La flexibilité au travail : tout le monde est convaincu que cette notion représente l’avenir, mais sa mise en pratique reste difficile. C’est ce qui ressort d’une étude ‘Global Talent Trends’, effectuée par Mercer auprès de 7600 cadres à travers le monde. Les employeurs ne savent pas comment mettre en oeuvre cette flexibilité, tandis que les employés estiment qu’elle pourrait avoir un impact négatif sur leurs perspectives de carrière.
De par le monde, les employés souhaitent maintenir un équilibre entre vie professionnelle et vie privée, leurs employeurs étant à l’écoute de ces attentes. L’enquête menée par Mercer auprès de 7600 cadres révèle ainsi que la grande majorité des personnes sondées (80%) estime que la flexibilité au travail est l’une des principales valeurs de leur entreprise. Ce chiffre ne s’élevait qu’à 49% l’année dernière.
Malgré l’intérêt des employeurs pour cette notion de travail flexible, c’est sa concrétisation qui se révèle plus difficile. En effet, seulement 3% des employeurs affirment savoir comment gérer cette évolution. Il en résulte un manque de conventions clairement établies, ce qui pénalise les femmes et les travailleurs plus âgés. Ces difficultés peuvent mener à de l’absentéisme, un manque de motivation ou des situations de burn out.
L’autre élément qui suscite l’inquiétude des employés avec la flexibilité du travail est l’impact négatif que cette notion peut avoir sur leurs possibilités d’évolution professionnelle. Ainsi, pas moins de 4 employés sur 10 craignent d’avoir moins de chance de bénéficier d’une promotion.
Ce sentiment doit être davantage pris en compte par les employeurs. Si 39% des salariés déclarent être satisfaits de leur emploi, ils avouent être prêts à démissionner s’ils ne disposent pas de suffisamment de perspectives de développement professionnel.
Emprunter et partager les talents ?
La demande de travail flexible est encore soulignée par le fait qu’environ 78% des employés envisagent de travailler en tant qu’indépendants, pour des missions ponctuelles. Cet attrait des employés pour le statut de travailleur indépendant peut être fortement influencé, à l’avenir, par la façon dont les employeurs se livrent bataille pour dénicher ces talents.
« Les employeurs doivent passer de la notion de talent à disposition à celle d’emprunteur de talent. Une plate-forme de talents rend ces talents facilement accessibles et disponibles… « prédit Kate Bravery, Global Practices Leader Mercer’s Career business. Une nouvelle vision à laquelle 4 employeurs sur 10 adhèrent en 2018.
1 fonction sur 5 menacée de disparition
Une autre conséquence de l’intensification de cette « guerre des talents » est que plus de la moitié des employeurs s’attendent à une diminution des fonctions existantes dans les années à venir : 1 position sur 5 devrait en effet disparaître au sein de leurs entreprises.
La reconversion des travailleurs s’avère donc cruciale pour la survie de l’organisation. Pourtant, seulement 55% des responsables RH estiment que leurs employés sont capables de se reconvertir. Ils ne sont que 40% à proposer des cours en ligne et encore moins (26%) effectuent des rotations au sein des effectifs de leur entreprise. La majorité des responsables des ressources humaines (65%) accorde une plus grande confiance au recrutement de candidats externes qualifiés.
La dynamique du marché du travail pousse les cadres à privilégier de nouvelles structures organisationnelles. Ainsi, pour mieux répondre aux changements, un tiers des cadres choisit une structure organisationnelle plus plate. C’est 10% de plus que l’année dernière.
Le 21e siècle est numérique, les entreprises ne le sont pas encore
En 2018, on estime à 15% le nombre d’entreprises qui ont passé le cap du numérique. Moins de la moitié des travailleurs estime disposer des outils numériques nécessaires, tandis que la majorité (65%) estime que cette condition est un préalable à la réussite de cette transition. En outre, seulement 4 employés sur 10 ont une interaction numérique avec le département des ressources humaines.
« Cette année, nous avons observé un engouement marqué des cadres pour passer à ce nouveau mode de travail. Pour rester compétitifs, ceux-ci ne choisissent plus des changements abrupts, mais une évolution continue » explique Ilya Bonic, President Mercer’s Career business. « Les cadres ont pris conscience que la combinaison des compétences humaines et la technologie de pointe va propulser leurs organisations vers la réussite. »
Source : Mercer