La publication du rapport annuel de l’ONEM, c’est en quelque sorte le juge de paix en matière d’évaluation de l’efficacité des politiques publiques de l’emploi. Et cette édition 2015 confirme les nombreux indices recueillis au cours de l’année dernière.
Voici donc les principaux enseignements délivrés par l’ONEM. Et ceux-ci commencent par un cri de victoire! Le chômage indemnisé a sensiblement diminué en 2015, aussi bien le chômage complet que le chômage temporaire.
Dans le détail : « en ce qui concerne le chômage complet, il faut distinguer 2 groupes. Les demandeurs d’emploi indemnisés dont le nombre (417.432) est en diminution de 9% par rapport à 2014. Les non demandeurs d’emploi indemnisés dont le nombre a également diminué en 2015 à la fois chez les chômeurs plus âgés dispensés (-15,9%) que chez les chômeurs avec complément d’entreprise dispensés (-6%). Le nombre total de chômeurs complets indemnisés, demandeurs d’emploi et non demandeurs d’emploi, a en conséquence diminué de 9,9%, soit 62.459 personnes en moyenne annuelle. »
Cette évolution s’explique principalement par 3 facteurs : croissance, démographie et réformes.
« Pour la 2ème année consécutive, la Belgique a connu une croissance modérée de 1,4% en 2015, après une croissance de 1,3% en 2014. Selon la Banque nationale, l’emploi a augmenté de 37.500 unités en 2015.
Il y a aussi un effet démographique. La population active et la population en âge de travailler augmentent moins qu’auparavant et les départs à la pension sont plus nombreux.
Enfin, il y a l’effet de plusieurs réformes, principalement les fins de droits aux allocations d’insertion. Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015, 29.155 personnes sont arrivées au terme de leur période d’indemnisation, soit 3 ans ou 3 ans au-delà de 30 ans selon la catégorie familiale. En moyenne annuelle, cela représente 23.394 personnes. »
Le chômage temporaire offre par ailleurs une indication précise de notre santé économique. Et le rapport de l’ONEM incite à l’optimisme : « en ce qui concerne le chômage temporaire, on observe une diminution de 10,1% en 2015. Le chômage temporaire pour manque de travail résultant de causes économiques, qui reflète de plus près l’évolution de la conjoncture, a diminué de manière plus forte encore (-17,9 %).
Le nombre de travailleurs percevant des allocations d’interruption (288.107) a augmenté de 4,3%. Beaucoup de travailleurs avaient introduit des demandes fin 2014 pour échapper aux réformes qui ont introduit des conditions d’accès au régime plus strictes en 2015. Le nombre de demandes en 2015 a par conséquent sensiblement diminué. »
A souligner enfin la gestion rationnelle des ressources disponibles : « les dépenses totales de l’ONEM, hors matières transférées aux régions, ont diminué de 696,3 millions d’euros en 2015. Sur 2 ans la diminution est de 1,1 milliard d’euros, soit -11,5%. »