Les organisations syndicales représentant les travailleuses et travailleurs des secteurs public et non marchand lancent un appel à une manifestation nationale en front commun. Cette mobilisation de grande ampleur aura lieu le 7 novembre 2024 à Bruxelles. Les organisations syndicales expliquent « qu’elle vise à interpeller les gouvernements qui vont se former ou qui viennent de se former. Les enjeux du secteur sont cruciaux pour la population, pour l’attractivité du métier et pour la « tenabilité » des carrières. »
« Depuis près de 2 ans, nos organisations syndicales mènent campagne sur 2 axes : le premier est ‘A la recherche du collègue fantôme’, sur la question de la pénurie, des difficultés de recrutement et leurs conséquences en termes de détérioration des conditions de travail et de la qualité du service rendu à la population. Le second est ‘Il est minuit moins une’ mettant en exergue l’urgence de considérer les services Non Marchand et leur personnel comme un bien commun: les métiers du lien, du soin, du care ont besoin de temps et de financements. »
Après les grandes manifestations de juin 2022, janvier et juin 2023, le message était clair : « les dizaines de milliers de manifestant-es qui travaillent dans les domaines de la santé, de la protection sociale et de la culture veulent des emplois plus attractifs, de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires et, surtout, plus de collègues. »
« Les attentes et les besoins sont décuplés. Le personnel du Non Marchand et du secteur public attendait beaucoup de l’après-covid. On peut mesurer la hauteur de la déception de l’ensemble du personnel de ces secteurs sur cette fin de législature. Les difficultés de recrutement généralisées et l’impact sur les conditions de travail rendent les métiers intenables à court terme.
Il est urgent de redéfinir des politiques garantissant que la santé et le bien-être de la population ne soient plus soumis à des impératifs économiques à courte vue, mettant à mal le cœur de la mission de services à la population. »
Plan stratégique : « Il est temps pour le Non Marchand – Du temps pour le Non Marchand »
Le front commun poursuit : « Face à ce contexte, notre priorité est la négociation d’accords sociaux pour les travailleuses et travailleurs des secteurs du Non Marchand qui fassent droit à une politique ambitieuse : les métiers doivent être tenables et attractifs, tant sur le plan des conditions de travail que sur le plan des conditions de rémunération. La question du temps est primordiale comme clé de voûte de ces accords sociaux. Pour que les professions soient tenables et attractives, elles doivent permettre de pouvoir travailler à temps plein sans être usé après quelques années de métier ; il faut trouver des politiques de fin de carrière qui permettent des sorties en douceur plutôt que la relégation dans la maladie et l’invalidité ; il faut construire un équilibre entre vie privée et vie professionnelle qui permette un épanouissement dans chacune de ces sphères. »
Plus globalement, les organisations syndicales mettent en avant la remise en cause des politiques d’austérité. « Il faut un Etat fort et régulateur, qui investit des financements structurels afin de renforcer les services publics et Non Marchands, pour les missions essentielles que ces institutions prodiguent aux citoyennes et citoyens, bénéficiaires actuels ou futurs de ces services. Il faut du temps pour faire ce que les collègues font de mieux : soigner, accompagner, éduquer, soutenir… la population ! Il nous faut des garanties fortes pour le maintien et le développement des services à la population. »
« C’est pourquoi nous voulons démarrer une campagne forte à destination des interlocuteurs politiques pour les interpeller sur la nécessité de proposer rapidement des solutions concrètes, sous peine de voir la situation des travailleurs·euses du Non Marchand – et du secteur dans son ensemble – poursuivre sa dégradation. »
La première étape de cette campagne est donc cette manifestation d’ampleur. « Nous invitons toutes les travailleuses et tous les travailleurs à nous rejoindre. Nous tendons la main aux représentants des usagers de ces secteurs pour marcher ensemble : des conditions de travail de qualité pour un service de qualité ! Plus de collègues pour faire face à tous les défis qui sont devant nous ! Nous tendons la main aux employeurs pour soutenir cette manifestation de masse et soutenir les investissements des autorités dans les institutions et les services concernés. »