Près de neuf chefs d’entreprise belges sur dix (89%) font appel au département des RH et aux données payroll pour éclairer leurs décisions stratégiques. La moyenne européenne est de 87%. A l’issue d’une étude internationale menée par un prestataire de services en ressources humaines auprès de plus de 1.500 répondants de neuf pays européens, il apparaît que de nombreuses organisations se saisissent désormais du potentiel du payroll, historiquement considéré comme une fonction administrative.
L’enquête a entre autres mis en lumière l’utilisation spécifique de données payroll. Dans toute l’Europe, les organisations ont plutôt tendance à considérer que les données RH et payroll peuvent contribuer à documenter les évaluations des collaborateurs (52 %). En France, 66 % d’entre elles ont perçu ce potentiel, suivies de près par les organisations allemandes (61 %) et autrichiennes (57 %). En Belgique, un peu moins de la moitié (48 %) y voient un tel avantage.
En général, près d’un répondant sur deux (47 %) estime que les données payroll offrent une opportunité aux responsables RH de mieux informer les chefs d’entreprise sur la performance, la rétention et le taux de roulement des collaborateurs. L’Irlande (54 %) vient en tête pour l’ensemble de l’Europe, suivie de l’Autriche (53 %), du Royaume-Uni (52%) et de la France (49 %). Quatre sur dix répondants en Belgique sont également de cet avis.

La collecte de données RH, un défi contemporain ?
Malgré le fait que presque neuf sur dix (89 %) des répondants belges affirment que leurs entreprises utilisent des données payroll pour éclairer les décisions stratégiques, 42 % d’entre eux trouvent qu’il est « difficile » voire « très difficile » de fournir ces données relatives aux RH et au payroll. En ce qui concerne le payroll international, les principaux défis cités par les entreprises en Belgique sont la multiplicité des systèmes informatiques (52 %), la conformité aux législations (33 %) et ensuite la complexité des données (32 %). Bien qu’il soit positif pour les professionnels des RH et du payroll que des données puissantes rehaussent l’importance de leur fonction au sein de l’entreprise, il est toujours clair qu’ils font face à des défis technologiques.
Power of Payroll ?
« L’analyse de données RH en est seulement à ses débuts, mais les RH peuvent contribuer de manière stratégique à la planification de la main-d’œuvre par le ‘power of payroll’ », affirme Christophe Becquart, Directeur RH de Roche Diagnostics Belgium. Il identifie plusieurs avantages et façons concrètes de contribuer à l’entreprise : « Les RH effectuent des analyses relatives à l’absentéisme et une enquête biennale sur la satisfaction, ce qui fournit des repères pour le suivi des actions nécessaires. Les RH peuvent observer pendant combien de temps les collaborateurs occupent la même fonction. Les team managers peuvent assurer une meilleure supervision et discuter des besoins en matière de mobilité. Et les données relatives à la mobilité les incitent à anticiper l’évolution des carrières à temps et à solliciter de nouveaux effectifs. Un autre exemple : en consultant la planification des congés, à savoir la manière dont les collaborateurs planifient leurs périodes ou jours de congé, nous pouvons les aider à ne pas attendre trop longtemps au risque de perdre leur équilibre travail-vie privée. » L’objectif est clair : « Nos analyses de données RH contribuent concrètement aux discussions menées avec les business team leaders, en leur fournissant plus rapidement la main-d’œuvre nécessaire ou en les aidant à établir un budget. »
Méthodologie – SD Worx a commandé une enquête auprès de 1.500 professionnels des RH et du payroll dans neuf pays européens : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, l’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse. Entre le 17 avril et le 21 mai 2018, des professionnels disposant d’un pouvoir décisionnel en matière de payroll ont été interrogés afin d’évaluer leurs points de vue sur l’utilisation des données et des fournisseurs de RH et de payroll.