Le surpoids et l’hypertension ont encore augmenté en 2024. Le tabagisme, l’alcool et le manque d’exercice restent également un problème chez de nombreux travailleurs. Voilà les conclusions d’une analyse des examens de santé au travail réalisée par le service de prévention externe Attentia. La santé des ouvriers est particulièrement préoccupante.
Le nouvel accord de gouvernement fédéral prévoit des mesures plus strictes pour lutter contre l’incapacité de travail de longue durée. Les chiffres d’Attentia montrent qu’il est tout aussi important de prévenir les maladies chez les travailleurs par la promotion d’un mode de vie sain au travail.
Le surpoids et l’hypertension en hausse
Si l’on compare les résultats des examens médicaux de l’année dernière avec ceux des années antérieures, il apparaît que la santé des travailleurs ne cesse de décliner. Le surpoids et l’obésité continuent d’augmenter, touchant respectivement 64% et 24% des travailleurs. En 2023, 63% d’entre eux étaient en surpoids et 23% étaient obèses, comme en 2022. L’hypertension est également de plus en plus fréquente : de 20% en 2022, elle est passée à 22% en 2023 et à 23 % en 2024.
Le manque d’activité physique reste toujours aussi élevé : 41 % des travailleurs interrogés ne pratiquent aucun sport ou en font moins d’une demi-heure par semaine, contre 42% en 2022 et 41% en 2023.
Le tabagisme et la consommation excessive d’alcool ne diminuent pas
Le taux de tabagisme se maintient à 29%. 4% des travailleurs boivent plus de dix unités d’alcool par semaine. 1% d’entre eux consomment même plus de 20 unités par semaine. Ces chiffres n’ont pas non plus baissé par rapport aux années précédentes.
Le stress au travail reste préoccupant malgré une légère baisse des chiffres
Bien que le nombre de travailleurs souffrant d’un niveau de stress moyen ait diminué de 45% à 41% et que le nombre de ceux souffrant d’un niveau de stress élevé ait diminué de 15% à 11%, le stress reste un problème préoccupant. Dans 68% des cas, le stress est lié au travail. Dans le même temps, l’épuisement mental touche désormais 16% des travailleurs (contre 13% antérieurement) et 22 % se sentent nerveux
Pourquoi les ouvriers sont-ils plus souvent en maladie de longue durée ?
Les chiffres ci-dessus sont basés sur l’analyse des examens médicaux réalisés par les médecins du travail d’Attentia. Si les ouvriers sont particulièrement représentés, c’est lié à la nature de leur travail, et aux examens médicaux obligatoires plus fréquents. Sont notamment concernés les personnes qui utilisent des machines dangereuses, travaillent avec des installations chimiques ou effectuent un travail de nuit ou posté.
Le Dr Edelhart Kempeneers, directeur médical chez Attentia : « Nous savons que les ouvriers sont deux fois plus susceptibles que les employés d’être absents pendant de longues périodes pour cause de maladie. D’une part, cela s’explique par la pénibilité physique de leur travail, souvent exercé en shift ou de nuit et sans possibilité d’horaires flexibles ou de télétravail. D’autre part, dans un tel contexte, il est également plus difficile de faire des choix sains et, par exemple, de faire de l’exercice après une longue nuit de travail. »
Mieux vaut prévenir que guérir
L’accord de coalition du nouveau gouvernement fédéral prévoit des mesures plus strictes pour lutter contre l’incapacité de travail de longue durée. Les employeurs, les médecins, les mutualités et les travailleurs devront contribuer plus activement à la réintégration. Ces mesures devraient permettre un retour plus rapide sur le marché du travail, tout en réduisant les coûts pour la sécurité sociale. Les employeurs seront également tenus de mener une politique active contre l’absentéisme
Dr Kempeneers : « Dans une telle politique de lutte contre l’absentéisme, une approche proactive et préventive est au moins aussi importante qu’une approche réactive. Les examens médicaux et autres formes de dépistage ont pour but de déceler à temps les risques pour la santé. Les employeurs doivent ensuite agir en conséquence. Pensez à l’accompagnement du sevrage tabagique ou à la mise en place de programmes d’exercices physiques, pour que les employés soient en bonne forme physique et mentale et qu’ils le restent. »
Source: l’analyse a été menée sur la base du rapport d’activités d’Attentia, en sa qualité de service externe pour la prévention et la protection au travail, qui couvre la période du 01/01/2024 au 31/12/2024 inclus. L’ensemble de données comporte 176.690 examens de médecine du travail effectués auprès de 137.340 travailleurs uniques.