Les exercices de prédiction auxquels se livrent les sociétés de consultance ont ceci d’intéressant qu’ils nous obligent à regarder avec un oeil critique les évolutions annoncées pour décider ensuite si, oui ou non, nous allons embrasser ces nouvelles tendances. L’avenir technologique prédit par Accenture Technology Vision n’échappe pas à la règle. Nous y reviendrons d’ailleurs dans notre prochaine édition print de Peoplesphere.L’objectif de cette enquête réalisée auprès de plusieurs milliers d’entreprises et de chefs d’entreprise à travers le monde consiste à savoir quelles technologies prévaudront dans l’année à venir. Les réponses portent tant sur les priorités des applications technologiques que sur les investissements. Cinq tendances mondiales apparaissent.
1. L’intelligence artificielle est le porte-parole digital des entreprises. « Depuis les véhicules qui se conduisent de manière autonome jusqu’à la traduction en temps réel, l’intelligence artificielle rend les interfaces rapides, intelligentes et efficaces. L’intelligence artificielle améliore ainsi la capacité humaine afin que nous puissions faire davantage de choses, ensemble. »
2. Les écosystèmes digitaux définissent le nouveau macrocosme digital. « Plutôt que d’être en concurrence de manière « traditionnelle », les entreprises intègrent aujourd’hui leurs activités de base avec des partenaires tiers dans une plateforme digitale afin de fournir un meilleur service aux clients. 75 % des cadres estiment que l’avantage concurrentiel n’est désormais plus déterminé par l’organisation elle-même, mais par la puissance des partenariats et des écosystèmes dans lesquels l’organisation exerce ses activités. Une grande compagnie active dans le secteur automobile (voitures et camions) utilise par exemple le core-business digital d’une entreprise de covoiturage. »
3. Un marché ouvert pour les talents éliminera la relation employeur-employé traditionnelle. « L’avenir du « travail » est déjà en marche, et les leaders digitaux réinventent fondamentalement leur main-d’œuvre. Dans le nouvel environnement de travail, les entreprises « empruntent » la main d’œuvre en vue d’atteindre leurs objectifs plus rapidement, de manière moins coûteuse et de façon plus créative. Les collaborateurs ne sont désormais plus liés à un travail fixe et spécifique, mais disposent de beaucoup plus d’opportunités. Une société de renom active dans le secteur FMCG a par exemple tenté une expérience en travaillant avec des talents externes (à l’aide d’un système de gestion indépendant), et a constaté que 60 % des produits étaient fabriqués et livrés de manière plus rapide et moins coûteuse qu’auparavant. »
4. La technologie du futur s’adapte à nous. « La technologie qui est basée sur les comportements humains augmente la qualité de l’expérience pour les clients et les consommateurs, ainsi que l’efficacité des développements technologiques. Là où l’homme devait auparavant comprendre la technologie, c’est aujourd’hui à elle de comprendre l’homme. Le comportement d’un internaute sur un site internet et sur les médias sociaux peut être analysé dans le but de découvrir les causes de sa frustration ou d’améliorer l’accessibilité au site. »
5. Un important changement verra le jour : des entreprises ‘market taker’ vers des sociétés ‘market shaper’. « Les sociétés évoluent dans un territoire inconnu en ce qui concerne les règles du jeu au sein du monde digital. En effet, les règles et normes traditionnelles ne sont plus valables. Les organismes gouvernementaux ne sont souvent plus en mesure de suivre le rythme des nouvelles technologies. De nombreuses règles doivent encore être définies : des normes technologiques aux normes éthiques en passant par les mandats du gouvernement. Si les entreprises – qu’elles soient concurrentes ou non – s’engageaient à établir conjointement les règles du jeu dans l’univers digital, les risques pour les clients et les consommateurs seraient limités et les innovations pour les entreprises seraient quant à elles accélérées. »