Nouvelles mesures gouvernementales de flexibilité: le front commun syndical déplore les risques vis-à-vis de la protection sociale des travailleurs tandis que le patronat en souhaite l’extension à tous les secteurs d’activités.

Le gouvernement n’a pas donné suite à la demande des syndicats de geler pour trois mois la diminution des allocations de chômage et la durée des allocations d’insertion pour les chômeurs complets touchés. Il a cependant pris de nouvelles mesures en lien avec l’épidémie qui suscitent de fortes inquiétudes au sein des organisations syndicales qui réagissent promptement et en appellent au maintien de la protection sociale.

« La flexibilisation unilatérale, sans aucune concertation avec les travailleurs, est par contre un point très lourd à digérer. Ceci met hors-jeu d’importantes règles sociales. Ce faisant, le Gouvernement adopte une série de mesures qui passent outre la concertation sociale au niveau sectoriel ». C’est la raison pour laquelle la FGTB, la CSC et la CGSLB demandent que le gouvernement revoie en profondeur ces mesures de flexibilité :

– « Les travailleurs occupés dans les secteurs dits essentiels sont encouragés à prester davantage d’heures supplémentaires encore, jusqu’à 220 heures au-delà de ce qui est déjà autorisé actuellement, sans imposition : ceci, sans aucune préoccupation pour le bien-être des travailleurs, sans aucun droit au repos compensatoire, sans sursalaire, sans respect du plafond européen de 48 heures en moyenne par semaine. Et sans tenir compte du coût pour la collectivité et la sécurité sociale. Et… sans aucune concertation sociale.

– L’interdiction de mise à disposition est mise de côté – unilatéralement – pour prêter du personnel aux entreprises essentielles: ceci, à nouveau sans concertation sectorielle ou d’entreprise, sans aucune garantie que le salaire restera au minimum garanti et sans aucune garantie d’une protection suffisante dans le nouvel environnement de travail.

– Les limitations au travail étudiant (contingent de 475 heures par an maximum) sont mises de côté et ce, pour n’importe quelle activité. Ceci au détriment des chômeurs temporaires et complets et au détriment de la sécurité sociale. Alors que pour les étudiants qui ont perdu leur job le mois dernier, aucun filet social n’est prévu.

– Dans les activités essentielles, sans concertation au niveau de l’entreprise ni encadrement sectoriel, il est maintenant possible de recourir à des contrats temporaires successifs
Entre-temps, côté employeurs, des voix s’élèvent déjà pour élargir les mesures à d’autres secteurs et pour les prolonger de façon durable. »

En front commun, la FGTB, la CSC et la CGSLB exigent d’enfin parvenir à un équilibre au niveau de la politique de crise, dans le respect des demandes supplémentaires des travailleurs de bénéficier d’une protection contre les risques de santé et d’une protection sociale adéquate, pour aussi bien les chômeurs temporaires, que les chômeurs complets et les malades. « Avec une attention particulière pour les travailleurs temporaires et les intérimaires qui perdent leur emploi et pour ceux qui, aujourd’hui, ne peuvent même pas retomber sur la sécurité sociale: les étudiants jobistes, les travailleurs de plateformes numériques, les chômeurs complets qui ne comptent pas suffisamment de jours de travail… »

C’est bien entendu un tout autre son de cloche du côté patronal. La FEB se félicite de ces mesures, bien qu’estimant qu’elle doit être élargie à tous les secteurs et entreprises qui s’efforcent de poursuivre leurs activités dans ce contexte difficile, en respectant pleinement les mesures de sécurité. « Ces entreprises sont elles aussi confrontées à une pénurie de personnel en raison de l’absentéisme. Par ailleurs, comment expliquer que la règle s’applique aux entreprises qui produisent par exemple des briques, et pas aux entreprises de construction qui les utilisent ? Pour les entreprises qui ont besoin de personnel spécialisé ou qualifié qu’il est difficile de recruter à l’extérieur à court terme, cette mesure revêt également toute son importante. Pour ces entreprises, il est primordial de pouvoir faire appel à son personnel de manière plus flexible. »

Outre cette série de mesures de relance, la FEB demande que l’on soit rapidement fixé quant à une éventuelle prolongation des mesures sanitaires après le 19 avril. « Le régime proposé va déjà donner un ballon d’oxygène supplémentaire aux secteurs critiques en cette crise du coronavirus. Nous ne comprenons cependant pas pourquoi cette mesure ne peut pas être élargie. En effet,il faut encourager la poursuite de toutes les activités, là où cela peut se faire en toute sécurité. Cela est primordial tant pour notre économie que pour le pouvoir d’achat des travailleurs », souligne Pieter Timmermans, CEO de la FEB.

Source: FEB – CSC – FGTB – CGSLB

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