Éditorial – Un manifeste de positivisme pour sortir de la spirale de la méfiance dans l’entreprise.

Un état d’esprit positif. C’est tout ce dont nous avons besoin. La gestion quotidienne nous montre chaque jour que le cancer du People Management se nourrit des postures négatives et des préjugés. Des exemples? Nombre de télétravailleurs ne prestent pas les heures prévues au contrat. Les malades de longue durée abusent du système de protection sociale. Les travailleurs nomades grattent des jours de congé supplémentaires grâce à la pratique du ‘quiet vacationing’… Ce sont des idées reçues – vérifiées ponctuellement! – qui alimentent des relations de méfiance nocives pour la collaboration. Pouvons-nous dépasser une lecture négative du travail organisé pour entrer dans une dynamique, limite naïve, où les approches positives génèrent les positives attitudes ?

Nous pensons qu’il sera difficile à l’avenir de pratiquer l’art subtil et délicat du People Management si nous n’arrivons pas à nous convaincre que le reste du monde n’est pas définitivement pourri.
Si nous cultivons les réflexes paranoïaques et restons sur des relations empreintes de suspicion, nous n’en sortirons pas. Raison pour laquelle nous vous proposons cette nouvelle ‘démonstration’ en trois temps qui devrait nous permettre de croire dans notre capacité à tirer le meilleur des uns et des autres.

Les procès d’intention sont une plaie pour l’exercice du People Management

Une mécanique toxique est en marche et il est temps d’enrayer ce cercle vicieux. Le travail hybride n’aide pas, il est vrai. La distance qui s’installe entre collègues détériore la qualité de la communication, que cela soit volontaire ou pas. Nos relations sont surtout marquées par la méfiance, voire dans certains cas par la défiance.
Nous ne pouvons continuer et nous engager dans la durée en partant du principe que nos interlocuteurs ont pour objectif principal de nous duper. Pourtant, simuler la productivité, corrompre des données ou tricher, tout simplement,… ce ne sont pas des comportements majoritaires.

Pour préserver notre santé mentale, il faut vraiment que nous puissions mettre un terme aux procès d’intention qui concernent entre autres les télétravailleurs, les malades de longue durée, les absents ponctuels, les collègues en souffrance, etc… Bien sûr, il y aura toujours une aire de jeu à l’intérieur de laquelle il s’agit de contourner ou de dépasser les règles, de trouver la faille dans les procédures pour voir jusqu’où il est possible de pervertir le système. Et alors? A nous de continuer à améliorer ces règles et procédures afin qu’elles profitent à celles et ceux qui les respectent.

Développer une culture qui parie toujours sur l’intelligence

Comment éviter de verser dans la naïveté lorsque nous décidons de sortir de la spirale de la méfiance? Il ne suffit pas de tourner un bouton pour passer en mode ‘positif’ et du jour au lendemain, tout est merveilleux. L’expérience nous montre que cela passe par un pari audacieux et systématique en faveur de l’intelligence.
Tous nos collègues sont à priori bien équipés pour performer dans l’environnement qui leur est proposé. Ils ont été choisis pour cela. Quelle est donc la logique qui peut nous pousser à nous plaindre de la bêtise ou du vice de collaborateurs que nous avons recrutés?

Ce qui importe, lorsqu’effectivement les collègues multiplient les ‘conneries’, c’est de comprendre à quel moment ils ont basculé et surtout pourquoi les formidables machines de guerre que nous avons embauchées se sont déréglées… Bien sûr, il arrive aussi que nous héritions d’une équipe que nous n’avions pas choisie. C’est le moment où on redéfinit les équilibres et on repose les accords qui permettent de travailler ensemble.

Une invitation collective à regarder plus loin

Les postures négatives et préjugés proviennent souvent de jugements hâtifs à l’emporte-pièce, de réactions spontanées et idiotes, de calculs basés sur des intérêts individuels immédiats. Dépasser tout cela représente la condition sine qua non du positivisme forcené que nous voulons soutenir.
Mieux vaut donc modifier quelque peu notre rapport au temps, et regarder plus loin.

Donner du temps, laisser le temps, gagner du temps pour dépasser les idées reçues… Le prix à payer pour construire la confiance que d’aucuns voudraient imposer a priori. Sans aucun doute.

Nous pensons souvent que le positivisme consiste à regarder le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide. C’est plus que cela. Ce que nous voulons, c’est remplir le verre (ou la bouteille, c’est vous qui voyez) pour le boire ensemble, à la santé du collectif!

Quant à la finalité de la démarche, Auguste Comte, philosophe, sociologue et maître du positivisme, expliquait déjà au 19ème siècle (ça cogitait sévèrement à l’époque, il nous semble) : « La formule sacrée du positivisme : l’amour pour principe, l’ordre pour base, et le progrès pour but.”
Rien à ajouter.

Jean-Paul Erhard

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