Selon une étude de la KULeuven, plus de la moitié des nouveaux contrats de travail sont flexibles ou à temps partiel. Seuls 49 % des personnes qui décrochent un nouvel emploi ont un contrat à temps plein, soit 6 % de moins qu’avant la crise économique. Les contrats courts et irréguliers gagnent en popularité (20 % des nouveaux engagements, 4 points de pourcentage en plus qu’avant la crise). Par rapport aux hommes, deux fois plus de femmes ont un contrat à temps partiel ou flexible. Ces constats renforcent des situations d’inégalité inquiétantes sur le long terme.
La politique de recrutement des entreprises belges semble rester marquée par la crise économique déclenchée en 2008 : seule la moitié des travailleurs se voient offrir un contrat à temps plein, d’après les conclusions du professeur Ludo Struyven et du chercheur Tim Goesaert du Leuvense Instituut voor Arbeid en Samenleving (HIVA KU Leuven). Ces derniers ont analysé les quelque 600 000 recrutements sur le marché du travail belge en 2015. « Les employeurs proposent de plus en plus souvent des contrats courts et irréguliers. C’est ce qu’on appelle des travailleurs flexibles. Cela concerne un cinquième des engagements », explique le professeur Struyven. « Recruter avec réserve est caractéristique d’une période de relance économique après une profonde crise, mais il n’y a pas que ça. Ces chiffres reflètent une tendance structurelle d’une économie en évolution qui a davantage besoin de diversité sur le marché de l’emploi. » Un tiers des recrutements concernent des contrats à temps partiel, la moitié des nouveaux travailleurs bénéficient d’un contrat à temps plein.
Ce sont surtout les hommes qui peuvent travailler à temps plein. « Dans les secteurs plus « masculins » tels que la construction, l’industrie ou le secteur de l’information et de la communication, nous observons jusqu’à 90% de contrats à temps plein (contre une moyenne de 49%) », signale Tim Goesaert. Les femmes travaillent plus souvent à temps partiel (47% contre une moyenne de 30 % de contrats à temps partiel). « C’est principalement dû à l’organisation du travail. Les équipes fixes sont typiques dans les secteurs de la construction et de l’industrie, tandis que l’enseignement ou le secteur des soins de santé offre plus d’opportunités de travail à temps partiel. »
La Belgique réticente vis-à-vis des mini-jobs?
« Un autre constat frappant dans cette étude est que le nombre de petits contrats à temps partiel (1/3 d’une semaine de travail normale) n’augmente pas en Belgique », explique Tim Goesaert. « Contrairement à d’autres pays en Europe comme l’Allemagne, le Danemark ou l’Autriche, où nous constatons une forte augmentation des petits contrats à temps partiel sous la forme de mini-jobs par exemple. »
Par ailleurs, les chercheurs n’ont pas constaté de passage des contrats à temps partiel à des contrats 4/5. Professeur Struyven : « Les gens travaillent de plus en plus souvent en 4/5 par le biais d’un régime de congés comme le crédit-temps ou le congé parental. En cas de recrutement, nous ne constatons pas de passage à des contrats 4/5 au détriment des contrats à mi-temps. »
Pour cette étude, les scientifiques se sont basés sur des données brutes de l’ONSS qui ont ensuite été corrigées pour des modifications apparentes dans l’emploi suite à une fusion ou un changement de statut d’une entreprise. Sans cette correction Dynam, les chiffres reflèteraient une surestimation significative.
Cet examen s’inscrit dans le cadre du projet DynaM-reg, une collaboration entre l’ONSS, l’IBSA, le Département WSE, l’IWEPS et HIVA-KU Leuven.
Source : Nieuwsdienst – KU Leuven