Jeunes diplômés: le moment est idéal pour prolonger les études avant d’entrer sur le marché de l’emploi.

Les diplômés bac+5 semblent préservés de la catastrophe annoncée du chômage suite à la crise du coronavirus. Même si le marché de l’emploi s’annonce bouché dans les prochains mois, les jeunes les plus diplômés pourraient rebondir sans trop d’embûches. Les diplômés de master pourraient prendre simplement quelques mois supplémentaires avant d’entrer dans leur premier emploi.

Les signaux sont au rouge sur le front de l’emploi. Les premiers indicateurs de la rentrée seront scrutés de près, en particulier pour les jeunes diplômés qui arrivent sur le marché du travail et pour lesquels on prédit une rentrée des plus compliquées.
La filiale française du groupe Robert Walters a réalisé une étude cet été sur un échantillon de jeunes diplômés : « Après l’extraordinaire année 2019 pour les embauches en CDI, la tendance 2020 sera pour eux plus ombragée, 27 % ont trouvé un emploi avant la fin de leur formation, soit 8 points de moins qu’un an auparavant. Et pour cause : selon l’Apec, la baisse du volume d’offres pour les jeunes diplômés lors du premier semestre 2020 était de 41 % par rapport à la même période un an plus tôt. »

Doit-on s’attendre à voir cette promotion de jeunes diplômés sacrifiée comme l’avaient été celles entre 2008 et 2011? Tout dépend de la population de diplômés dont on parle, précisent les experts. « Les moins formés comme les BAC+2 vont assurément rencontrer plus de difficultés pour s’insérer sur le marché de l’emploi », assure Alain Mlanao, directeur général de Walters People France.

A la Conférence des grandes écoles (CGE), qui regroupe plus de 200 écoles majoritairement de commerce et d’ingénieurs, le calme est de mise. « Nous n’avons pas de grosses inquiétudes concernant nos jeunes diplômés.  Comme lors de la crise de 2008, il y devrait y avoir une entrée dans l’emploi légèrement retardée et des périodes d’essai un peu plus longues mais rien d’alarmant. »
Plusieurs écoles ont d’ailleurs accordé une prolongation exceptionnelle de leur convention de stage jusqu’en décembre pour passer la tempête de la rentrée. L’étude du cabinet de Walters People s’en fait d’ailleurs l’écho : pour 44 % des jeunes diplômés, l’entrée dans la vie active est retardée en cette rentrée.

Les apprentissages et les stagiaires plus préservés que les CDI

Plus que jamais les diplômés de masters les plus réputés seront les plus épargnés par la conjoncture économique. Au premier rang des entreprises qui recrutent les profils fraîchement diplômés figurent les cabinets d’audit. Ces derniers recruteraient chaque année 8.000 jeunes en CDI, d’après Sébastien Stenger, enseignant-chercheur en sciences de gestion et auteur de l’ouvrage « Au coeur des cabinets d’audit et de conseil » (PUF, 2017).

PwC confirme que le nombre d’offres de stage et d’apprentissage restera quasiment inchangé. « En cette période économique tendue, il est important de préserver ces recrutements qui seront en grande partie nos futurs jeunes salariés », souligne Valérie Vezinhet, DRH de PwC, qui se veut en revanche plus prudente sur les recrutements en CDI. Le cabinet a embauché 400 jeunes diplômés en septembre 2019, contre une estimation fixée à 210 pour le mois prochain. « On reste vigilants sur ces embauches, nous revoyons de manière mensuelle les besoins en recrutement, contre un rythme annuel les années précédentes. » Un certain nombre d’autres embauches sera étalé sur le reste de l’année.

Continuer ses études pour passer le pic de la crise

Des secteurs seront bien plus touchés que les autres. La culture, la communication ou encore les fonctions marketing ont subi les premières coupes budgétaires. « Pour les étudiants à la recherche de ces postes, je leur conseille de prendre autre chose, même une offre parfois légèrement en dessous de leurs attentes, quitte à changer d’emploi d’ici un an », rapporte Corinne Hahn depuis douze ans à la tête de la filière apprentissage de l’ESCP. « Et lorsque j’ai en face de moi un étudiant très jeune, parfois en manque de maturité, je lui conseille de continuer sa formation. »

Le salaire pourrait être aussi un critère d’ajustement dans cette rentrée, mais globalement, les experts s’accordent pour dire qu’il y a un décalage entre l’inquiétude des jeunes diplômés et la situation réelle sur leur front de l’emploi. Si la situation ne s’aggrave pas, au cabinet Walters People, on anticipe un retour à la normale sur le front de l’emploi d’ici 12 à 18 mois. En attendant, il faudra s’organiser, y compris pour les recrutements. Le cabinet d’audit et de conseil PwC va développer ses forums de recrutements digitaux et une présence accrue sur les réseaux sociaux afin d’attirer les futurs talents.

Source: Les Echos

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