigence de vérité soumise à l’épreuve du temps long.

Pour survivre dans le monde tantôt cruel, tantôt divertissant de l’entreprise, il faut de la confiance.
Confiance en soi, bien sûr. Et confiance dans les autres, surtout.
Comment définir ce pilier indispensable à l’exécution d’une bonne relation de travail? Comment savoir si un.e candidat.e saura se montrer digne de celle que nous sommes prêts à lui accorder? Comment la gagner auprès de celles et ceux avec qui nous sommes amenés à coopérer au quotidien? La collaboration devient-elle vraiment impossible lorsqu’elle est brisée?
Décortiquons ensemble la question centrale de la confiance dans les moments-clés qui jalonnent nos relations de travail…

Être ensemble, c’est difficile… Tout ce que nous avons imaginé en matière de personnalisation et d’individualisation de la relation de travail ne favorise pas la cohésion. Pourquoi ? A l’origine, l’intention noble consiste à répondre au mieux aux attentes particulières de chacun.e à chaque fois que c’est possible. Pourtant, cela provoque encore souvent des sentiments d’inéquité collective ainsi qu’une pression palpable sur les performances individuelles. Ceci se produit lorsque les bases de la confiance mutuelle ne sont pas solides.

Un potentiel détectable au moment du recrutement ?

Les premiers jours, tout est rose. En phase de séduction, nous avons en fait une envie folle de faire confiance totalement, de manière illimitée, pour une raison simple : c’est réconfortant sur le plan mental. Aussi, en phase de recrutement, l’envie d’installer la relation sur ce registre est puissante.
Il n’y a pas de signal plus fort que celui qui consiste à accorder sa confiance à priori en tant qu’employeur. C’est pourtant une erreur grossière. Et un foutu traquenard dont on se défait en étant très déçu.
Poser la première pierre d’une relation de travail qui va grandir consiste à se dire la vérité. Partager ses forces et ses faiblesses. Et en ce qui concerne la confiance, il est sain de s’accorder sur un principe simple : il faudra la gagner, un petit peu tous les jours.
Les premiers entretiens doivent permettre à répondre à une seule question: est-ce que j’ai envie de faire confiance? Pour cela, il ‘suffit’ de vérifier que notre façon d’appréhender le rapport aux autres est partagée. Pas compliqué.

Rien n’est jamais définitivement acquis.

Gagner et garder la confiance, c’est un effort permanent. Essentiel: dès les premiers jours, entendons-nous sur son caractère à la fois mutuel et fragile.
Il ne peut y avoir de confiance durable sans certitude que l’autre est prêt à nous en faire cadeau, elle/lui aussi. Et il est souhaitable que nous soyons de part et d’autre conscient de la possibilité qu’elle disparaisse lorsque les écarts auront été trop nombreux ou trop importants.
C’est un double pari que nous voulons assimiler à une forme d’exigence morale, celle qui nous aide à aller au-delà de nos attentes. Au fond, il n’y a qu’une condition à remplir pour construire et préserver la confiance : accepter d’y travailler ensemble et de se parler dès que nous la sentons menacée.

Rupture un jour, rupture toujours ?

Malgré tous nos efforts, il arrive – parfois, souvent… – qu’elle se brise. La rupture de confiance, c’est le motif de licenciement le plus fréquent. Celui que l’on écrit lorsqu’on n’a tout simplement plus envie de bosser ensemble. Il est violent, parce que la rupture porte en elle une forme de jugement moral. Lorsque la confiance est brisée, cela signifie que nous estimons malgré tous nos efforts que notre interlocuteur n’en est plus digne. Il y a une dimension vexatoire.

Est-ce réparable? Lorsque c’est cassé, est-il possible de reconstruire? Oui, bien sûr… Pourquoi pas?
La rupture de confiance avec un collaborateur, c’est d’abord et avant tout un signal de renoncement. Elle correspond au moment où les parties ne manifestent plus aucune envie d’être dans la même pièce. Le prix de la reconstruction est élevé et, souvent, le degré d’exigence qui sous-tend n’importe quelle relation de confiance monte d’un niveau supplémentaire. Une œuvre dans laquelle on s’engage sincèrement. Un projet partagé qui ne s’adresse qu’aux gens qui sont de bonne volonté.

Jean-Paul Erhard

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