Le « Belgian High-Growth Monitor », une étude menée par le professeur Hans Crijns et le chercheur Yannick Dillen de la Vlerick Business School, étudie l’évolution et les caractéristiques des entreprises à croissance rapide en Belgique. Cette étude réalisée en partenariat avec la collaboration de EY veut mettre en évidence le rôle de ces organisations en tant que rempart de notre économie.
Les sociétés à croissance rapide sont des entreprises qui emploient au moins 10 travailleurs et qui ont vu le nombre de leurs travailleurs ou leur valeur ajoutée augmenter chaque année de 20 %, et ce, sur une période de 3 ans. Elles possèdent un impact important, tant sur la création d’emplois et l’emploi que sur la croissance du PIB.
Quand on observe le taux d’emploi pour la période 2012-2015, précisément 3 % des entreprises belges d’au moins 10 travailleurs (qui ont déposé leurs comptes annuels en 2015) correspondent au profil de société à croissance rapide ; soit 674 sur un total de 22 475 entreprises. Ensemble, elles représentaient 45 278 emplois, tandis que la création d’emplois totale au sein de toutes les entreprises belges de minimum 10 travailleurs ne s’élevait qu’à 13 256.
Le Professeur Hans Crijns souligne : « À l’heure où nombre d’entreprises se contractent et réduisent leurs effectifs, nous observons heureusement aussi, dans le même temps, un groupe de sociétés à croissance rapide qui crée de l’emploi et forme ainsi un moteur pour l’économie belge. »
Si l’on regarde la valeur ajoutée économique pour la période 2012-2015, deux fois plus d’entreprises (6,27 %, soit 1 410) répondaient alors au profil de société à croissance rapide.
Yannick Dillen, chercheur postdoctoral à la Vlerick Business School : « Ces entreprises à croissance rapide sont le carburant de la croissance du PIB belge, car elles assurent la part du lion de la création de valeur ajoutée. Toutefois, un peu de retenue s’impose. Dans la mesure où la création de cette valeur ajoutée se trouve très concentrée auprès de seulement 6 % des entreprises, l’économie est également fortement tributaire d’un groupe relativement restreint de sociétés à croissance rapide. D’autre part, un critère financier comme la valeur ajoutée constitue indéniablement un critère de croissance plus volatil que l’emploi. Cela peut expliquer pourquoi il est relativement plus facile d’évoluer rapidement en termes de valeur ajoutée qu’en termes de nombre de travailleurs. »
Qui sont-elles ?
Les entreprises à croissance rapide sont principalement actives dans les services axés sur la connaissance (IT, communication, science, technologie, administration). Elles sont sous-représentées dans les secteurs d’activité traditionnels comme la production, la construction, le détail et le transport.
Les provinces d’Anvers et du Brabant wallon sont géographiquement en tête. Dans les provinces de Flandre occidentale, de Liège et du Hainaut, si l’on compare au nombre total d’entreprises belges, nous ne retrouvons que peu d’entreprises à croissance rapide. Le leader absolu du peloton est toutefois la Région de Bruxelles-Capitale. Si 11,15 % des entreprises belges de plus de 10 travailleurs y sont établies, pas moins de 16,47 % des sociétés en croissance en termes d’emploi y sont actives. En termes de valeur ajoutée, elles sont 14,18 %.
La rentabilité est également au beau fixe. Prenons l’année 2012 : presque toutes les entreprises à croissance rapide étaient moins rentables que les autres entreprises belges. Or, à l’horizon 2015, les sociétés à croissance rapide en termes d’emploi ont doublé leur rentabilité et celles en termes de valeur ajoutée ont même vu leurs bénéfices moyens augmenter d’un facteur de 7,6.
Enfin, les entreprises à croissance rapide ne sont certainement pas aussi jeunes qu’on aime le prétendre. Elles affichent tout de même en moyenne une vingtaine d’années au compteur.