Le travail hybride est l’avenir pour 80% des travailleurs belges. Toutefois, près de la moitié (48%) d’entre eux estiment que leur patron ne dispose pas des compétences requises pour diriger une équipe à distance. La Belgique est à la traîne à cet égard en Europe, où en moyenne 34 % des sondés pointent du doigt un manque de compétences de leadership hybride dans le chef de leur manager. Les employés pensent que les managers doivent principalement développer des compétences telles que la création d’un esprit d’équipe, la communication, l’organisation et l’écoute.
C’est la conclusion d’une étude européenne menée par GoodHabitz, un expert du développement personnel, en collaboration avec le bureau d’études Markteffect. L’étude, qui a sondé 13.615 employés, dont 1.044 Belges, a aussi permis d’évaluer les compétences spécifiques que les employés souhaiteraient voir améliorées chez leurs supérieurs et chez eux-mêmes.
Deux ans après la ruée sur le télétravail, de nombreux employés sont en mesure d’évaluer les « compétences de leadership hybride » de leurs managers. « C’est précisément la raison pour laquelle les résultats sont tellement frappants », déclare Max Winter, Country Manager Belgique chez GoodHabitz. « Si l’on exclut les Belges qui ont répondu « neutre » à la question, seuls 26 % ont un avis positif : en d’autres termes, à peine un Belge sur quatre pense que son manager dispose des compétences requises. C’est un résultat plutôt inquiétant. Le travail hybride peut contribuer significativement à la productivité et au bien-être des employés mais, pour ce faire, la gestion du personnel doit rester efficace. Et c’est clairement là que le bât blesse. »
L’étude a également cherché à savoir quelles compétences importantes les cadres doivent améliorer en matière de travail hybride. En tête de liste figure la création d’un esprit d’équipe (26%), suivie des compétences en matière de communication (24%), d’organisation (24%), d’écoute (23%) et enfin un leadership stimulant et empathique (23% et 21% respectivement). Max Winter poursuit : « On remarque immédiatement qu’il s’agit principalement de choses rendues plus difficiles par l’éloignement physique. L’importance accordée aux compétences numériques est aussi frappante. Le fait que nous soyons devenus si dépendants de toutes sortes d’outils numériques pour travailler à distance joue certainement un rôle à cet égard. Les employeurs et les managers doivent donc analyser la situation afin d’affiner leurs compétences. »
Peu de différences dans la situation avant et après la période de télétravail
Heureusement, il y a aussi des résultats positifs : malgré certains manques du point de vue du leadership, pas moins de 58% des Belges indiquent qu’ils ne remarquent aucune différence dans leur situation au travail, notamment dans la relation avec leur manager. En outre, si 21% d’entre eux pensent que la situation s’est détériorée, ils sont également 21 % à trouver qu’elle s’est améliorée. Les Belges estiment qu’en général, le leadership est presque aussi efface à distance (61%) que sur site (66%). Cela signifie qu’à court terme, le manque de compétences dans ce domaine n’a pas eu d’impact majeur sur la situation professionnelle des employés. Sans oublier toutefois que la Belgique fait à nouveau moins bien que le reste de l’Europe à cet égard. En moyenne, les Européens sont beaucoup plus nombreux à constater une amélioration (35%) qu’une détérioration (20%).
« En général, en Belgique et dans tous les autres pays où nous sommes actifs, nous constatons une très forte volonté des organisations d’investir dans le développement de leurs employés. C’est très positif en soi, mais il est clair que l’évolution des conditions de travail depuis le début de la pandémie a aussi modifié les besoins des managers et des subordonnés dans ce domaine. Il est donc important pour les entreprises d’évaluer et d’adapter leur politique de formation afin d’améliorer le leadership hybride », conclut Max Winter.