Insultes, menaces physiques, agressions… 11% des travailleurs confrontés à un comportement agressif au travail.

Dans le cadre d’une enquête menée auprès de plus de 45 000 travailleurs belges entre 2016 et 2018, 1 participant sur 9 (11,4 %) indique avoir été confronté à un comportement agressif sur le lieu de travail au cours des 6 mois précédant le moment où ils ont répondu à cette enquête. Le comportement agressif allait des insultes à de la violence physique, en passant par des menaces. Ces chiffres sont publiés aujourd’hui par le Groupe IDEWE, le plus grand service externe pour la prévention et la protection au travail.

Par comportement agressif au travail, on entend tout incident au cours duquel des personnes sont victimes d’insultes, de menaces ou d’attaques et qui constitue un risque pour leur sécurité, leur bien-être et/ou leur santé. De 2016 à aujourd’hui, 11,4% des travailleurs y ont été confrontés au moins une fois au cours des 6 mois précédant le moment où ils ont répondu à l’enquête. 1,3 % ont répondu en être victime au mois chaque semaine.

Les formes les plus fréquentes d’agressions sont :
– les insultes ou offenses (10,4 %)
– les menaces avec violence physique (4,2 %)
– les agressions physiques (3,2 %)

Les comportements agressifs sur le lieu de travail sont quelque peu plus fréquents chez les hommes (12,7 %) que chez les femmes (10,7 %). Dans 48,5 % des cas, il s’agit d’agressions commises par des personnes externes, telles que les clients, patients ou élèves, dans 31,3 % des cas par un ou plusieurs collègues ou supérieurs hiérarchiques et dans 5,2 % des cas, il s’agit aussi bien de personnes externes qu’internes. Les 15,2 % restant n’ont pas répondu à cette question.

On constate que les travailleuses sont significativement plus confrontées à des comportements agressifs externes (57,5 % contre 25,9 % pour des agressions internes) alors que la gent masculine obtient un pourcentage presque similaire dans les deux cas (34,9 % contre 39,9 % pour les agressions internes).

L’âge ne joue pas un rôle prépondérant en cas de comportement agressif au travail : les travailleurs de moins de 45 ans (11,5 %) y sont pratiquement autant confrontés que les plus de 45 ans (11,2 %). Le premier groupe est toutefois davantage confronté à des comportements agressifs externes que les travailleurs plus âgés (55,2 % contre 39,8 %).

Le secteur de la construction en tête.

L’enquête démontre également que les comportements agressifs surviennent le plus souvent dans le secteur de la construction (16,2 %), suivi de près par le secteur des autorités (14,5 %). Les travailleurs issus du secteur des soins de santé et de l’enseignement sont davantage victimes de comportements agressifs externes (64,9 % et 57,4 %). Ceux issus du secteur de l’industrie sont quant à eux plus victimes de comportements agressifs internes (58,3 %).

De manière générale, les secteurs suivants sont le plus confrontés à des comportements agressifs :
– Construction (16,2 %)
– Autorités (14,5 %)
– Industrie (13,4 %)

Le risque de burn-out est deux fois plus élevé.

Lode Godderis, directeur du service « Knowledge, Information & Research » du Groupe IDEWE explique : « Les conséquences des insultes, des menaces et des attaques physiques au travail ne sont pas négligeables. Les victimes de ces comportements présentent un risque pratiquement deux fois plus élevé (30,1 % contre 14,1 %) de faire un burn-out (de longue durée). Cela engendre de nombreux coûts supplémentaires pour l’entreprise. »

Environ 50,1 % des victimes ont l’intention de rester chez leur employeur, un pourcentage nettement inférieur à celui des travailleurs qui n’ont pas été confrontés à un comportement agressif (67,9 %), et pas moins de 34,9 % des victimes ressentent un stress élevé (contre 18,2 % pour les autres travailleurs).

« Les travailleurs et les employeurs ont tout intérêt à aborder les comportements agressifs au travail. Il est dès lors conseillé aux entreprises d’élaborer une politique en matière d’agression. Enfin, les entreprises doivent investir sensiblement dans le suivi par le biais notamment de la médiation de conflit, d’interventions en équipe ou d’un accompagnement individuel après un incident d’agression », conclut Lode Godderis.

Source – IDEWE – Entre 2016 et 2018, un questionnaire sur le bien-être psychosocial au travail a été envoyé aux travailleurs belges de différentes organisations. Parmi ceux-ci, 45 121 personnes ont rempli le questionnaire et ont donné des informations sur les variables démographiques que sont le sexe, l’âge et le secteur. Seuls ces répondants ont été retenus pour l’analyse. L’échantillon se compose de 66 % de femmes, 55 % des participants avaient moins de 45 ans et 54 % étaient titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur.

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