On dirait la fin du monde… En tout cas, les images que nous allons retenir des événements que nous venons de traverser nous montrent de manière brutale à quoi ressemblent nos vies lorsqu’elles sont dévastées par le disparition de proches, par la maladie, par une catastrophe naturelle, par notre incapacité à lutter à armes égales. C’est violent, injuste et intolérable. Parier sur nos formidables capacités de résilience ne sera pas suffisant. Il faudra beaucoup plus que cela pour continuer à y ‘croire’…
Depuis plus de deux longues années maintenant, une réalité très dure nous frappe et nous frappe encore.
Nos capacités de résistance bien que mises à dure épreuve nous permettent de rester debout mais, nous pouvons reconnaître sans grand détour que ça vacille…
Heureusement, il y a la solidarité. Ces élans généreux qui permettent à ceux qui sont le plus durement touchés de ’survivre’ et aux autres qui observent dans un sentiment général de consternation de continuer à avancer en se disant que tout n’est pas perdu. La loi de la coopération, de l’entraide et de l’altruisme est inscrite dans nos gênes, au même titre que l’instinct de survie et de compétition qui nous anime.
Toutefois, ces aides extérieures ne peuvent masquer l’impact à long terme de ce que nous avons traversé au cours de ces derniers mois. Que nous parlions de la pandémie ou des ravages causés par les intempéries, les cicatrices seront profondes.
Les inégalités au sein de notre société sortent renforcées par ce terrible enchaînement de catastrophes. Nombre d’entre nous sont plus isolés que jamais. Nous devons redoubler d’attention et d’indulgence pour celles et ceux qui ont été, à des titres divers, sévèrement marqués par le sort, la maladie et l’oubli.
Que faire dès lors ?
La fameuse théorie du ruissellement ne peut plus être théorique. Ce qui veut dire? Il est temps d’investir. Massivement. Résolument. Intensément.
Il faut aujourd’hui que ceux d’entre nous qui ont conservé voire développé leurs capacités financières pendant cette période douloureuse pour la majorité prennent le parti de l’innovation. Ni la résilience, ni la solidarité ne suffiront à nous sortir de là où nous nous trouvons ensemble aujourd’hui. Nous avons besoin de nouveaux moyens, d’une capacité d’agir qui passe par la mobilisation de moyens financiers dont les pouvoirs publics ne disposent manifestement plus.
Soyons lucides et visionnaires à la fois. Car force est de reconnaître qu’avec des goutelettes virales en suspension dans l’air et de l’eau boueuse jusqu’aux genoux voire au-delà, nous sommes bel et bien cernés. Nous avons besoin de nouveaux équipements et plus que jamais de la mobilisation des puissances financières et créatrices qui sont bel et bien là.
Jean-Paul Erhard