En 2018, le marché de l’emploi belge n’a perdu que 0,2 % de travailleurs disposant d’un contrat à durée indéterminée en raison d’un départ à la pension. 0,17 % de ces derniers avaient atteint l’âge légal de la pension, 0,02 % ont bénéficié d’une pension anticipée et un pourcentage infime, 0,05 % des travailleurs, est entré dans le RCC. Les chiffres du prestataire de services Acerta montrent qu’année après année, nous sommes de plus en plus longtemps actifs sur le marché de l’emploi. L’âge de la pension réel moyen des travailleurs du secteur privé disposant d’un contrat à durée indéterminée s’élève actuellement à 62 ans en Belgique. Cela représente une augmentation de 2,5 % depuis 2010.
En 2018, 3,65 % des contrats à durée indéterminée ont pris fin. La plupart de ces travailleurs n’ont pas quitté le marché de l’emploi, ils ont poursuivi leur carrière sous d’autres cieux. Ils sont partis à l’initiative de leur employeur (0,59 %), de leur propre chef (1,39 %) ou de commun accord (1,09 %). Toutefois, les personnes qui partent à la pension, anticipée ou non, ne reviennent pas sur le marché de l’emploi. Il s’avère qu’ils ne sont pas si nombreux : en 2018, ils ne représentaient pas encore 0,2 % (0,17 % + 0,02 % anticipé). Olivier Marcq, juriste chez Acerta, déclare : « La part de travailleurs qui quittent le marché de l’emploi en raison d’une pension (légale ou anticipée) est vraiment très restreinte. Ce n’est donc certainement pas en raison de la pension que notre marché de l’emploi perd ses personnes actives. »
Le RCC, devons-nous encore en parler ?
En 2018, 0,05 % des travailleurs sont entrés dans le RCC (Régime de Chômage avec Complément d’entreprise), soit une diminution de 64,6 % par rapport à 2010, époque à laquelle le RCC ne présentait qu’un score de 0,14 %. Sur un total de 100 % des motifs de rupture, le RCC représente 1,39 % des sorties de service. « Il est préférable d’éviter tout départ prématuré du marché de l’emploi. Toutefois, le RCC est un motif de départ dont l’impact reste à l’heure actuelle encore très limité. Depuis le renforcement des conditions pour l’accès au RCC en 2015, nous constatons que de moins en moins de travailleurs peuvent bénéficier de ce régime. La discussion à ce sujet dans le cadre des négociations sur l’accord interprofessionnel relève plutôt du débat idéologique que de la concertation ayant eu un impact important sur la disponibilité des travailleurs plus âgés pour le marché de l’emploi. »
En théorie, les bénéficiaires du RCC ne quittent même pas le marché de l’emploi, ils peuvent en réalité reprendre le travail. Actuellement, les discussions sur le fait que les travailleurs peuvent quitter le marché de l’emploi pour des raisons médicales sont plus importantes. C’est là que réside le véritable défi : l’âge auquel le contrat des travailleurs du secteur privé prend fin pour cause de force majeure s’élève en moyenne à 44,6 ans en 2018. Si ces travailleurs ne peuvent plus être occupés dans un autre emploi, cela implique qu’ils deviennent inactifs d’un point de vue professionnel après à peine une demi-carrière.
L’âge de la pension réel moyen est de 62 ans.
Les chiffres montrent clairement que nous travaillons plus longtemps. L’âge de la pension réel moyen des travailleurs belges augmente année après année entre 2010 et 2018, et ce, pour tous les régimes de pension, de 2,5 %. En 2018, une personne prépensionnée était âgée d’en moyenne 61,5 ans, une personne pensionnée de 63,3 ans en moyenne tandis que l’âge d’une personne bénéficiant du RCC s’élevait en moyenne à 61 ans.
Si nous examinons séparément les contrats ayant pris fin et les motifs de rupture, nous constatons que l’employeur est de moins en moins derrière cette initiative. Dans moins d’une situation sur cinq, l’employeur décide unilatéralement de mettre un terme au contrat de travail ! Dans 38 % des cas, la décision de mettre un terme est même prise unilatéralement par le travailleur. Et ce dernier est également bien entendu le décideur pour les séparations de commun accord et les pensions (anticipées).
Olivier Marcq explique : « Il s’agit d’une constante pour toutes les années prises en considération : généralement, le travailleur est l’initiateur de la rupture du contrat de travail. Durant les années où l’économie est moins florissante, la voix de l’employeur se fait davantage entendre, mais même dans cette situation, c’est surtout le travailleur qui décide de mettre un terme à la collaboration. C’est surtout depuis 2014 que l’employeur prend moins l’initiative et que le travailleur décide proportionnellement plus de mettre un terme à la collaboration. »
3,2 % des fins de contrat pour des motifs médicaux
Une personne qui a eu une carrière complète active et prend sa pension l’a également mérité ; nous pouvons classer le RCC comme un principe limité et il est vrai que davantage de personnes optent pour la pension anticipée, mais 0,5 % reste un faible pourcentage. Évaluer le pourcentage de personnes qui quittent le marché de l’emploi pour raisons médicales a plus de sens.
« 3,2 % et ce chiffre augmente : il s’agit du pourcentage de fins de contrat pour raisons médicales et il faut s’en inquiéter. Ce chiffre ne reprend bien entendu pas les travailleurs qui sont en incapacité de travail de longue durée et deviennent invalides, mais restent sur le payroll de l’employeur. La santé physique et mentale sont importantes pour un marché de l’emploi sain et, par extension, une société saine. Rendre le travail effectivement faisable et maniable peut aider à éviter les problèmes médicaux et à réduire les absences pour cause de maladie. Une des principales mesures que vous pouvez prendre en tant qu’entreprise pour y arriver est de toujours faire correspondre autant que possible les tâches aux talents de vos collaborateurs et de leur proposer des défis. Pas une seule fois, mais à chaque fois – c’est ce qu’on appelle le rematching. Nous devons éviter autant que possible que les travailleurs se retrouvent sur une voie de garage et n’en ressortent plus. Trop de talents se perdent encore de cette manière à l’heure actuelle. » L’âge moyen des personnes dont le contrat de travail prend fin pour raisons médicales s’élevait à 44,6 ans en 2018.
Source : Acerta – Les données recueillies sont basées sur les données réelles de travailleurs en service auprès de plus de 32 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.