Alors que l’apprentissage en alternance est un succès en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas, il peine à s’imposer en Flandre. Voilà ce que reprend la FEB sur base des conclusions de spécialistes de l’enseignement de la KU Leuven dans un nouveau rapport publié dans le quotidien De Tijd. La FEB est préoccupée par les défis de l’apprentissage en alternance en Flandre, principalement.
L’apprentissage en alternance a pour but de rapprocher l’enseignement et le marché du travail, lutter contre le décrochage scolaire et réduire le chômage des jeunes.
Une des raisons pour lesquelles cela ne fonctionne pas en Flandre est la focalisation excessive sur les élèves les plus performants, indique le rapport. Dès le début, l’apprentissage en alternance a été présenté comme une alternative à part entière à l’enseignement traditionnel. Il devait mettre fin à la réputation négative de l’enseignement secondaire professionnel à temps partiel. L’accent était mis sur les performances et les qualifications, y compris dans les matières générales.
Pour les entreprises aussi, la barre a été placée très haut. Elles devaient obtenir une reconnaissance officielle, fournir suffisamment de matériel éducatif et désigner des mentors. Les innombrables obligations (administratives) ont dissuadé bon nombre de PME et ont rendu les entreprises réticentes à accepter également des jeunes ayant un parcours scolaire compliqué, des problèmes de comportement ou des compétences de base limitées. En conséquence, les jeunes vulnérables ont été largement laissés pour compte, déclare Kristof De Witte (KU Leuven), économiste de l’éducation et co-auteur du rapport.
Les experts préconisent un système basé sur l’offre et la demande. K. De Witte affirme que les écoles et les organisations sectorielles devraient décider ensemble quelles formations peuvent être lancées. Cela permettrait de n’activer que les formations pour lesquelles il existe suffisamment de postes de travail et de perspectives d’emploi durables pour les élèves, les écoles et les employeurs.
Pour les entreprises, les exigences et les règles doivent être simplifiées afin de faciliter leur adhésion. Vickie Dekocker, experte en éducation et en marché du travail auprès d’Agoria, la fédération de l’industrie technologique, estime que cela ne pourra aboutir qu’avec un système flexible fondé sur les points forts des élèves, à savoir leur volonté d’apprendre sur le lieu de travail, et non sur des règles et des restrictions.
Le système actuel d’apprentissage en alternance place la barre trop haut aussi bien pour les élèves que pour les entreprises.
S’inspirer des bons exemples
« Il est particulièrement regrettable que l’apprentissage en alternance ne décolle pas en Belgique, alors qu’il fonctionne bien dans des pays comme l’Allemagne ou la Suisse », déclare Pieter Timmermans, CEO de la FEB. « Les stages, cours pratiques en entreprise, projets d’échange, la formation en alternance… et toutes les variantes possibles améliorent la qualité de la formation et les compétences professionnelles des jeunes. Il est donc important de s’inspirer des pays où le système fonctionne bien, les Pays-Bas par exemple, pour apporter d’éventuelles adaptations. On pourrait déjà commencer par prendre exemple sur la Communauté germanophone, où l’apprentissage en alternance est bien ancré ».
La FEB est en revanche satisfaite que la ministre flamande de l’Enseignement et de l’Emploi, Zuhal Demir, reconnaisse les problèmes et veuille éliminer les obstacles pour les employeurs, les écoles et les élèves.
Source: FEB – De Tijd