En cette période de crise du Covid-19, de nombreux Belges sont concernés par le virus, au niveau économique mais aussi au niveau de leur propre santé. Le virus a un impact considérable sur l’absence des travailleurs, mis en arrêt maladie. D’après une enquête réalisée par le secrétariat social Partena Professional auprès de 20.000 employés, le mois de mars a connu une augmentation du nombre de personnes en arrêt maladie de 20% par rapport au mois de février ainsi que des périodes de maladie plus longues. Cette augmentation, jamais observée auparavant, n’épargne aucun secteur d’activité.
D’après une récente enquête portantsur le nombre de personnes en arrêt maladie durant cette période de crise du coronavirus, 20% de Belges en plus ont été en congé maladie durant le mois de mars, en comparaison avec le mois de février. Elle est légèrement plus importante au niveau des ouvriers (31%) que des employés (18%) mais ces chiffres témoignent néanmoins de la gravité de la crise et de l’impact du virus sur la santé des travailleurs.
« Bien sûr, nous ne pouvons pas justifier 100% de ces absences par la crise sanitaire que nous vivons actuellement. Néanmoins, il est clair que le coronavirus joue un rôle pour la grande majorité d’entre eux », affirme Wim Demey, Customer Intelligence Manager.
Le nombre de jours de congé maladie a également augmenté de façon spectaculaire. Pour l’instant, on constate une augmentation du nombre total de jours de maladie en mars pour les ouvriers avec 57 % et les employés avec 52 %. Il est clair que le Covid-19 n’est pas seulement responsable de l’augmentation du nombre de personnes malades, mais aussi de l’allongement des périodes de maladie.
Tous les secteurs d’activité sont concernés
Aucun secteur d’activité n’y fait exception, mais certains d’entre eux sont plus touchés que d’autres. Il est trop tôt pour tirer des conclusions des résultats obtenus jusqu’à présent, mais il est clair que ceux qui ont fermé prématurément présentent moins d’employés malades. Par exemple, le secteur de l’Horeca compte beaucoup moins de personnes malades, ce qui peut probablement s’expliquer par le fait qu’ils ont été les premiers à fermer complètement.
Ces chiffres ont un impact économique sérieux et de nombreuses entreprises devront probablement adapter leur mode de fonctionnement, réduire leur production ou, dans le pire des cas, arrêter la production en raison d’un manque de main-d’œuvre. Au sein des entreprises familiales où la main-d’œuvre est peu nombreuse et où il n’y a pratiquement pas de renforts, le risque de stopper la production est d’autant plus grand.
« Tous ces chiffres montrent par eux-mêmes à quel point la maladie handicape les entreprises en termes de ressources humaines mais aussi économiquement, en particulier les entreprises industrielles, celles impliquant énormément de main-d’œuvre ».
Les mesures préventives entrainent-elles une augmentation du chômage temporaire?
L’une des raisons pour laquelle autant de Belges sont mis en arrêt maladie s’explique par le fait que les médecins ne veulent prendre aucun risque de contamination entre travailleurs. Le premier diagnostic se fait par téléphone et les médecins se montrent très prudents en recommandant aux personnes à risque de rester chez elles.
« Est-ce que les procédures de soins de santé actuelles constituent un obstacle important pour certaines entreprises afin de maintenir leur activité ? Probablement. On peut dire que le nombre de jours de maladie pourrait avoir contribué au fait que certaines entreprises, par manque de personnel ou en l’absence d’employés clés pour le business, se rabattent sur le chômage temporaire. Mais les entreprises ont-elles le choix lorsqu’elles se voient confrontées à une augmentation de 54,5% de congé maladie ? De plus, devons-nous prendre le risque de remettre des gens potentiellement malades au travail, risquer d’en infecter d’autres et ainsi augmenter encore plus le nombre de personnes en congé maladie ? Certainement pas », conclut Wim Demey.